Jean-Pax Méfret ? Présent !“On ne connaissait pas ça, nous, le verglas. Ni la neige, d’ailleurs. En fait, on ne connaissait pas le froid. Le vrai froid. Celui qui te gèle les os, t’engourdit les mains, te brille les oreilles, te fait claquer les dents. À Alger, en dessous de dix degrés, on mettait un manteau. Ici, à Rouen, en ce mois de décembre 1962, il fait moins quinze !”

Nous savons à l’Action Française que les erreurs de l’intelligence sont les pires de toutes. Soixante ans après les terribles événements d’Algérie, trop de compatriotes ont oublié ce qui s’est passé, le sang qui a coulé, les larmes versées, les familles détruites ! Mais aussi les mensonges, les trahisons, les erreurs politiques… Un pays qui fut divisé, une guerre civile subsistante dans la droite ligne des événements qui affaiblissent la France depuis 1944 et notre pseudo-victoire. Ni oubli, ni pardon.

Quand nous pensons que les patriotes, pour ne prendre qu’un exemple, se réclament aujourd’hui du gaullisme ! Quelle amnésie ou quelle veulerie face à l’histoire des événements d’Algérie ! Relisons notre regretté Gérard Bedel : « De Gaulle obéissait, d’une manière plus ou moins consciente, aux puissances d’argent, en particulier aux États-Unis, hostiles par principe et par intérêt aux empires coloniaux. Ajoutons qu’il n’aimait pas les Français d’Algérie qui avaient été fidèles à l’amiral Darlan et au général Giraud et n’apprécièrent jamais l’homme de Londres. De Gaulle avait aussi besoin d’avoir les mains libres pour la grande politique européenne et mondiale qu’il méditait et qui n’apporta à la France que des réussites verbales » (Gérard Bedel, Le gaullisme. Maladie sénile de la droite).

Et que dire de tous ces Français qui se trouvèrent exilés et sans rien après la chute de l’Algérie aux mains des terroristes ! C’est une de ces voix qui s’exprime dans ce nouveau livre de Jean-Pax Méfret : Jean-Pax Méfret, Sur l’autre rive… en 1962, Pygmalion, 2025.

« Dans une France peu concernée par le dramatique exode d’un million de Français d’Algérie, un adolescent pied-noir, aguerri par des années de violence, se fraye un chemin dans un univers souvent hostile. Il vient d’avoir dix-huit ans. Il sort de prison politique et porte sa douleur en bandoulière. C’est le temps du rejet, des centres d’accueil improvisés, des repas de la soupe populaire, des poches vides, des fripes trop grandes et des regards blessants. Jean-Pax Méfret relate son itinéraire, balisé d’humiliations, de rancunes et d’illusions perdues, qui constituaient, à l’époque, le quotidien du monde parallèle de ces immigrés malgré eux ».

Un magnifique témoignage de ce qu’ont dû vivre ces pauvres pieds-noirs, la tragédie des rapatriés d’Algérie française, héros de la fidélité, et ce mépris des métropolitains à leur arrivée en 1962. Quelle gloire d’un côté, quelle bassesse de l’autre ! Repensons aux déclarations abjectes du “Parrain de Marseille” qui ne voulait pas les recevoir et qui ont lentement conduit la cité phocéenne à être désormais colonisée par ceux-là même qui les avaient chassés, ne leur laissant le choix qu’entre la valise et le cercueil.

Le témoignage résonnera dans bien des mémoires et bien des cœurs français et permettra aussi une nouvelle mise en perspective des questions d’actualité ! Un livre à mettre entre les mains de toutes les jeunes générations !

                                                                            Guillaume Staub 

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https://www.livresenfamille.fr/algerie-histoire-guerres/6257-sur-l-autre-rive-en-1962.html
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