
« Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ; ce sont des autels et des tombeaux ; ce sont des hommes vivants, père, mère et frères, des enfants qui jouent au jardin, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats, il n’y a rien au monde de plus concret.
Le patriotisme n’est pas seulement un devoir. C’est un plaisir.
« Pour ma part, disait Ulysse aux bons Phéniciens, je ne sais rien de plus agréable à l’homme que sa patrie. » Il le disait d’un pauvre rocher sur la mer. Comment parlerons-nous de la nôtre ? En est-il de plus belle, plus digne d’être défendue ?
Qui, un jour se penchant dans l’embrasure d’une haute colline ou vers quelque vallon ouvrant sur le fleuve et la mer, ne s’est pas arrêté, suspendu, presque sidéré par un chœur imprévu de couleurs et de formes demi-divines ?…
La patrie est une société naturelle ou, ce qui revient absolument au même, historique. Son caractère décisif est la naissance. On ne choisit pas plus sa patrie – la terre de ses pères – que l’on ne choisit son père et sa mère. On naît Français par le hasard de la naissance. C’est avant tout un phénomène d’hérédité.
Les Français nous sont amis parce qu’ils sont Français ; ils ne sont pas Français parce que nous les avons élus pour nos amis. Ces amis sont reçus de nous ; ils nous sont donnés par la nature… Rien ne serait plus précieux que d’avoir des Français unis par des liens d’amitié. Mais, pour les avoir tels, il faut en prendre le moyen et ne pas se borner à des déclarations et à des inscriptions sur les murs.
Certes, il faut que la patrie se conduise justement. Mais ce n’est pas le problème de sa conduite, de son mouvement, de son action qui se pose quand il s’agit d’envisager ou de pratiquer le patriotisme ; c’est la question de son être même, c’est le problème de sa vie ou de sa mort… Vous remercierez et vous honorerez vos père et mère parce qu’ils sont vos père et mère, indépendamment de leur titre personnel à votre sympathie.
Vous respecterez et vous honorerez la patrie parce qu’elle est elle, et que vous êtes vous, indépendamment des satisfactions qu’elle peut donner à votre esprit de justice ou à votre amour de la gloire. Votre père peut être envoyé au bagne : vous l’honorerez. Votre patrie peut commettre de grandes fautes : vous commencerez par la défendre, par la tenir en sécurité et en liberté. Le patriotisme n’a pas besoin d’un idéal, socialiste ou royaliste, pour s’enflammer ; car il naît de lui-même, du sang et du sol paternels. Ce qu’il faut saluer, c’est le suprême sacrifice de la vie fait sur le sol qu’il s’est agi de défendre. Ce sol sacré serait moins grand, moins cher, moins glorieux, moins noble et moins beau si les Français de toute origine et de toute obédience n’y payaient pas en toute occasion nécessaire la juste dette de leur sang. Plus haut que l’armée et que le drapeau, plus haut que la plus fière conscience de la patrie, vit la patrie même, avec les saintes lois du salut public. Ce sont elles qui font consentir à de durs sacrifices pour défendre l’intégrité du reste et préserver son avenir. Qu’elle vive d’abord ! »
Charles Maurras, Votre bel aujourd’hui, 1953
D’accord dans l’ensemble avec les six premiers paragraphes, avec des réserves pour le cinquième.
M’est d’avis que les deux suivants ont le goût d’une abstraction, un goût d’élixir douteux.
A priori partant pour risquer de verser le sang dans des phalanges, non mercenaires mais sanguinement nationales, pour nettoyer le sol de la maison France de ses ennemis**, y compris des traîtres qui fournissent des protéines aux premiers à coups de discriminations positives; ainsi, en cas de tel nettoyage, une racaille francocide de violence physique comme de guerre des yeux ou d’agressions sonores ou d’autres provocations, ne serait pas moins cible qu’une racaille au conseil d’administration ou au RH ou au management de proximité d’une entreprise, soit-elle d’armement, soit-elle d’aéronautique.
Hors de question de verser le sang dans les rangs d’une armée républicaine racaillesque, ou alors ce sera les sangs d’un capitaine, d’un adjudant, et d’un chef, éventrés de bas en haut, les bouches emplis d’un joint; la tête du chef sera tranchée, et son crâne servant d’arme par destination, tapée mortellement sur le crâne d’un « gradé du peloton », le trafiquant appelé, who wants to boot racism.
Je sais, c’est moche. Mais il ne faut pas inviter à verser le sang à tue-tête.
Apprenons plutôt le cas échéant le russe, même si l’artisan du brexit, qui avait eu par ailleurs le courage ou l’inconscience de révéler sa surprise face à des découvertes comptables à son arrivée à Matignon, et qui a encore émis du respect pour le nominateur de son prédécesseur, a affirmé que « nous faisons confiance à __len_ki ». Mais qui?
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Sometimes, ubi bene aut quomodo bene ibi aut hoc modo Patria.
**L’ennemi est sur notre sol. Un Intérieur régalien et des frontières régaliennes suffiraient à le défaire, violemment, mais à le défaire.
Prétendre qu’il faille aller faire pétarader ses aéronefs en Afrique pour prévenir les attaques terroristes sur notre sol est une foutaise des attalo-alliés contre les souverainistes français.