
« Philippe Prévost a composé son livre – Vraie et fausse laïcité – sur la laïcité et son histoire, plus exactement sur les variations de l’idée de laïcité dans l’histoire, sur la manière dont s’opposent, se confondent ou bien finissent par s’harmoniser un pouvoir temporel et un pouvoir spirituel, tous deux consécutifs, l’un avec l’autre, de l’ordre humain. »
Abbé Guillaume de Tanouärn
En France, le concept de laïcité a été conçu au XIXᵉ siècle comme une machine de guerre contre le catholicisme par une coterie judéo-protestante.
La laïcité “à la française” se présente en outre, sous la plume de Vincent Peillon, ancien ministre de l’Éducation nationale, comme une nouvelle religion qui coifferait les autres religions et apporterait à la République ce supplément d’âme qui lui manque.
Religion de liberté, pensera-t-on…
Face à cette fausse laïcité, il existe heureusement une vraie laïcité et donnée par le Christ.
En partant de l’observation, Aristote a constaté que l’homme était un animal social, que les idées sont des faits de nature et qu’il n’est donc nul besoin de faire intervenir les dieux pour expliquer la politique ou le droit. Le Christ alla plus loin puisqu’il sépara la politique du religieux. Il ne les opposa pas mais les distingua : à César les corps, à Dieu les âmes.
Distinction facile à faire en théorie mais difficile à réaliser en pratique, comme on le constate dans l’histoire. Tantôt (comme dans le Haut Moyen Âge) on assista à une confusion du spirituel et du temporel, tantôt, après la réforme grégorienne, le ciel voulut dicter sa loi à la terre, alors que depuis la Réforme et la Révolution, nous assistons à l’inverse. Tant et si bien que depuis le Concile Vatican I, certains papes comme Pie IX et Pie X ont revendiqué une pleine indépendance pour l’Église. D’autres papes, comme Léon XIII, Pie XI et ceux du dernier Concile, sont revenus à une politique de collaboration : celle du Ralliement… Mais alors, « un pape a-t-il le droit d’excommunier ses fidèles pour des raisons purement politiques ? »
De toute façon, par sa nature même, l’État a besoin de l’Église afin d’éviter de devenir totalitaire. Comme le disait Pascal : « la tyrannie consiste en un désir de domination universelle et hors de son ordre ». L’Église de son côté a besoin de l’État : « elle veut vivre avec l’État dans la communauté particulière où les deux représentations se tiennent l’une à côté de l’autre, comme des partenaires », comme l’a voulu le Christ. La saine laïcité, c’est finalement un équilibre entre deux cités émanant toutes deux de Dieu mais sous deux angles différents…
« Allant sans crainte au plus profond du jeu humain, Philippe Prévost découvre que l’on ne peut envisager la politique sans sa finalité spirituelle, ni le spirituel sans une incarnation politique. Appuyé sur les meilleurs historiens, Georges de Lagarde, Michel Villey ou Jean-Marie Mayeur, sachant résumer les situations les plus complexes avec une clarté fulgurante, mettant sans cesse la clarté de son esprit d’historien en concurrence avec les intuitions de son tempérament de chercheur, notre auteur nous emmène dans un extraordinaire périple théologico-politique dans lequel se construisent, temporelle et spirituelle à la fois, toute l’aventure humaine, telle qu’elle s’est jouée des origines à nos jours en Europe. »
C’est cette histoire mouvementée où les torts ne sont pas tous du même côté, loin de là, que retrace ce livre clair, concis, argumenté. Un sommaire détaillé permet de trouver une réponse à ses interrogations ou défis.
Vraie et fausse laïcité, Philippe Prévost, Éditions d’Action Française, 14 €. A commander sur notre boutique en ligne : https://editionsdactionfrancaise.fr/