PENDANT DES ANNÉES, le magazine de gauche StreetPress, sans doute pour mieux se vendre et donner des sueurs froides à ses lecteurs bourgeois bohèmes, a consacré une rubrique régulière intitulée « Le pire de la presse d’extrême droite » aux publications imprimées de la droite dite nationale. Il s’agissait d’extraits plus ou moins longs d’articles minutieusement sélectionnés dans les quatre titres phares et historiques de la presse papier de la mouvance nationale : L’Action française 2000, Minute, Présent et RIVAROL. Cette rubrique n’existe plus aujourd’hui, non plus que trois des quatre titres qui étaient systématiquement cités (à charge évidemment). Le bimensuel L’Action française 2000 a disparu définitivement le 1er février 2018 après 70 ans et 8 mois de parution ininterrompue (même si le titre s’est très longtemps appelé Aspects de la France), l’hebdomadaire Minute a coulé corps et bien le 5 février 2020 après 47 ans et 10 mois de parution quasiment ininterrompue (hormis quelques mois en 1999 après une première faillite), ce qui n’est pas rien car ce titre, né le 6 avril 1962 vers la fin de la guerre d’Algérie, a été longtemps le plus connu des journaux de la presse nationale et celui dont la diffusion fut de loin la plus importante. Enfin, et cet événement est tout récent, le quotidien Présent a cessé sa parution le jeudi 30 juin 2022 après 40 ans et 6 mois de parution et 10 153 numéros papier. Le tribunal de commerce de Paris prononcera la liquidation judiciaire de la SARL Présent dans quelques semaines, la société éditrice ayant déposé le bilan. C’est encore une aventure de presse qui s’achève.
Comme on le voit, tous les deux ans, un titre phare du camp dit national a disparu. Ne reste aujourd’hui de ces quatre publications imprimées, ayant vécu et paru de longues décennies, que RIVAROL, le journal à la fois le plus ancien et le plus radical de la mouvance, celui qui a manifestement réussi jusque-là à fidéliser le plus ses lecteurs, à susciter de l’adhésion et de l’enthousiasme, peut-être précisément parce qu’il est celui qui a la plus grande liberté de ton et d’analyse et qu’il n’est inféodé à aucun groupement ni à aucune personnalité, qu’il s’astreint de toutes ses forces à chercher, à dire et à défendre la vérité dans tous les domaines : en histoire, en politique, en morale, en religion.
LES ENNEMIS d’une presse libre, indépendante et insolente, espéraient que RIVAROL mourrait de sa belle mort, faute de renouvellement de ses acheteurs au numéro et de ses abonnés. A l’instar de tant de ses confrères. A l’image de L’Action française, de Minute et de Présent. Et, avant eux, de tant de titres connus, de National-Hebdo (disparu en juin 2008 après 24 ans de parution) au Libre journal de la France courtoise (mort en octobre 2007 après 14 ans d’existence) en passant par Magazine Hebdo (disparu en 1985), La Lettre de Magazine hebdo (disparue en 1999), Le Français (disparu en juin 1995), Le Crapouillot (définitivement disparu à l’été 2017 après plusieurs faillites), le mensuel Français d’Abord (au printemps 2008) Le Choc du mois (disparu une première fois en 1993, relancé en 2006, disparu définitivement fin 2011), le magazine Flash (disparu à l’automne 2011), Daoudal hebdo (disparu en juin 2012), La Nouvelle Revue d’histoire (en décembre 2017), la revue Sous la Bannière (en janvier 2018), etc. Quelle hécatombe !
Il est difficile aujourd’hui de faire vivre et d’inscrire dans la durée une presse d’opinion indépendante de tous les pouvoirs et des puissances d’argent. Le Bulletin d’André Noël, ne pouvant plus continuer par lui-même, bien qu’il parût sans discontinuité depuis 1949, a ainsi fusionné en 2020 avec les Quatre vérités hebdo. De même, une des deux revues historiques de Chiré-en-Montreuil, Lecture et Tradition, créée en 1966, a été contrainte récemment de fusionner avec Lectures françaises. Quant au trimestriel identitaire Réfléchir et Agir, tout en poursuivant sa parution et en s’ouvrant à la vidéo, il a pris la douloureuse décision de ne plus paraître en kiosque à partir de la rentrée à cause de la hausse des coûts du papier et de la distribution et donc de n’être désormais vendu que sur abonnement. D’évidence les temps sont durs pour nos modestes publications.
TOUTEFOIS, comme les lobbys qui nous persécutent ont vu que RIVAROL continuait régulièrement à paraître, qu’il maintenait son nombre d’abonnés et de ventes en kiosque, que les dix derniers exercices comptables ont de plus tous été bénéficiaires, de 2012 à 2021 inclusivement, que nous n’avions aucune dette, que la situation du journal était parfaitement saine et viable, que l’on ne pouvait pas de surcroît s’en prendre à notre budget publicité puisque nous n’en avons pas, qu’on ne peut donc pas faire pression sur d’éventuels annonceurs, la seule solution qui restait à nos persécuteurs pour essayer de nous faire taire, de nous liquider, était la perte de l’agrément de la commission paritaire qui donne droit au régime économique de la presse avec un taux réduit de TVA (de 2,1 au lieu de 20 %) sur toutes les ventes et des tarifs postaux avantageux (3 à 4 fois moins onéreux que le prix normal). Des campagnes sur les réseaux sociaux se sont donc multipliées depuis environ deux ans, à travers essentiellement les Sleeping Giants et Conspiracy Watch de Rudy Reichstadt et Tristan Mendès France, afin de parvenir à ce but.
Mais déjà, dès 2018, comme le rappelait François-Xavier Rochette dans notre précédent numéro, peu après la mort du professeur Robert Faurisson, « le spécialiste de l’extrême droite » Jean-Yves Camus, sans avoir l’air d’y toucher, avait appelé à l’interdiction pure et simple de RIVAROL au nom du combat contre le révisionnisme historique assimilé comme toujours depuis trente ans à la haine et à l’antisémitisme. Par la suite, le député macroniste du Rhône, Jean-Louis Touraine, déposa, quant à lui, le 16 novembre 2021, une question écrite au ministre de la Culture d’alors, Madame Roselyne Bachelot, pour obtenir du gouvernement l’expulsion de RIVAROL des registres de la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP).
NE VOYANT toujours rien venir, le Lobby décida d’enclencher la vitesse supérieure pour obtenir enfin ce qu’il voulait absolument. C’est ainsi que le quotidien Le Monde (qui est toujours dans les mauvais coups, c’est sa marque de fabrique !) publia le 7 mars une tribune de 34 personnalités dont les époux Klarsfeld, Tristan Mendès France, Rudy Reichstadt, le président de la LICRA, Mario Stasi, et de SOS Racisme, Dominique Sopo, ainsi que d’autres Likoudniks fanatisés, exigeant du ministère de la Culture et de la présidente de la CPPAP, en termes vifs et peu amènes, la réunion d’urgence de la commission paritaire pour acter l’exclusion immédiate et définitive de l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne qualifié par ces 34 délateurs de journal « le plus raciste, le plus antisémite et le plus négationniste qui soit ». Ce qui est un compliment car plus l’on est attaqué, insulté et caricaturé par ses ennemis, plus cela signifie qu’on ne lâche rien, qu’on ne trahit rien, qu’on mène le bon combat sans abandon ni compromission.
On connaît la suite : la CPPAP nous a retiré à l’unanimité son agrément lors de la séance plénière du 4 mai dernier, nous informant de sa décision par courrier recommandé le 30 mai. Nous avons alors saisi le tribunal administratif de Paris, à la fois sur le fond (l’audience aura lieu dans un à deux ans) et en urgence avec un référé suspension qui a été instruit le 4 juillet et rejeté dès le lendemain au motif que, si l’urgence est certes bien caractérisée, la décision de la CPPAP ne peut être suspendue car elle a été prise, d’après le juge Laurent Gros, pour des motifs sérieux liés à l’antisémitisme du journal. Nous nous sommes pourvus en cassation à la mi-juillet. Nous en sommes là pour le moment. Mais, ne nourrissant guère d’espoir dans les tribunaux, qu’ils soient administratifs ou judiciaires, nous avons décidé de prendre les devants.
L’IDÉE est de créer un modèle économique totalement autosuffisant. Sans aucune aide extérieure. Car si nous n’avons jamais touché, ni d’ailleurs demandé, la moindre subvention ou aide directe de l’Etat, contrairement à la plupart des journaux et revues, nous avons en revanche bénéficié, comme hebdomadaire d’information politique et générale (IPG), du régime économique de la presse pendant 71 ans en étant immatriculé à la commission paritaire. Ce qui peut s’apparenter à une forme d’aide indirecte dont profitent aujourd’hui la quasi-totalité des publications. Mais, à la réflexion, cette perte, aussi scandaleuse soit-elle sur le fond, est sans doute un mal pour un bien. En n’ayant plus ces aides indirectes, nous serons finalement encore plus libres. Nous ne dépendrons que de nos lecteurs, qu’ils achètent le journal au numéro ou qu’ils soient abonnés. A nous de construire et de faire durer, si Dieu veut, ce modèle économique. Pour quelques euros de plus par mois, nous ferons vivre et perdurer un hebdomadaire 100 % libre, 100 % nationaliste, 100 % insolent. Sommes-nous capables de réussir cette entreprise ? Nos adversaires et nos faux amis pensent ou espèrent que non. A vous et à nous de leur donner tort. A vous et à nous de briser leur espoir, de mettre à mal leur certitude. Bien que nous ne soyons pas d’une nature spécialement optimiste, nous pensons que c’est parfaitement possible, que c’est tout à fait jouable. Nous avons en effet résisté à tant de tempêtes, à tant de saisies (sous De Gaulle !), à tant de procès, à tant d’adversité depuis plus de 71 ans que l’on peut, à notre avis, parfaitement poursuivre dans la durée l’aventure rivarolienne.
Certes, il y a dans la vie ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Nous pouvons et nous devons tout mettre en œuvre pour poursuivre cette audacieuse et magnifique aventure de presse qui est aussi une belle aventure humaine où tant de liens se sont tissés au fil des décennies entre la rédaction et les lecteurs. Quelle joie ainsi de savoir que nous avons encore une petite poignée de lecteurs de fondation aujourd’hui nonagénaires, voire centenaires, qui nous lisent encore ! Toute leur vie d’adulte, depuis leur jeunesse dans les années cinquante jusqu’à leur plus grand âge, a été ponctuée, jalonnée, éclairée, agrémentée par la lecture assidue de RIVAROL. Ils ont goûté les articles prophétiques et polémiques, magnifiquement ciselés, d’un Pierre-Antoine Cousteau, apprécié l’érudition d’un Rebatet et d’un Poulet, les éditoriaux précis et documentés d’un Dominique, d’un Gaït et d’une Galic (et auparavant ceux, si clairs et pédagogiques, de notre fondateur René Malliavin, dans Ecrits de Paris, sous le pseudonyme de Michel Dacier). Et aujourd’hui encore ils apprécient la plume et la pensée de tel ou tel rédacteur dans lequel ils retrouvent une semblable liberté de ton, un même rejet du mensonge et de l’injustice, une similaire dénonciation de toutes les carabistouilles, de toutes les vilenies, de toutes les impostures d’un régime corrompu, honni et failli, et d’un personnel politique misérable, lâche et vendu.
IL Y A CE qui dépend de nous, disions-nous, et il y a ce qui n’en dépend pas. Compte tenu de la répression qui ne cesse de se renforcer, et qui va jusqu’à dissoudre sans aucune raison sérieuse des mouvements, des associations, des groupements qui n’ont pas l’heur de plaire aux puissants, il est hélas possible qu’un jour, peut-être moins lointain qu’on ne l’imagine, RIVAROL soit interdit par les pouvoirs publics. Il suffit en effet d’un décret pris en Conseil des ministres. Si tel est le cas, nous verrons comment il nous sera alors possible de réagir et de riposter. Mais en attendant cet éventuel jour funeste, nous continuons et continuerons hardiment le combat. Sans ne rien renier. Sans ne rien céder. Ni sur la doctrine, ni sur les principes, ni sur l’idéal, ni sur l’analyse froide, objective et dépassionnée de la situation. Nous continuerons à dénoncer crânement le lobby de la Mémoire, la coterie LGBT et abortive, le laïcisme fanatique, la subversion moderniste, le sionisme assassin, la révolution cosmopolite, climatiste, covidesque, immigrationniste et arc-en-ciel, ses mythes, ses dogmes, ses interdits, ses tabous, ses mensonges, ses crimes, ses folies.
Car si un jour nous devions disparaître, ce qu’à Dieu ne plaise, à tout prendre, nous préférerions que ce soit sous les coups de la répression plutôt que parce que nous n’avons plus de lecteur, que nous ne les intéressons plus tant il est vrai qu’on ne fait pas la queue devant un cinéma qui ne passe pas de film ni devant une boulangerie qui ne vend pas de pain. De même, à choisir, préférerions-nous mourir debout au combat, le drapeau fièrement déployé, en étant soudés, plutôt que de disparaître, comme notre confrère Présent, à cause hélas d’une exécrable gestion des ressources humaines en interne qui a conduit à six procès aux prud’hommes (dont cinq perdus par le journal) et à 600 000 euros de dettes prud’homales (sans compter près de 100 000 euros de dettes imprimeur qui ne seront sans doute jamais réglées, bien que le quotidien ait bénéficié jusqu’au bout d’aides directes annuelles de l’Etat et de l’agrément de la commission paritaire, ce qui n’empêche pas Bergeron d’annoncer à la rentrée un Nouveau Présent hebdo tout beau, tout neuf, se conduisant ainsi comme les fripiers sans scrupule qui mettent en faillite leur société pour ne pas avoir à payer leurs créanciers et qui rouvrent peu de temps après, quelques rues plus loin, une échoppe, au nom légèrement différent, en gardant les manettes en coulisses mais en choisissant comme gérant de paille sur le devant de la scène leur frère, leur neveu ou leur cousin, ou agissant à l’instar du client indélicat qui, refusant d’acquitter sa lourde ardoise dans une boucherie, va se servir sans vergogne dans celle d’en face !) à la suite de la brusque mise en coupe réglée du journal par le clan “familial” Parmentier-Bergeron, éjectant ou poussant au départ tous les autres journalistes, y compris des piliers historiques du quotidien, comme l’ex-directrice Jeanne Smits, Rémi Fontaine ou Olivier Figueras. Une Jeanne Smits que Bergeron, qui est la fourberie faite homme, a attaquée en première instance puis en appel devant le tribunal de commerce de Paris pour de supposées fautes de gestion (il a perdu les deux procès), au moment même où il faisait paraître un petit texte dans Présent, plein de fausse compassion, où il assurait Jeanne Smits, qui venait de perdre son père, de toute sa sympathie !
OUI, SI NOUS DEVIONS un jour ne plus paraître, nous préférerions que ce soit pour avoir maintenu intégralement les principes, dit en toutes choses la vérité, quoi qu’il en coûte, combattu le mensonge, plutôt qu’avoir cédé par facilité, carriérisme, intérêt personnel, confort petit-bourgeois, à la pensée unique et renié le combat catholique et nationaliste. Comme c’est hélas notoirement le cas de Caroline Parmentier, longtemps rédactrice en chef de Présent (jusqu’à fin 2018) et l’une de ses plumes les plus connues, et qui aujourd’hui, tout sourire, se fait photographier comme député RN devant l’inauguration du buste de Simone Veil à Béthune (voir la photo et son tweet ci-dessus) alors qu’elle a écrit si longtemps des articles engagés contre l’avortement.
Où sont dans cette détestable évolution la force des convictions, la solidité des principes, la constance des engagements ? Que reste-t-il de l’honneur, de la droiture et de la fidélité quand on se dit prêt aujourd’hui à voter la constitutionnalisation du « droit à l’avortement », ainsi que l’a déclaré la patronne de Parmentier, Marine Le Pen, tandis que Jordan Bardella tweetait, quant à lui, en bon petit toutou mariniste, que l’IVG est « un acquis à protéger », pas l’enfant à naître, non, mais le droit de le tuer dans son sein, de le découper en morceau, de lui fracasser le crâne, de le réduire en bouillie !
LE 2 JUILLET dernier, dans une interview à Breizh Info, Francis Bergeron, directeur et cogérant du quotidien Présent — dont la communication publique depuis des années vis-vis de ses lecteurs peut se résumer en une courte phrase : « on a menti, on ment, on mentira » — osait dire : « Présent est resté parfaitement fidèle à ses invariants : la tradition catholique, le patriotisme, le pas d’ennemi à droite, Dieu premier servi ». Mais sert-on Dieu en premier et la tradition catholique en soutenant de manière active, voire inconditionnelle, une candidate, puis une élue (Parmentier) qui se fait une gloire d’être photographiée dans une cérémonie d’hommage à Simone Veil, qui renie totalement son combat passé pour la défense de la vie et contre le meurtre industriel des tout-petits ? Présent n’a-t-il que ce modèle journalistique et politique à proposer à ses lecteurs dont il a usé et abusé de la patience, de la confiance et de la générosité ? L’abus de confiance, cela existe aussi dans les idées quand on soutient au final des positions contraires à celles qu’on est censé défendre.
Pareillement, sert-on « Dieu, la tradition catholique et le patriotisme » en ayant les yeux de Chimène pour une Marine Le Pen, parée de toutes les vertus, et dont Bergeron, passant la brosse à reluire, avait osé écrire en page une dans Présent, le 7 mars 2017, ce dont il ne s’est jamais expliqué ni excusé : « Il n’y a qu’un seul candidat à droite — et même dans tout l’échiquier politique français qui ait une stature d’homme d’Etat, c’est elle ». Et d’ajouter doctement : « Pour ceux qui ont étudié l’histoire de notre courant politique — le courant identitaire et patriotique, pour faire simple — jamais nous n’avons eu de tête de file de la qualité de Marine Le Pen. Le moment est tout simplement extraordinaire. » Quelle indignité intellectuelle ! Quelle honte ! Quelle bassesse pour le directeur d’un quotidien ayant pour devise « Dieu Famille Patrie » d’oser écrire et publier de telles inepties !
RAPPELONS que la benjamine de Jean-Marie Le Pen a affirmé à maintes reprises qu’elle souhaitait le maintien intégral de l’actuelle législation sur l’avortement, des lois Pleven, Gayssot, Perben (créant un ahurissant délit d’“homophobie”), Taubira sur le “mariage” homosexuel et qu’elle ne reviendrait pas sur l’extension de la PMA aux lesbiennes. La présidente du groupe RN à l’Assemblée a même repris une nouvelle fois ces derniers jours les calomnies du Système sur le Maréchal Pétain (que Présent naguère se faisait fort de défendre) en tweetant le 16 juillet 2022 : « N’oublions jamais l’horreur de la rafle du Vel d’Hiv et les crimes de la collaboration. 13 000 juifs, dont 40 00 enfants, furent envoyés par le gouvernement de Vichy vers les camps de la mort. 80 ans après, le combat contre la haine antisémite ne doit jamais faiblir ». Difficile d’aller plus loin dans le reniement honteux et vomitif des fondamentaux de la droite nationale ! Difficile de se soumettre plus piteusement à la doxa !
Qu’il est loin le temps où le FN défendait le Maréchal et où il y avait un stand de l’ADMP aux BBR ! A quoi sert-il d’avoir 89 députés si c’est pour faire siens le vocabulaire, les réflexes, les mots d’ordre, les tabous et les interdits du Système qui nous opprime et nous écrase ? N’est-ce pas là une épouvantable trahison ? Quel intérêt d’avoir comme vice-président de l’Assemblée nationale un Sébastien Chenu, militant de toujours de la cause homosexualiste et organisateur de Gay Pride, et comme benjamin du groupe RN Pierrick Berthelot, élu en Flandre intérieure, dans la 15e circonscription du Nord et qui, dans Le Monde, affirme vouloir « s’investir pour la cause LGBT et contre le racisme » ! On le voit, la relève est bien assurée dans le camp mariniste !
LE FN DEVENU RN a décidément bien changé sous la houlette de la tenancière de la cage aux folles. Quand on pense que huit militants du FN ont été tués, que d’autres ont été emprisonnés, ruinés, détruits dans leur vie sociale, familiale ou professionnelle pour en arriver là, cinquante ans après la fondation du mouvement, quelle infamie ! Et que dire à ce couple désargenté qui, n’ayant rien d’autre à glisser dans le drapeau tricolore tendu à la sortie des meetings du FN, avait tenu à donner un soir, il y a une trentaine d’années, ses deux alliances de mariage, en or, pour servir la cause ? C’était alors tout ce qui lui restait de précieux et dont il avait accepté de se séparer, de faire le sacrifice pour le combat patriotique, pour le triomphe de la devise de saint Eloi : « Dieu-Famille-Patrie » !
Qu’il est loin le temps où, au terme de son discours, lors du VIIIe congrès du Front national à Nice, en avril 1990, Jean-Marie Le Pen pouvait s’exclamer, sous un tonnerre d’applaudissements, faisant siens les propos d’Henri de La Rochejaquelein aux milliers de paysans vendéens qui le proclamaient leur chef le 13 avril 1793 : « Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi ». Le recul et les trahisons ont hélas été légion au FN-RN depuis une vingtaine d’années dans tous les domaines. Sans que l’on n’ait jamais eu droit à la moindre explication ni observé la moindre contrition. Au contraire. Ceux qui n’étaient pas contents n’avaient qu’à se soumettre ou à se démettre, à s’extraire ou à se taire, à déguerpir ou à subir.
PREUVE qu’il ne faut pas se confier aux organisations, aux partis ni aux hommes qui peuvent changer, tromper, décevoir, trahir, révéler leur véritable nature, mais d’abord et avant tout aux principes intangibles qui tiennent lieu de boussole, gardent et éclairent, enthousiasment et transcendent, réjouissent et vivifient, donnent sens à la vie et au combat. Feu Henry Coston disait toujours, pour le déplorer : « on crée un journal pour défendre des idées, puis on trahit les idées pour défendre le journal ». Que cela ne soit jamais notre cas !
Quels que soient les épreuves et les tourments, les difficultés et les vicissitudes, — et assurément ici-bas ils ne manquent pas ! —, continuons hardiment à servir cette vérité pour laquelle nous sommes faits, celle, simple, humble, pénétrante, qui nourrit l’intelligence, fortifie la volonté, dilate le cœur et rassasie l’âme.
RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>