Il y a quarante ans se produisit un événement politique dont l’importance est aujourd’hui saisissante, un débat organisé et enregistré entre le célèbre philosophe chrétien Gustave Thibon, alors quasiment octogénaire, et le néopaïen post-national Alain de Benoist, chef de file d’un nouveau courant que l’on appelait, déjà, sans vergogne, « Nouvelle droite ». Disons-le d’emblée, cette rencontre orchestrée par une frange de royalistes aventureux fut davantage qu’une erreur, une faute. Car elle n’était ni plus ni moins qu’une façon d’introniser Alain de Benoist et la mouvance qu’il représentait dans la famille de la droite nationale alors même qu’ils s’y opposaient d’une manière franche. A quoi pouvait donc bien servir ce débat ? Il ne pouvait appuyer qu’une chose : la promotion du patron du GRECE alors même qu’il n’était connu que par les lecteurs du Figaro Magazine et de ceux… de Libération.
En effet, en 1979, sous l’égide du répugnant Serge July (qui publia par ailleurs dans son torchon plusieurs articles faisant l’apologie de la pédophilie), Libération chargea le militant homosexualiste et pro-pédophile (ami et parfois collaborateur de Gabriel Matzneff) Guy Hocquenghem d’écrire plusieurs papiers sur les activités grécistes. Dans ses articles sur le sujet, Guy Hocquenghem (militant soixante-huitard, gauchiste et pédofriendly qui mourra du sida en 1988), dépeint un courant de pensée « dynamique » envers lequel il semble admiratif. Il fut si ostensiblement séduit par la mouvance néopaïenne, qu’il heurta une partie du lectorat de Libé et provoqua un scandale que tout homme intéressé par la vie des idées, a fortiori tout intellectuel, n’avait pu ignorer. Deux textes en particulier défrayèrent la chronique : «Contre, tout contre “la nouvelle droite” (I)» et «Contre, tout contre “la nouvelle droite” (II) : de l’éthologie à l’écologie». Hocquenghem avoua alors être attiré par « l’immoralisme foncier » de Benoist et de ses amis même s’il faisait mine de concéder ne pas savoir ce qui se cachait « réellement » derrière tout cela. A notre avis, il en savait à ce sujet beaucoup plus que Gustave Thibon.
Catholique, Gustave Thibon l’était, mais il avait fait sienne la conception guénonienne de la tradition et se refusait d’appartenir à tout courant politique. Certains hommes, et même de grands hommes, ont besoin de cela pour se sentir libres. En réalité, cette liberté qui est, certainement, selon nous, une sensation de liberté, est parfois plus dangereuse que l’idéologie la plus charpentée. Gustave Thibon, qui se plaisait à imiter Charles Maurras comme Thierry Le Luron imitait François Mitterrand, n’était pas maurrassien et n’était pas non plus nationaliste. Royaliste à l’image d’un Joseph de Maistre, il n’avait d’évidence pas un esprit politique, et s’il avait une façon de voir le monde bien à lui, il n’avait pas, pour lire la scène politique, de grille de lecture efficiente. Au demeurant, peut-être n’avait-il pas complètement compris Maurras comme en témoigne son silence devant les mensonges d’un Alain de Benoist faisant passer le maître du nationalisme intégral pour le défenseur d’un catholicisme sans foi, ce qui est absurde. Et Maurras d’avoir toujours précisé comme une évidence qu’il ne saurait y avoir de catholicisme sans foi. Une ineptie qu’il était facile, par conséquent, d’isoler puis de condamner pour un homme appréhendant dans toute son ampleur l’œuvre du Martégal. Prétendre que Maurras prônait un catholicisme sans foi est en effet tout aussi stupide que de prétendre qu’il aurait défendu un nationalisme sans patriotisme !
“Débattre” avec Alain de Benoist, c’était donc laisser accroire que l’« Immoral » avait quelque chose de constructif à apporter à toute une mouvance qui avait des yeux de Chimène pour Gustave Thibon. C’était aussi le laisser immanquablement mentir et séduire une partie de son public. Débattre avec Benoist, c’était in fine le laisser commettre un hold-up sur une partie de la mouvance de la vraie droite.
C’est encore en 1982 que René Rémond, le célèbre historien, publia son fameux ouvrage « Les droites en France » qui dresse d’une manière un peu téméraire une typologie des droites en s’appuyant sur une généalogie des idées parfois erronée. Il n’est pas question ici de relire tout son livre, nonobstant intéressant à plus d’un titre, mais de relever un détail (fallacieux) qui en dit long sur l’inlassable publicité, ici incongrue, faite à un courant artificiel qui a le goût de la nouveauté sans être « révolutionnaire », et qui se réclame de la droite sans en être. René Rémond, un historien du Système s’il en est, ose écrire dans ce livre (qui passe pour une référence absolue en histoire politique) ces propos incroyables :
« Chaque grande tradition de pensée engendre des courants subsidiaires qui se détachent graduellement du tronc principal pour vivre ensuite d’une existence autonome. La droite contre-révolutionnaire s’est ainsi périodiquement renouvelée. L’école qui fait depuis quelques temps parler d’elle sous le nom de Nouvelle droite ne serait-elle pas un de ces surgeons et le dernier avatar du phénomène récurrent des jeunes droites, la précédente étant l’Action française ? » (P. 282).
Pas moins ! Attention, le coquin va encore plus loin, ouvrez bien les yeux. Selon lui, Alain de Benoist lui-même pourrait être tout simplement le « Charles Maurras de sa génération » ! Ses arguments en faveur de l’analogie sont, c’est le moins que l’on puisse dire, assez faibles : même goût de l’élitisme, argumentations « scientifiques » (qui ont l’aspect de la scientificité), prétendu anti-individualisme dans les deux mouvements. Ces caractéristiques vraies ou prétendues n’ont trait qu’à la forme des deux mouvances comparées. C’est peu, bien peu pour s’autoriser cet exercice, et c’est indigne d’un spécialiste des idées politiques.
Les points de divergence entre la Nouvelle droite et l’Action Française sont en effet, quant à eux, essentiels. L’Action Française prône le catholicisme, la Nouvelle droite le combat. L’AF veut un Etat fort, la Nouvelle droite le dénigre. L’AF rejette l’Europe fédérale, la Nouvelle droite en fait l’apologie. L’AF loue le patriotisme, la Nouvelle droite le méprise. Et que dire du multiculturalisme de la ND (moins mis en avant ces derniers temps) qui s’oppose au régionalisme tempéré (celui du Pays réel) promu par l’AF et chanté par Maurras ? En fait, tout oppose le nationalisme (en particulier celui de Maurras) à cette Nouvelle droite qui ne fut toujours, finalement, qu’une machine à subvertir de l’intérieur les militants nationaux et à diluer tous les principes transcendants et salvateurs. Aussi bien à l’intérieur même du Front National qui allait percer en 1983 que dans les diverses publications de la droite nationale ou dite nationale qui étaient bien moins rares qu’aujourd’hui.
Alain de Benoist ou la gueule de la gangrène de la droite
Au-delà des disparités idéologiques, plus grave que les idées antagonistes ou les préceptes vendus sur papier glacé, sur France culture (Alain de Benoist y eut un temps son rond de serviette), on retrouve le relativisme instillé sournoisement par la Nouvelle droite qui, derrière un nietzschéisme de façade, casse tout principe, toute transcendance et tout repère afin de dépouiller l’homme de sa foi, de son patriotisme et de sa boussole morale. Il est impossible d’exprimer autrement l’inlassable réclame, qu’elle fait depuis sa création, des auteurs pédophiles : Hocquenghem, Albert-Weil, Gripari, un tas d’auteurs souvent médiocres sur le plan strictement littéraire mais qui sont tous d’immenses pervers obnubilés par la figure de Satan.
Pendant plus de quarante ans, ces imposteurs ont diffusé les pires horreurs au nom de l’anticonformisme un jour, au nom du paganisme un autre, toujours en se proclamant intellectuellement libres.
Quand on lit, quand on relit la tonne d’articles consacrés aux pires pédophiles que la Gueuse a couvés (Mitterrand n’était-il pas le protecteur de Gabriel Matzneff ?) dans les magazines liés de près ou de loin à la Nouvelle droite, on constate que toutes les recensions des livres écrits par ces scélérats sont magnifiées et que toute la saloperie qui émanent de leurs lignes est alchimiquement transformée en « politiquement incorrect » qu’il faudrait boire comme un nectar ! Comme si le courage politique, celui qui se révèle dans la confrontation, était semblable au demi secret cultivé par ces sombres usurpateurs. Aujourd’hui, la même engeance poursuit ses menées et on trouve, encore, de prétendus nationalistes et de prétendus catholiques pour se mélanger avec elle. A quand le feu purificateur ?
Valentin Barnay
Vous êtes très “sexe” sur ce coup-là.
It reminds me (just through a kind of hyperlinking neuronal phenomenon) of un jour de ma quasi-sortie d’adolescence quand un plus avancé dans la vie que moi m’avait déclaré: “Tu verras plus tard: le sexe, c’est le pouvoir”.
But to be reminded doesn’t mean to understand.
Even after at an APEC rendez-vous, a woman (#womenempowerment) asked me: “Vous vivez avec une femme? ” [réponse] “Avec un homme?” [réponse] “Et avant?”, I hadn’t understood.
Pour revenir aux strates non reproductives, et pour rappel, le peuple, c’est un concept malsain et totalitariste, sauf quand il s’agit du peuple ukrainien (bonne chance, soit dit en passant, à tous les concernés du conflit), et sauf quand il s’agit d’exhorter les autres à rentrer dans le conflit (en jeu ici: l’expansion de centre commercial Europe). Car dans ce cas bien sûr, le peuple français existe à nouveau, et la Marseillaise ne fait plus rire, aux armes et cætera, il était beau, Il sentait bon le sable chaud, Mon légionnaire ! Ouh lalala la ! Et: “I’m’font chier les bolcheviks” (par l’auteur de : “I want to fuck you”).
#Libertéchérie #Metoo #DescendsdemaHarley
Ce débat qui eut lieu à Marseille était au contraire très instructif, donnant lieu à des échanges fort intéressants. Je ne dis pas qu’il n’y ait pas de divergences, mais elles sont loin d’être aussi abyssales que ce que déclare Valentin Barney.