transhumanisme

 

Le mot « religion » vient du latin religere qui signifie « relier ». Pour les chrétiens c’est ce qui nous relie au Ciel, à la transcendance. Quoi de plus normal que face à l’Univers, tout homme sensé se demande d’où vient notre univers, notre monde, et nous-mêmes. Or les transhumanistes ne se posent pas de questions de cette nature. Ils sont des disciples de Kant qui ne voient le monde qu’au travers des idées qu’ils s’en font ; une forme d’idéalisme absolu qui place l’homme à la place de Dieu ; puis la machine à la place de l’homme. On retrouve aussi cela au sein de la pensée marxiste.

C’est aussi l’Homo Deus, un ouvrage de Yuval Noah Hariri sous-titré Une brève histoire de l’Avenir. L’auteur présume que nous en sommes arrivés au dernier stade de l’Homo Sapiens et qu’il faut trouver une nouvelle forme de spiritualité. Il fait de l’intelligence artificielle et des algorithmes un nouveau dieu. Mais celle-ci sera aux mains d’une toute petite minorité qui dirigera à coup de modifications toute l’espèce humaine transformée en moutons dociles.

Se retrouvent là toutes les fictions de l’homme génétique de Marx et du surhomme de Nietzsche.

En réalité tout est fait actuellement dans cette perspective ; ainsi s’explique l’asservissement des esprits par les médias, les écrans, la chute de l’instruction et de l’éducation ; mais aussi l’inversion du « projet Flynn » qui constate une diminution du quotient intellectuel des pays occidentaux ; ainsi que la disparition de la famille, de nos provinces et des nations, l’effondrement culturel et cultuel de notre patrie.

Le but est que les hommes ne pensent plus, captivés par la société de consommation ; ils seront transformés en robots dépendants, voire programmés sur des ordinateurs. Stephan Hawking considéré comme le plus grand scientifique de son temps, peu de temps avant sa mort nous a laissé ce message : « Quand le cerveau humain sera mis sur disque dur, ce sera le plus grand événement de l’histoire, mais je crois que ce sera le dernier ».

Ray Kurzweil, le « pape » du transhumanisme voit ce changement de société dans 12 ans par la Singularité, moment de l’histoire lors duquel les machines dépasseront l’intelligence humaine et sonneront le glas de toutes les civilisations. D’où le titre de mon dernier ouvrage  La fin de l’espèce humaine (ed. Chiré). Lévi-Strauss, le célèbre anthropologue et ethnologue français écrivait « Le monde est né sans l’homme et il a tous les risques de terminer sans lui ». Nous ne sommes pas dans la galéjade…

Toutes ces considérations peuvent sembler ennuyeuses et voilà qui est moins intéressant que The game of Thrones. Mais il nous faut choisir de réfléchir avant de nous voir « chosifiés ». Après cela sera trop tard.

Dans le mot de « révolution » se situe le mot de « évolution ». Or rappelons-nous que les transhumanistes prétendent faire aboutir l’évolution darwinienne. Celle-ci s’étant effectuée seule au fil de milliards d’années : à l’homme de la prendre en main désormais pour la mener à son terme par la dictature numérique. C’est là où la politique doit pouvoir intervenir. Malheureusement peu de politiciens réfléchissent sur ces questions, songeant surtout à garder leurs prérogatives.

Il est évident qu’un militant royaliste doit avant tout défendre l’ordre naturel ; la physique politique de Bainville n’embrasse plus seulement la défense de la nation et de la patrie ; mais aussi celle de toute la civilisation. (À suivre).

Dr. Jean-Pierre Dickès

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