
C’est avec une profonde émotion que nous avons appris le décès, dimanche dernier, de Houchang Nahavandi, homme d’État iranien, universitaire éminent, écrivain et patriote, dont la vie tout entière fut placée sous le signe de la fidélité — fidélité à son pays, à ses convictions et à la civilisation à laquelle il appartenait.
Né à Téhéran, Houchang Nahavandi fut, dans l’Iran du Shah, ministre, recteur d’université et esprit d’une rare élégance intellectuelle. Le Shah d’Iran envisageait de le nommer Premier ministre, mais l’exil, conséquence des bouleversements tragiques qu’a connus son pays, l’en empêcha.
Exilé, certes — mais jamais déraciné. Nationaliste, il demeura avant tout iranien, profondément attaché à la terre et à l’histoire de l’Iran. Lorsque son pays fut attaqué, il n’hésita pas à en prendre la défense, soulignant avec lucidité qu’il s’agissait d’une agression et non d’une fatalité. Son patriotisme n’était pas celui de la rancune, mais celui de la fidélité : celle d’un homme qui ne renie jamais son peuple, même de loin.
Installé en France, Houchang Nahavandi fut également un intellectuel francophone accompli, participant activement à la vie des idées. Il collabora au journal L’Action française, parfois sous son nom, souvent sous le pseudonyme évocateur de Pascal NARI — anagramme transparente d’« IRAN », hommage discret mais constant à sa patrie.
Ami de Pierre Pujo, il partageait avec lui une admiration profonde pour Jacques Bainville, ce grand historien dont la rigueur et la vision lui parlaient intimement.
Avec la disparition d’Houchang Nahavandi, c’est une voix à la fois iranienne et française, classique et courageuse, qui s’éteint. Il laisse derrière lui l’image d’un homme de culture et d’honneur, d’un patriote fidèle à sa terre, à ses amis et à ses idées — jusqu’au dernier jour.