Contre toute « CANCEL CULTURE » : FAUT-IL LAISSER DEBOULONNER NAPOLEON ?
Un fait divers nous ramène à parler de Bonaparte : nous avons entendu le 22 septembre 2021, aux informations télévisées, que le maire socialiste de Rouen envisageait de déplacer la statue de l’Empereur pour la remplacer par celle de l’avocate d’extrême-gauche Gisèle Halimi…
Que penser de ce type d’initiative ?
Tout d’abord il ne faut pas se tromper d’ennemi. Nos critiques de Napoléon ne lui enlèvent pas sa place dans l’histoire de France : « Malgré tout je trouve grand », disait Maurras. La menace sur la statue de Napoléon aujourd’hui nous rappelle qu’il y a peu celle de Colbert, placée devant l’Assemblée Nationale, a été dégradée. Il y a d’ailleurs en commun entre les deux personnages leur rôle – qui n’est qu’un aspect mineur de leur activité foisonnante – dans la question de l’esclavage colonial. Nous ne devons donc pas, même s’il s’agit d’un personnage à propos duquel nous avons des réserves, hurler avec les loups. Nous ne tirerions aucun profit du succès de lobbys gauchistes. Il y a des gens avec qui l’on ne coopère pas. A titre de comparaison, en théologie, l’on admet que l’on puisse coopérer pour apporter des matériaux à une église entre des catholiques désireux d’y entendre la messe et des amis des beaux-arts souhaitant conserver un monument pour des raisons esthétiques ; en revanche des catholiques ne sauraient entreprendre le transport en commun de matériaux avec ceux qui veulent s’en servir pour brûler l’église. De même, nous n’aurons jamais rien de commun avec les assassins de l’histoire de France et les partisans de la « cancel culture. » Donc il faut défendre la statue.
L’on ne se laissera pas abuser par l’astuce municipale qui consiste à dire qu’il s’agit seulement de changer l’emplacement. Ces aménagements sont prodigués pour faire accepter le principe. Néanmoins il s’agit de déplacer Napoléon pour un endroit moins prestigieux, ou moins visible, pour laisser la place à une personnalité à la mode (et à la mode gauchiste, car Rouen n’a pas « fait » dans le consensualisme).
En effet, notre conviction est renforcée par le choix de la « remplaçante » de Napoléon, à savoir Gisèle Halimi. Il s’agit d’une avocate d’extrême-gauche issue d’une famille juive d’Afrique du Nord. Elle n’a pas de lien spécial avec la Normandie où elle n’a pas vécu ou exercé. C’est donc en tant que personnalité « nationale » que le maire pense à l’honorer. Or qu’a fait la dame Halimi ? Avocate, elle est surtout connue pour avoir été l’une des « salopes » (justement surnommées ainsi) qui, pour disqualifier la législation qui réprimait alors l’avortement, ont proclamé avoir recouru à cette pratique assassine. Prudentes, et nullement héroïques, elles s’étaient d’abord assurées que la prescription leur procurait l’impunité (nous pensons d’ailleurs à ce sujet que la loi comporte une lacune, et que l’apologie d’un crime ou d’un délit par celui qui reconnaît l’avoir commis devrait rouvrir les délais de poursuite). Gisèle Halimi a renforcé sa triste célébrité lors du « procès de Bobigny », et les relaxes de femmes ayant avorté qu’elle a obtenues ont joué un rôle dans l’évolution politique qui a permis l’odieuse loi Veil. En honorant Madame Halimi, le maire de Rouen s’inscrit donc dans l’espèce de canonisation républicaine de l’avortement, des avorteurs et des avortées que la classe politico-médiatique célèbre comme un dogme. Cette initiative est donc une gifle infligée aux défenseurs de la France traditionnelle et aux catholiques. L’on ne peut pas faire plus « clivant » comme l’on dit en français contemporain.
Pour justifier encore son initiative pour le moins surprenante, Monsieur le maire de Rouen nous affirme benoîtement que, parmi les noms de rue de sa ville, il n’y en a que 5 % qui sont dédiés à des femmes et que ce serait l’une des raisons de son projet. Il y a pourtant bien des moyens de remédier à cette situation, si on la déplore (ce qui, jusqu’ici n’a pas semblé être le cas des rouennais). Pourquoi ne pas ajouter Joséphine à Napoléon (ceci est une pierre dans le jardin des anticolonialistes qui n’aiment sans doute pas beaucoup l’aimable créole) ? Par ailleurs Rouen ne manque pas de places et de rues, qui pourraient être dédiées à des femmes illustres ou accueillir leur statue. À ce propos, si Jeanne d’Arc est honorée dans cette ville (qui ne lui a pas toujours été très favorable !), d’autres femmes de valeur n’ont pas leur rue à notre connaissance, comme Jeanne Hachette ou Marie-Antoinette… Bref la défense sent le prétexte. En fait, l’on a voulu s’attaquer à ce qui est généralement ressenti comme un symbole de l’histoire de France, et un symbole masculin et glorieux au plan militaire. Il y a bien là une agression contre l’histoire de France.
En agissant ainsi, le maire socialiste, probablement inspiré de basses considérations électoralistes, flatte le progressisme, le gauchisme et les milieux féministes. À quoi pense un élu ? Il pense à être réélu ! Il en résulte que la prise en considération des revendications des minorités agissantes par les prétendus « partis de gouvernement » prend des citoyens ordinaires en otages d’initiatives extrémistes.
Le maire de Rouen a dit que son projet de relégation de la statue de l’Empereur et d’installation d’un mémorial de l’avorteuse serait soumis à référendum local. Nous espérons que la population s’opposera à cette provocante sottise. Mais, même si l’indifférence, la nonchalance ou la distraction de la vie de tous les jours permettaient à ce projet subversif, anti historique et anti-français de prospérer, cela ne garantirait pour le maire ni sa réélection, ni la soustraction de la future statue de son icône féministe aux justes pinceaux de peinture rouge d’éléments incontrôlés …
François Marceron.
NB : Les noms des rues et les ornements des espaces publics ne sont pas une chose indifférente. Nous pensons qu’il conviendrait de légiférer à ce sujet. En particulier, les noms de rues et les monuments anciens ne pourraient être changés que pour des raisons valables, et non en fonction de modes. De même, les nouveaux noms seraient soumis à l’approbation des habitants. Dans tous les cas, des historiens et des personnes enracinées auraient leur mot à dire…