À en croire une opinion fort répandue en France de nos jours, on aurait trouvé le moyen de vivre sans religion. Il n’y aurait pas de religion d’État, pas de religion enseignée dans les écoles. Les bons élèves vous apprendront que c’est ce qu’on appelle la laïcité.
Notons qu’en disant cela, on donne à ce mot, laïque, un sens qui n’a jamais été le sien. Le laïque, en effet, n’est pas celui qui n’a pas de religion ; c’est le chrétien qui n’est ni ecclésiastique ni religieux. Oui, un laïque est un chrétien, par définition ! De même, le religieux n’est pas celui qui a une religion ; c’est la personne engagée par des vœux monastiques. Faut-il pour être un bon républicain renoncer à parler français correctement ?
D’ailleurs cela existe-t-il, les gens qui n’ont pas de religion ? Ne serait-ce pas plutôt qu’ils ont une religion qu’ils appellent d’un autre nom ? Par exemple, ces fameuses « valeurs » qui paraît-il « nous unissent tous » : sont-elles autre chose qu’une religion ? Une religion sans Dieu peut-être, mais une religion tout de même ?
Ces « valeurs » viennent de quelque part. La religion des Français fut autrefois le catholicisme. Que s’est-il passé entre-temps ? Ce qui s’est passé, c’est, premièrement, la prétendue Réforme. Peut-être ne serait-on pas très loin de la vérité si l’on disait que les Français sont protestants.
L’un des caractères du protestantisme, c’est la servitude de l’Église. La formule est de Bossuet, dans l’Histoire des Variations, au livre V : « Un des fruits que la Réforme produisit fut la servitude où tomba l’Église. Il ne faut pas s’étonner si la nouvelle Réforme plaisait aux princes et aux magistrats, qui s’y rendaient maîtres de tout, et même de la doctrine. »
Bossuet donne pour exemple de cette servitude où l’Église est tombée, un fait arrivé à Montbéliard, ville protestante divisée entre luthériens et calvinistes. Ces chrétiens réformés s’opposaient sur l’article de l’Eucharistie, « obstacle perpétuel à la réunion de tout le parti. »1 Les luthériens, attachés au sens littéral des paroles de Jésus-Christ instituant l’Eucharistie (ceci est mon corps, ceci est mon sang), croyaient à la présence réelle du corps et du sang dans l’Eucharistie, tandis que les calvinistes, partisans du sens figuré, n’y croyaient pas.
Cependant il fallait bien choisir quelle doctrine on allait enseigner dans les écoles. Bossuet, s’appuyant sur la correspondance de Calvin, raconte qu’une assemblée de notables se tint « pour apprendre ce que le prince ordonnerait de la Cène. »2 C’est-à-dire que faute d’arriver à se mettre d’accord sur la question de savoir si le corps du Christ est ou n’est pas réellement présent dans l’hostie consacrée, les chrétiens en furent réduits à demander à l’autorité civile, au comte de Montbéliard, de trancher ! Le prince, qui était luthérien, trancha en faveur du sens littéral. Calvin se lamente devant une telle aberration mais sans pouvoir y apporter de remède. Myconius, pasteur de la cathédrale de Bâle, (qui savait, lui, ce qu’est un laïque) écrit alors à ce sujet : « Les laïques s’attribuent tout, et le magistrat s’est fait pape ».
Pour avoir voulu rejeter l’autorité du Pape, on avait été forcé de mettre le pouvoir religieux dans les mains du prince : « Les nouveaux pasteurs, » écrit Bossuet, « étaient institués par l’autorité du magistrat ; il était juste après cela que ce dernier eût toute la puissance dans l’Église. Ainsi ce qu’on gagna dans la Réforme en rejetant le Pape ecclésiastique, successeur de saint Pierre, fut de se donner un Pape laïc, et de mettre entre les mains des magistrats l’autorité des apôtres. »
Mais les malheurs de la chrétienté ne devaient pas s’arrêter là. Après la Réforme, autre calamité, la Révolution. Après le protestantisme, le déisme. Après les princes luthériens, Robespierre, son éducation nationale et son culte de l’Être suprême.
Robespierre mettait en application le chapitre Du Contrat social de Rousseau sur la religion civile.
Que trouve-t-on dans ce texte ? D’abord, c’est pour Rousseau une évidence, méritant à peine qu’on s’y arrête, qu’un État sans religion est une chose impossible. « Jamais État ne fut fondé, observe le philosophe de Genève, que la religion ne lui servît de base. »3
Une fois ce principe posé, Rousseau explique pourquoi le catholicisme ne pourra pas être la religion de l’État démocratique dont il vient de tracer le plan. Le principal inconvénient du catholicisme, dit Rousseau, c’est la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Dans les États chrétiens, « on n’a jamais pu venir à bout de savoir auquel du maître ou du prêtre on était obligé d’obéir. »
Rousseau est donc partisan d’« une profession de foi purement civile dont il appartient au souverain de fixer les articles. » Le souverain ne pourra « obliger personne à les croire » ; mais il pourra « bannir de l’État quiconque ne les croit pas ».
Quels seront les dogmes de cette religion civile ? Rappelez-vous : c’est au souverain qu’il appartient de les fixer. Mais au cas où le souverain manquerait d’inspiration, voici les dogmes que Rousseau propose : « l’existence de la Divinité, la vie à venir, le bonheur des justes, le châtiment des méchants, la sainteté du contrat social et des lois. »
Si les limites de cet article permettaient de raconter la suite, il faudrait parler du kantisme, et citer l’excellent petit livre d’Henri Vaugeois, La Morale de Kant dans l’Université de France. Il faudrait aussi parler du positivisme et de la religion de l’Humanité dont le grand-prêtre fut Auguste Comte.
La neutralité de l’État républicain en matière de religion est une pure illusion. « La République est le plus religieux des gouvernements, » disait Henri Vaugeois. La République française est une Église. C’est désormais l’État qui nous apprend ce qu’il faut croire et comment il faut vivre. Et malheur aux sceptiques et aux blasphémateurs ! Le prétendu droit au blasphème ne vaut pas pour toutes les religions, et surtout pas pour celle de l’État.
Jules Putois
Et, soit écrit en passant, il y a dans le contrat social de l’ordurerie la peur (contre toute attente, renouvelée…) du nombre des personnes âgées, parfois même instillée « subtilement » par des radios indépendantes d’État ordurier. Exemple sylvestrien:
Un mini-reportage de « France » la fausse, 105.5, nous expliquant que le Japon va mal. Évocation du yen, supériorité de production allemande, « technosolutionnisme » (qui, comme chacun sait, est purement nippon), …jusqu’à, ô surprise -personne ne l’attendait, la mise du petit doigt sur LE problème/conclusion: le vieillissement de la population (La conclusion de la conclusion, trop évidente pour être donnée à la suite, étant l’insuffisance immigrationniste de ces brebis égarées de japonais).
Et d’être précisé, dans un souci de rigueur francelafaussienne, que certes le Japon reste la troisième puissance mondiale économique derrière l’Oncle Sam et le timonier taoïste, mais pour combien de temps? Peu, en passe d’être doublée par l’Inde…Comprehenditis? L’Inde, ce modèle de vitalité reproductrice,
*où certes ici et là les inégalités ne sont pas toutes éteintes,
*où les femmes un peu déviantes ou résistantes finissent accrochées à une branche,
*où d’autres, généreusement, apportent leurs savoirs en Europe et en Amérique, s’arrachant dans une peine immense à leur chère patrie,
*où une randonneuse imprudente qui n’avait pas compris que sourire aux hommes en Inde, cela voulait dire « moi vouloir biiiip »,
mais où la fécondité serait l’exemple à suivre, … à moins qu’elle ne puisse servir de prétexte à un immigrationnisme forcené, puisque comme chacun sait, les Français ne savent plus b….. bee bop eulouler.
Bref, un petit message sylvestrien, state-funded, pour rappeler qu’il n’était pas temps pour la France de freiner ses flux entrants de chances pour la France.
JE m’étonne parfois d’avoir l’impression Milky-Way-vertigineuse que soit si peu répandue et exprimée l’évidence (l’idée?) que les jeunes d’aujourd’hui sont les âgés de demain.
Ainsi, répondre à la peur du « vieillissement de la population »
(peur bien étrange dans une société qui se veut toujours plus « inclusive » {surtout quand l’entreprise reçoit un bonus ou un non malus, quand elle embauche un handicapé, comme par exemple un hémiplégique ravi de potasser devant un tableur dans un service de RHs, non moins ravis de signifier, en pleine opération d’exécution sociale de bouc-émissaire, « déménagement », et autre plan social de grande utilité comptable, qu’ils/elles/X/LGBTQ sont particulièrement humains et vertueux}),
par l’injonction de faire en sorte qu’il y ait plus de jeunes, correspond à l’assurance qu’il y aura toujours autant d’âgés, voire davantage d’âgés, et par conséquent, qu’il faudra encore plus de jeunes, etc… Comprehenditis?
« Et alors? » entends-je les plus sagaces. Et alors, n’avions-nous pas dit que les ressources de la planète tata ti, tata ta, en l’inscrivant dans une charte de l’environnement, et en saillant par cette dernière la Constitution?
(Bémol: comme cela est rappelé sur quelques affiches ayant occasionné l’attaque de l’intégrité physique de quelque(s) arbre(s), dans les sous-sols du métro parisien – #Paris2024 – il y aurait assez de ressources pour tout le monde, mais pas assez pour la cupidité de certains, signé Gandhi – décidément, cette Inde…)
Donc, dans la mesure où –
est-ce nécessaire de le rappeler?, les Français de sol, d’un peu de sang et d’un peu de généalogie, ne se reproduisent pas assez (£), et qu’il y a trop d’âgés ($) (c’est insupportable, qui va prendre en charge leurs retraites?…),
Francelafausse ordurienne souffle la seule solution, avec la subtilité du mec qu’attend ceux qui veulent le chercher dans les chiottes du collège: continuer et amplifier l’immigrationnisme ; d’autant plus que l’Ordure n’a pas le temps de passer l’aspirateur dans son bureau.
(£): Pourquoi? Manque de perspective? Dissolution identitaire? Problème de sécurité? Autant de soucis auxquels ne songent pas les braves chances pour la France.
($): Et, soit dit à l’attention des gériatrophobes, y-en-aura-t-il vraiment tant que cela? 14% au-dessous du seuil de pauvreté, c’est 14% qui auront connu davantage de problèmes d’alimentation, gastriques, squelettiques, dentaires, d’anxiété, de deuils anticipés…
Tout va bien dans le meilleur des mondes.
L’infâme écrasé, brisons l’Ordurerie.