En sortir

En sortir

Bruno Gollnisch évoquait les évolutions désastreuses de l’Union Européenne ( https://lactionfrancaise.fr/leur-europe-nos-identites), les résistances croissantes traitées par le mépris ( https://lactionfrancaise.fr/leur-europe-nos-identites-ii), et la possible renégociation pour une toute autre vision (https://lactionfrancaise.fr/leur-europe-nos-identites-iii). 

IV- EN SORTIR…

On ne peut exclure que cette renégociation échoue, du fait de l’obstruction des institutions communautaires, ou de gouvernements d’États-membres acquis à l’Eurocratie. Malgré cette mauvaise volonté, qui serait alors dûment exposée aux citoyens, rien ne serait perdu. Le Royaume-Uni a démontré que l’Union n’était en rien l’inéluctable sentier radieux qu’empruntait l’Histoire et que le Destin aurait fixé. Elle n’est ni absolue, ni intangible, pas plus que ses principes faussés et ses orientations malsaines.

Le célèbre article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE) prévoit expressément une clause de retrait. Des conditions sont à remplir : conformité de la décision avec la Constitution du pays demandeur (il faudra donc supprimer l’article 88 de la Constitution française, ce qui ne sera pas juridiquement plus difficile que ne l’a été son insertion) ; notification de cette intention au Conseil européen, et négociation limitée à deux ans des modalités de retrait et des relations futures. En l’absence d’accord, les traités cesseraient tout bonnement de s’appliquer à la France.

Nouvelles coopérations

En un tel cas, il faudra résolument se tourner vers  d’autres coopérations internationales.

Une nouvelle organisation internationale pourrait naître, incluant par exemple des pays et des peuples européens qui ne font pas encore partie de l’Europe. Je pense notamment à la Russie qui est en butte aujourd’hui à l’hostilité  des cénacles euro-atlantistes, à des mesures de rétorsions de la part de l’Union Européenne que je juge contre-productives. Le malheureux contentieux avec l’Ukraine requerrait plutôt de notre part une médiation d’une autre teneur.

Vers l’Est ?

J’ai précédemment écrit que nous pourrions renouer avec une tradition nationale naturelle en termes de  géopolitique, illustrée par l’alliance Franco-Russe scellée à la fin du XIXe siècle. Il ne s’agirait pas ici comme par le passé d’une alliance défensive, mais de faire que l’Europe ainsi réconciliée surmonte sa grande division, qui remonte au partage de Théodose au IVe siècle entre Empires latin et grec, et à la séparation sous Photius du catholicisme et de l’orthodoxie. Cette ligne de partage est très exactement le méridien de Sarajevo, ligne d’affrontement de 1914 à nos jours. Refaire l’Unité de l’Occident, abroger les conséquences politiques de la division de l’Europe chrétienne, participer -à profits partagés- à la mise en valeur des considérables richesses naturelles, notamment énergétiques, de ces immenses espaces ; voilà un champ d’action nouveau.

Union latine ?

Et si, en quelque sorte, cette voie de coopération vers l’Est restait fermée,  une autre piste possible supposerait une volonté politique nouvelle de la part des Etats latins : France, Espagne, Portugal, Italie, avec la mise en oeuvre de leurs réseaux d’influence pour les trois premiers de ces pays, influence tenant à leurs liens historiques, culturels, économiques, politiques avec de nombreux pays dans le monde. Les Etats francophones, hispanophones, lusophones sont au nombre de 52 ! Ils représentent une masse d’un milliard d’êtres humains. Une force culturelle capable de faire contrepoids à la domination culturelle jusqu’ici incontestée du monde anglo-saxon. Une force politique décisive dans le concert des Nations-Unies. Un terreau pour un vrai développement du tiers monde, fondé sur l’intérêt réciproque de tous les acteurs concernés.

Nos atouts

En dehors de ces perspectives, la France peut-elle se relever ? Une victoire des nationaux n’y sonnerait pas seulement la fin d’une illusion, mais aussi celle d’un alibi. «C’est à cause de Bruxelles»ne pourrait plus être l’excuse de l’inaction, de l’irresponsabilité de nos dirigeants politiques, de leurs promesses non tenues, des réformes en souffrance.

Or, un sursaut national est possible. Car la France a de réels atouts :

Le jardin français

Nous avons les ressources d’un territoire le plus vaste, le plus diversifié, et le plus hospitalier de l’Europe occidentale. Et qui pourrait sans difficulté héberger 100 millions de Français, si l’aménagement du territoire était plus harmonieux, et si nos villages étaient aussi peuplés qu’au Moyen Age, quand les rendements agricoles étaient cependant vingt fois inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui.

Empire maritime

Nous possédons les prolongements de ce territoire légués par nos marins, pionniers, découvreurs : confettis d’un ancien empire répartis encore sur tous les océans : Atlantique, Indien, Pacifique, Mers Australes. Ce qui nous vaut le second domaine maritime du monde, en vertu de la Convention de l’ONU de Montego Bay sur le droit de la mer. Et ce à l’heure où l’avenir de l’humanité se joue davantage dans les mers que dans l’espace.

Notre culture

Notre influence culturelle, naguère dominante en Europe,  peut retrouver son éclat pour peu que les élus et politiciens Français se décident à l’affirmer avec fierté à la face du monde, au lieu de  se targuer d’appartenir aux “élites mondialisées”. Entre autres éléments notre langue, qui fut celle de la diplomatie mondiale et des Cours d’Europe, peut retrouver sa place,si les mêmes la défendent partout, et spécialement dans les assemblées internationales plutôt que d’affecter de s’y exprimer directement en anglais même en Europe depuis le Brexit… ! Et le monde entier nous envie un art de vivre qui ne s’altère que par la progression de l’égoïsme social et de l’insécurité conquérante.

Nos capacités

Nous sommes encore riches du savoir-faire exceptionnel de nos concepteurs, ingénieurs, techniciens, capables de construire les meilleurs avions, les trains les plus rapides du monde, les viaducs et ponts les plus audacieux, des fusées intercontinentales, d’excellentes voitures, et beaucoup d’autres réalisations encore.

Notre statut

Membres fondateurs de l’Organisation des Nations unies, nous disposons, comme les Etats-unis, la Chine, la Russie, et la Grande-Bretagne, d’un siège de membre permanent du Conseil de sécurité, seul organe dont les décisions aient un caractère obligatoire. Ceci nous donne le fameux “droit de veto”, dont contrairement à d’autres nous ne faisons pratiquement jamais usage. Dans cette organisation, il est certain qu’une position indépendante des super-puissances dominantes, et en défense de l’indépendance et de la liberté des nations, nous vaudrait la sympathie du plus grand nombre. Nous sommes et resterons membres de quantité d’organisations subsidiaires spécialisées (Union postale universelle, OMS, FAO, UNESCO, Organisation Maritime, aérienne, etc.), et de quantité d’autres organisations internationales. Partie prenante à des milliers d’accords et traités internationaux, nous n’avons à craindre aucun isolement sur la scène internationale…

Conclusion

A chacune de ces consultations populaires concernant l’Europe, qui se font de plus en plus rares –et pour cause !- on veut faire peur aux Français en leur disant que la claque fantastique que constituerait un rejet de l’Eurocratie contre l’établissement politique qui la soutient ouvrirait une crise de régime. Mais quand le régime a failli, la crise de régime est salutaire ! Nous ne sommes pas chargés d’organiser la survie d’une classe politique solidaire dans la corruption morale politique ou financière. Les uns et les autres sont solidaires dans le reniement des promesses, solidaires dans le mensonge institutionnel et la duperie des Français, solidaires dans l’effroyable décadence morale, solidaires dans le trucage des modes de scrutin, solidaires dans l’instauration de la police de la pensée dans le pays autrefois le plus libre du monde.

Nous ne sommes pas chargés de la survie du système, nous sommes chargés de la survie de la France. A nous de lui offrir l’occasion de sa renaissance !

 

 

 

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