La situation que connaît Gaza depuis plus de cents cinquante jours est atroce. Ce qui se passe là-bas, dans le silence complice de l’Amérique et de l’Union Européenne est révélateur de l’inversion totale des « valeurs » que ces pays prétendent défendre.
Il faut dire que les crimes commis par les Israéliens à Gaza et en Cisjordanie ont leurs racines dans l’histoire lorsqu’il y a un peu plus d’un siècle, Clémenceau, sans consulter personne, abandonna le protectorat de la France sur la Palestine au profit des Anglais, le 1er décembre 1918. A partir de ce moment là, les Britanniques, en collaboration avec les sionistes, commencèrent à « judaïser » la Palestine comme promis implicitement dans la déclaration Balfour. Le problème, c’est que les juifs, à l’époque, n’étaient que 60 OOO en face de 680 000 Palestiniens peu décidés à se laisser faire. L’Angleterre utilisa la force pour imposer la dictature de la minorité juive en Palestine.
Suite à l’abandon de ce pays par la Grande-Bretagne après la seconde guerre mondiale, l’ONU divisa la Palestine en deux Etats dont le plus petit fut donné à la majorité arabe, majorité devenue, il est vrai, minorité lorsque 7 à 800 000 Palestiniens furent chassés de chez eux par les sionistes, sans que les Occidentaux protestent. Il est vrai qu’à l’époque, ces départs furent présentés comme des départs volontaires alors qu’ils faisaient suite à de multiples massacres organisés et orchestrés par les terroristes juifs. Personne n’était dupe mais les grandes puissances se turent. Depuis, au gré des conflits, les Palestiniens furent persécutés de toutes sortes de manières jusqu’à l’intifada des pierres qui conduisit aux accords d’Oslo. Un court moment, on put croire qu’une solution pacifique pourrait émerger mais la mauvaise foi des Israéliens et l’assassinat de Rabin eurent raison des velléités de paix de ces derniers.
La colonisation à marche forcée d’un coté, l’enfermement concentrationnaire des Gazaouis de l’autre furent le lot quotidien des Palestiniens depuis 1967 jusqu’à aujourd’hui. En 2007, un blocus transforma Gaza en un véritable camp de concentration. Les révoltes furent réprimées dans le sang comme « plomb durci » ou « barrière protectrice »…. Elles firent 11300 tués et 157000 blessés depuis 2000, et ce jusqu’à ce jour fatidique d’octobre…
Trop d’indices et de preuves montrent que Netanyahu était au courant de ce qui se préparait. Gaza fourmille d’espions. Il avait été averti par le ministre des Renseignements égyptien, par les Américains et par Yeir Lapid, le chef de l’opposition. Or, non seulement le Premier ministre israélien ne tint pas compte de ces avertissements mais il envoya une partie des troupes qui surveillaient Gaza dans le nord du pays à ce moment là et il autorisa une rave-partie à proximité du camp de concentration de Gaza cette nuit là.
Depuis, sous prétexte de libérer les otages et de punir le Hamas, les Israéliens ont rasé Gaza, tué 25 000 civils, en majorité des femmes et des enfants et obligé 85% des gens à se déplacer. Dans la ville de Gaza où 400 000 personnes survivent, il n’y a plus d’hôpital. Seules 3 cliniques fonctionnent encore mais il y a très peu de médecins, pas de médicaments. La population est privée de nourriture. Les gens en proie aux épidémies meurent comme des mouches.
On assiste à un génocide qui doit conduire les survivants à partir. Comme l’a dit Nissim Vatressi, vice-président de la Knesset : « Maintenant, nous avons tous un objectif commun : effacer la bande de Gaza de la surface de la terre ». Pour ce faire, rien de plus simple : pour le général Gallant, ministre de la Défense, il faut traiter les Gazaouis en « animaux humains » en les affamant, ce que les sionistes font depuis trois mois. Pour le ministre du Patrimoine, il faut envoyer une bombe atomique sur le territoire. Le 28 octobre, Netanyahu a rappelé ce que Yahvé avait prescrit à Saul :tuer tous les hommes, les femmes et les enfants des Amalécides. Le génocide actuel obéit à un plan d’épuration ethnique, le plan Feighin, élaboré en 2014 par un ancien vice-président de la Knesset et il suit les prescriptions de leur dieu.
Devant tant de crimes planifiés de longue date, l’Afrique du Sud a eu le courage de trainer Israël devant la Cour internationale de Justice de La Haye. Quel que soit la décision de la Cour, l’impunité totale dont jouissait jusque là l’entité sioniste est terminée. Mais, il ne faut pas se faire d’illusions : la lutte sera longue et difficile car leurs antennes et surtout les collabos tiennent tout en Amérique et en Europe, à commencer par les gouvernements.
Philippe Prévost