Nous avons précédemment établi au-delà du doute, que depuis la haute antiquité grecque, toute communauté humaine civilisée se divise en 4 catégories : l’oligarchie, les Chiens de garde, le Cheptel et les Réfractaires. On naît d’une catégorie, on n’en change pas. Chacune de ces catégories a sa façon propre d’appréhender l’existence conformément à un mot d’ordre : Domination, Obéissance, Conformité, Non possumus.
L’oligarchie est représentée par le 1% mis en lumière par les mouvements Occupy, de Wall street et des places Trahir ou Maïdan, jusque aux Ronds-points Gilets Jaunes.
Les Chiens de garde sont 8% de la population considérée et comprennent toutes les fonctions d’encadrement de la flicaille aux contrôleurs de train, des institutrices aux agents du fisc, des militaires aux vigiles de supermarchés.
Les Réfractaires représentent 20% de l’ensemble. Pour de bonnes ou mauvaises raisons, ils préfèrent écouter leurs motions intérieures, plutôt que de se conformer aux attentes du groupe majoritaire qu’est le Cheptel.
Le Cheptel représente 71% du “peuple”. Il fonctionne à la façon d’un troupeau d’herbivores ou d’un banc de poissons : Le Cheptel est toujours en groupe, toujours craintif, il est comme possédé par une sorte d’esprit collectif uniforme.
Peur caractéristique et caractéristiques de la peur
La peur est intrinsèque au Cheptel, il ne peut vivre sans peur : la peur lui est vitale. Le Cheptel ne cesse d’avoir peur que s’il est mort, le Cheptel préfère mourir que de renoncer à sa peur. On peut véritablement dire que la peur est indissociable du Cheptel puisqu’elle le maintient en vie, elle joue un rôle central dans sa constitution et son fonctionnement. Sans la peur, le Cheptel se désagrège, il perd l’élan vital qui le pousse à se maintenir dans l’être. La peur est le principe fonctionnel et d’unité du Cheptel.
Enlever la peur au Cheptel, c’est lui retirer son instinct de vivre et de se prémunir des dangers. Ces dangers peuvent être parfaitement imaginaires. C’est pourquoi on peut avancer que la peur du Cheptel est abstraite : sa cause n’a pas besoin d’être réelle.
La peur du Cheptel a d’autres caractéristiques qui méritent que l’on s’y arrête. La peur du Cheptel est existentielle : le cheptel a peur de mourir.
La peur est permanente : le Cheptel a toujours peur de quelque-chose ; elle est commune : tout le Cheptel partage la même peur.
La peur du Cheptel est polarisable : elle peut changer d’objet ; elle est unipolaire : elle ne peut avoir, à un moment donné, qu’un seul objet.
Enfin, la peur du Cheptel est polarisante : le cheptel fuit, comme un seul homme, dans la même direction.
Conséquences
Il est vain de vouloir apaiser le Cheptel, puisqu’il aura toujours peur. Il s’ensuit que la seule façon de le gouverner, c’est de contrôler sa peur.
Conclusions
Le conformisme du Cheptel – qui est sa caractéristique essentielle et principale – est une stratégie de groupe pour vivre avec sa peur. La peur du cheptel est structurante par nature. La peur est la vérité du Cheptel. L’Oligarchie, par son long exercice du pouvoir a dû arriver il y a fort longtemps, à ces conclusions. Si la peur est le principe fonctionnel du Cheptel, son principe vital et son critère d’unification, il découle naturellement de ces prémices que pour gouverner le Cheptel, il faut contrôler sa peur. Donc, c’est par nécessité que l’Oligarchie utilise la peur pour gouverner le Cheptel et non par machiavélisme. Nous avons vu précédemment que le contrôle de la peur du Cheptel permet de créer du conformisme. La stratégie de “la peur permanente”, consiste donc à créer et contrôler des peurs artificielles. La politique issue de la stratégie de “la peur permanente” est donc la seule acceptable par le Cheptel.
Si on veut s’agréger le Cheptel, il va falloir lui faire connaître nos craintes et non pas nos colères.
Sébastien Kerrero (Monsieur K)
Un article plein de fougue, qui, sauf méprise, contient en filigrane autre chose que du littéral, comme en illustrent les pourcentages qui lui donnent un style plaisant.
Par cette précision, c’est sans être trop benêt que j’objecte:
“…des institutrices aux agents du fisc…”: là c’est dur.
Pour les premières, une seule autre catégorie ne suffirait pas, en raison de leurs diversités.
Pour les seconds, pourquoi ne pas imaginer qu’attirés par un ordre harmonieux, ils soient même parfois habités d’une peur de cheptel?
Enfin, mystère que de savoir si, (en dehors de la peur de la mort elle-même), la peur de vivre sans sa pleine intégrité physique ni son autonomie ni ses fonctions biologiques normales, et peut-être plus que tout, de subir le même sort qu’Yvan C. en prison (wallah!), peur qui, peut-être à elle seule, nous retient, parfois ou de plus en plus souvent, de nous octroyer à nouveau notre honneur et notre puissance de Franc libre, fait de nous/moi un herbivore du cheptel… Assez désagréables errements existentiels.
Mais je persiste à croire que cet article est avant tout une pièce d’art et d’énergie qui n’aura pas été déplaisante.