Pierre Boutang prétendait avoir appris à lire dans l’Action Française. Plus tard, il devint agrégé de philosophie puis enseignant. En même temps, il militait à l’AF.

D’abord maréchaliste pendant la guerre, il rejoignit le général Giraud à Alger. Epuré à la Libération, il devint un des rédacteurs d’Aspects de la France, l’hebdomadaire d’Action Française fondé en 1947 par Georges Calzant. Mais en 1955, Boutang fonda à son tour un nouveau journal : la Nation Française, concurrent d’Aspects. Ce journal se réclamait, certes, des idées de Maurras, mais avait une attitude plus souple vis-à-vis du personnel de la République.

Très vite, ce fut une feuille de propagande gaulliste, réclamant, juste après le 13 mai 1958, le retour de de Gaulle au pouvoir et faisant ensuite des amabilités à l’UNR. Le pire fut atteint lorsque Boutand accompagna de Gaulle dans sa célèbre « tournée des popotes ».

Il s’agissait de convaincre les officiers présents sur le terrain en Algérie de ne rien tenter pour garder cette terre à la France. Le résultat en fut le massacre des Harkis, l’exode catastrophique des Pieds Noirs et la perte de la souveraineté française au sud de la Méditerranée.

Mais il y a quand même une justice : les lecteurs abandonnèrent la Nation Française qui cessa de paraitre en 1967. Son aventure journalistique terminée, Boutang fut réintégré dans l’Université, grâce dit-on à l’appui de barons du gaullisme.

Boutang est même devenu maître de conférences à la Sorbonne après avoir renouvelé son abandon de l’antisémitisme.

En conclusion, il est possible que Boutang n’ait pas eu l’intention de rompre philosophiquement avec Maurras, mais en politique, la séparation est totale. Contrairement à ce que suggérait Boutang, de Gaulle n’a pas rétabli la Monarchie mais nous a laissé la Vème République dont l’échec est désormais évident et total.

 

Docteur André Charles, Président du Comité Directeur

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