
La langue française, fruit d’une histoire millénaire, est bien plus qu’un outil de communication : elle est un héritage, un trésor, un acte de civilisation. Elle est le fil conducteur de notre histoire, le miroir de notre culture et le pont vivant entre les peuples qui partagent notre mémoire, nos valeurs et notre vision du monde. Pourtant, ce trésor est aujourd’hui en péril. Son influence décline, sa présence s’efface, et son avenir est menacé par l’indifférence, l’oubli, et parfois même la honte.
Ce que révèle, entre les lignes, le rapport au Parlement sur la langue française remis en mars 2025 par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, c’est une forme de résignation officielle. On y constate les reculs, mais on les accompagne avec des mots prudents. Or, c’est d’un sursaut dont nous avons besoin. Ce rapport illustre que la République ne défend plus activement sa langue ; elle la laisse vivre… ou mourir. L’anglicisation croissante des institutions, des entreprises et de l’enseignement supérieur est le symptôme le plus visible de ce déclin. Dans les instances européennes, la proportion de textes rédigés en français est passée de 40 % à moins de 5 % en deux décennies. Dans nos universités, il n’est plus rare que les masters s’intitulent en anglais, que les cours se donnent en anglais, et que l’on exige des étudiants français qu’ils rédigent leur mémoire dans une langue qui n’est pas la leur. Ce phénomène n’est pas un progrès : c’est une abdication.
On invoque l’international, on invoque la modernité, mais au fond, c’est le symptôme d’un effacement. Le monde du travail lui aussi s’aligne. Il ne suffit plus de parler un français impeccable : il faut aujourd’hui « pitcher », « manager », « networker ». Ces glissements ne sont pas anecdotiques. Ils nous habituent à penser que le français serait incapable d’exprimer la complexité du monde contemporain, comme si notre langue — celle de Pascal, de Montesquieu, de Hugo, de Senghor ou d’Albert Camus — était devenue obsolète.
La science, la technologie, la recherche : tous ces champs d’excellence cèdent à l’uniformisation anglophone. Un chercheur qui publie en français, aujourd’hui, limite sa carrière ; un étudiant qui ose s’exprimer dans sa langue à l’oral est perçu comme provincial. Et dans ce contexte, comment s’étonner que le niveau général de maîtrise du français recule chez les jeunes générations ? À force de le reléguer, nous le perdons. À force de croire qu’il se défendra seul, nous le laissons s’effacer.
Il est tentant de se tourner vers l’Afrique, continent francophone d’avenir, pour se rassurer. Mais même là, les signaux sont fragiles. L’enseignement du français y subit la concurrence croissante de l’anglais, du mandarin, ou de langues vernaculaires réhabilitées à juste titre. Dans de nombreux pays africains, le français reste langue d’élite, langue d’examen, mais perd en ancrage populaire. Et dans les pays francophones du Nord, les signes sont tout aussi inquiétants. Au Québec, le recul du français est désormais chiffrable. Sur l’île de Montréal, le français n’est plus que la langue maternelle d’un habitant sur deux. La loi ne suffit plus : c’est une culture du respect de la langue qu’il faut rétablir.
Ce que nous vivons n’est pas un simple phénomène d’évolution linguistique. C’est un effacement organisé, encouragé par une forme d’impérialisme linguistique globalisé. On présente l’anglais comme une langue neutre, universelle, naturelle. Mais elle est d’abord la langue d’un empire économique et culturel qui ne dit pas son nom. Accepter sa domination sans condition, c’est consentir à la disparition progressive de notre propre imaginaire, de nos subtilités, de nos nuances, de notre manière de dire le monde.
Et comment ne pas s’indigner des propos de Jean-Luc Mélenchon, pour qui “le français n’est pas la langue de la République” ? Cette déclaration, indigne d’un ancien élu de la Nation, trahit non seulement une méconnaissance flagrante de notre histoire, mais surtout un renoncement coupable à ce qui fait le socle même de notre contrat social. La République française s’est construite par la langue, autour de la langue, grâce à la langue. C’est elle qui a unifié les provinces, transmis les lois, structuré l’école et façonné l’imaginaire républicain. La réduire à un simple “instrument colonial”, comme il l’a laissé entendre, c’est confondre héritage et oppression, c’est jeter l’opprobre sur ce qui a permis l’émancipation de millions d’hommes et de femmes. La francophonie n’est pas une forme de néo-impérialisme : elle est une communauté de destin, un espace de pensée, de création et de liberté. Quand un responsable politique attaque sa propre langue, c’est sa propre nation qu’il mine. Et c’est le peuple qu’il trahit.
La langue française n’est pas une survivance du passé. Elle est un levier pour penser l’avenir. Elle offre une alternative à la brutalité de certaines logiques économiques, à l’utilitarisme pur qui domine aujourd’hui les échanges internationaux. Elle porte une vision du monde faite de mesure, de clarté, de rigueur et de beauté. Refuser sa marginalisation, c’est refuser une vision appauvrie de la mondialisation.
Mais il ne suffit pas de déplorer. Il faut agir. Il faut investir massivement dans l’enseignement du français en France comme à l’étranger. Il faut faire du français une langue de travail dans tous les secteurs, y compris les plus innovants. Il faut exiger des institutions européennes et internationales qu’elles respectent la diversité linguistique. Il faut cesser de penser que la technologie impose l’anglais : les outils numériques doivent être francophones aussi, et même d’avant-garde. Il faut aussi que l’État lui-même cesse de se contredire : on ne peut pas promouvoir la francophonie à l’UNESCO et imposer des intitulés en anglais dans les ministères.
La langue française est un trésor que nous devons chérir et protéger. Elle n’est ni dépassée, ni ringarde, ni repliée : elle est moderne, vivante, précise, inventive. Elle est une clef de lecture du monde, une manière de vivre ensemble, un héritage universel. Elle est un projet collectif.
Je suis, par ma naissance, l’héritier d’une tradition millénaire. Mais je crois que l’héritage n’est pas une nostalgie : c’est une responsabilité. Avec mon épouse, la Princesse Naomi, nous avons voulu faire du Prix Hugues Capet un lieu où l’on célèbre non seulement les figures de l’histoire, mais aussi ceux qui, aujourd’hui, défendent la langue, la littérature et la culture françaises. Car c’est dans la langue que se tient le cœur vivant d’un peuple. La France sans sa langue ne serait plus tout à fait la France. Et sans la France, le monde perdrait une voix singulière, une conscience vigilante, une promesse de liberté.
Cette tribune est une invitation à réfléchir sur l’importance de la langue française, et à agir, enfin, pour sa préservation et son rayonnement. Il est encore temps. Mais il ne faut plus attendre.
Prince Charles-Philippe d’Orléans
Eh oui, pitcher…
Dans les cours de soft skills imposés dans les préparations opérationnelles à l’emploi de France Travail dont la brièveté
(quand cette dernière ne trahit pas le mensonge selon lequel elles seraient conçues pour tout parcours d’heureux inscrit validé, et sans éventuelle intention – artificiellement révélée à une perception complotiste bien sûr – de diversification accélérée et artificielle du peuple de France)
rend d’autant plus saugrenus ces cours en plus de tendre à revenir à placer la charrue avant les bœufs (mais bel et bien à placer de l’argent sur les comptes des enseignant(e)s novat(eu)r(ice)s), ces épreuves de pitchs sont bel et bien endurées.
Pitch, c’est plus cours que « présentation de trois ou cinq minutes de votre profil ou projet professionnel selon un mode de persuasion initialement en pratique à l’encontre de business Angels et autres financeurs pour démarrer une activité ou financer un nouveau projet d’entreprise ».
Et cela maintient bien, de manière subliminale, que vous êtes là en tant que valeur marchande.
LinkedIn, « Mademoiselle pitch », BFMacron, Salon de recherche d’emploi, etc.…, ils l’ont tous bombardé, bien cons fiant que l’Académie Française le kiffera, tôt ou tard de chez sa mère.
Et sans offense pour nos amis gaëliques, nous pouvons nous demander pourquoi l’Anglais reste la super langue de Schengen après la sortie de nos amis britanniques.
Pour ce qui concerne un des autres sous-sujets de l’article, vous faites trop d’honneur à l’inintéressant intéressé d’aligner dans le bon ordre les lettres de ses nom et prénom.
J’en veux pour justification, parmi moultes autres, que, point commun avec le président-philosophure, il aura multiplié, il multiplie, et il multipliera les sorties provocatrices – par nature donc invitant à la réaction impulsive voire à la violence – et donc aura gonflé, gonfle, et gonflera la note des services de protection de son inutile personne, aux frais de l’ensemble des Français.
Idée d’économie: légiférer pour permettre à une autorité, par exemple l’Assemblée -soyons démocratiques, soyons fous- de voter l’identification de propos provocateurs comme tels de la part d’anciens élus ou même hauts fonctionnaires ou mêmes actuels, et de retirer automatiquement la protection des concernés.
… Et qu’ils viennent les chercher.
Pour revenir au cœur du sujet, la majorité de celles et ceux qui imposent l’Anglais sont dans une entreprise manifeste de destruction continue du peuple de France depuis un quart de siècle; et ces destructeurs sont parfois de ces élites qui ne reconnaissent plus comme seule patrie que le groupe de privilégiés auquel ils appartiennent: les tombés ou les infortunés méritent de l’être; les aisés divers méritent de l’être.
Mais évidemment, lorsque des industriels d’armement direct ou d’indirect sentent l’aubaine de ventes conjoncturelles, certains de ces « patriotes » de condition essaient d’insuffler un nouveau vent de patriotisme sur une masse déjà vérolée par les communautarismes, entrismes, victimismes, et racisme antiblanc de tout poil.
Et la faconde approximative d’officiers bien mal facebookisés et totalement intoktikables n’aidera pas beaucoup – que les Parques continuent de ne pas me donner tort – sur les plateaux de cette télé, « formidable instrument de crétinisation des fououououles », comme peut être soufflé dans un cor transpyrénéen.
Et pour la minorité qui parle anglais juste pour faire cultivé, se rappeler que l’anglais actuel est une forme appauvrie d’une langue qui connaissait bel et bien les conjugaisons de genre et de nombre, et qui maniait bel et bien le thou et le you, et que les Anglais ne tutoient nullement leurs prochains systématiquement.
Des cieux linguistiques, passons aux démographiques:
Ce matin, sur une radio semblant parfois se parer fallacieusement du voile de la grâce derrière des musiques classiques, un chercheur, payé par l’ensemble des Français, a déclaré, après et sous prétexte que la France viendrait de passer en démographie négative (mille naissances de moins que de décès), qui plus serait, dans la mesure où, encore, des « papys boomers » seraient dans une tranche d’âge plus proche d’un départ, que la France n’aurait pas le choix: l’immigration, toujours plus d’immigration.
Ce très fin obligé du peuple de France en raison du mode d’approvisionnement de son compte bancaire personnel – encore un « Breton », à croire que les mots n’ont plus de sens… – :
– n’a pas abordé les causes de la baisse de fertilité: appauvrissement considérable du peuple de France dont la plupart des gens ont la faiblesse d’être responsables et de ne pas enfanter, ni même de construire de couple, dans la frugalité extrême ou la misère, quand d’autres, étrangers, se disent qu’après tout ils pourraient émigrer avec leur petite famille en terre naïve, faible, et d’assaut de plus en plus facile;
– à l’heure où les alarmes du mal logement et du manque de logement éclatent toutes les oreilles, comme toute personne s’inquiétant et voulant inquiéter au sujet d’une baisse éventuelle de démographie, devrait bénéficier, à titre exceptionnel, d’un accompagnement psychiatrique bienveillant;
– semble manquer des neurones suffisants pour constater que la défaillance de services publiques (sécurité, santé, éducation), tant en termes de quantités que d’organisations, pour une démographie donnée actuelle, doit interdire de s’inquiéter sur une baisse éventuelle de démographie;
– que ce problème de pro rata ci-dessus ne pourrait être résolu par une sur-submersion migratoire qui ne peut changer les raisons sociales d’une baisse de fertilité (Études, décorrélation persistante entre amour sexualisé et fécondations, violences économiques continuellement et savamment dissimulées par les médias de la crétinisation mondialiste), à moins que cette submersion mène à la destruction des french natives.