Dans le cadre de la Nuit du Droit1 , la fédération française de débat et d’éloquence organisait le 3 octobre dernier, au Sénat,un « procès fictif » portant sur la révision de la constitution de 1962
La question était la suivante : cette révision constitutionnelle voulue et instaurée par le président de la République d’alors, Charles de Gaulle, doit-elle être qualifiée de « forfaiture » comme l’affirma le président du Sénat d’alors, le radical Gaston Monnerville ? De jeunes talents oratoires étaient appelés à plaider sur le sujet. Rappelons rapidement les faits : l’attentat du petit Clamart (22 août 1962) qui le visait offrit au Général une fenêtre de tir pour lancer une réforme qui lui tenait particulièrement à cœur ; celle de l’élection du président au suffrage universel direct. Il demanda au peuple de l’approuver par referendum. Il avait été lui-même élu par un collège de 80.000 grands électeurs et désirait donner au chef de l’État une légitimité populaire. Les oppositions, de l’extrême gauche à l’extrême droite, voyaient dans ce projet une rupture de l’équilibre entre exécutif et législatif, ouvrant la porte au « pouvoir personnel » et à « l’aventure ». Elles jugeaient que la procédure par referendum violait gravement la Constitution – d’où l’emploi du mot « forfaiture ». Dans ses Mémoires d’espoir qu’il faut lire, De Gaulle explique longuement qu’il était bon juge des intentions de la Constitution et que ses opposants lui avaient donné leur aval lors de sa rédaction. Eux développèrent une argumentation juridique copieuse pour démontrer le contraire. Le Conseil d’Etat attaqua De Gaulle pour l’affaiblir. Une motion de censure fut déposée à l’assemblée nationale et largement approuvée. A ce jour, c’est la seule fois où cela s’est produit sous la V e république. Pompidou présenta sa démission. L’assemblée fut dissoute. Il fut renommé. Le referendum eut lieu et la réforme fut approuvée à une majorité de 62 %. Des élections législatives organisées dans la foulée accordèrent une nette majorité aux gaullistes et aux républicains indépendants de Giscard qui avaient fait campagne pour le oui. Monnerville saisit le Conseil, constitutionnel pour faire annuler le referendum, le Conseil se déclara incompétent par sept voix contre deux, celles des deux anciens présidents de la République, Vincent Auriol et René Coty.
Cette réforme est fondamentale à plusieurs égards :
Appelé en 1958 par des élites républicaines en marmelade, incapables de faire face aux événements, comme le maréchal Pétain l’avait été en 1940, De Gaulle se trouvait menacé, une fois sa besogne accomplie, d’être congédié par les partis requinqués. Il lui fallait les mettre au pas et placer l’exécutif à l’abri des fantaisies des chambres et des partis. Sa réforme fut un peu l’équivalent du renvoi des Parlements par de Maupeou2.
La deuxième raison explique le choix du referendum. A l’automne 1962, le général De Gaulle n’avait pas plus de majorité parlementaire que Macron aujourd’hui. Le sénat lui était hostile et l’assemblée nationale ne le suivait plus. Au début de la première mandature de la V e République, au premier janvier 1959, l’UNR (le parti gaulliste) ne comptait que 206 députés sur les 579 élus en Métropole, dans les outremers et en Algérie. Pourtant, tout au long de la guerre d’Algérie, le Général a bénéficié d’une solide majorité de fait. D’abord, sur sa politique Algérie française, avec une grosse part des Indépendants et le groupe Unité de la République. Puis, sur sa politique Algérie algérienne,avec une grosse part des indépendants, le MRP, les socialistes, et le centre laïc. Mais une foi l’indépendance algérienne acquise, ne demeuraient fidèles que 205 UNR sur 551 sièges en exercice. Ce qui restait du groupe Unité de la République, renommé extrême droite pour sa fidélité à l’Algérie française, lui était violemment hostile et tout le reste de l’arc républicain, à part un petit groupe d’indépendants groupés autour de Giscard qui pensait à son avenir, attendait tranquillement que le gaullisme tombe comme un fruit mûr. A l’automne 1962, Le Monde titra d’ailleurs sur la « crise de régime », et c’est pour sauver son régime et trouver la majorité qu’il n’avait plus que le général De Gaulle lança sa réforme.
Comme on le voit, Macron n’est pas dans une situation inédite. A cet égard, on peut noter deux différences capitales. Un : De Gaulle a pu trancher en sa faveur parce qu’il disposait d’une grosse majorité populaire qui s’était exprimée lors du referendum. Une écrasante majorité populaire s’est au contraire déterminée contre Macron lors des Européennes, sorte de plébiscite inverse. Deux : De Gaulle était prêt à s’en aller en cas d’échec (ce qu’il allait faire d’ailleurs sept ans plus tard après le referendum manqué de 1969), ce qui n’est pas le cas de Macron qui multiplie les échappatoires pour s’en sortir, le gouvernement Barnier apparaissant comme sa dernière carte. Il apparaît surtout que les objectifs de ces deux présidents sont radicalement opposés. Quels qu’aient été les fautes ou les crimes de De Gaulle, il avait le sens de l’Etat et la volonté de renforcer la souveraineté nationale à travers un Exécutif fort : Emmanuel Macron au contraire agit en promoteur de l’Europe mondialiste et multiplie les excentricités à la limite de l’abus de pouvoir pour discréditer la fonction présidentielle et saper la souveraineté nationale.
Martin PELTIER
Notes de bas de pages
1 La Nuit du Droit existe depuis 6 ans. A l’occasion de cette évènement annuel, les citoyens ont la possibilité de rencontrer les professionnels du droit et de s’entretenir avec eux, en toute liberté (théorique) de leurs pratiques respectives et du fonctionnement de la justice en général. 2 Magistrat et homme politique français sous Louis XV puis Louis XVI (garde des sceaux et Chancelier), il est resté célèbre pour sa réforme de la justice et des parlements, en 1771.
Israël a fait l’objet de frappes de missiles iraniens le 1er octobre. Cette opération vient en représailles à celle exécutée le 31 juillet dernier, sur le territoire iranien. Israël avait alors violé la souveraineté de l’Iran en assassinant l’un des dirigeants du Hamas palestinien qui se trouvait à Téhéran.
Quelques mois auparavant, le 1er avril, l’entité sioniste avait procédé à une frappe visant le consulat iranien en Syrie et provoquant l’assassinat de 16 personnes, notamment des diplomates iraniens qui se trouvaient dans ce bâtiment (territoire iranien selon la convention de Vienne). La riposte iranienne à cet acte avait été très mesurée. La nuit du 13 au 14 avril, une centaine de drones inoffensifs ont été envoyés vers Israël, dans une démonstration de force. Cette opération baptisée « Promesse honnête » s’est voulue inoffensive de la part de l’Iran. Elle avait pour objectif d’adresser un message de dissuasion à l’Etat hébreu. La disproportion de cette riposte a démontré, en toute objectivité, une retenue de l’Iran et sa volonté de ne pas envenimer la situation pour empêcher un embrasement régional.
C’est la poursuite des actes internationalement illicites menaçant la paix et la sécurité de tout le Moyen-Orient, commis par Israël -notamment l’assassinat de Ismail Hanieh et les attaques contre le Liban qui assiste à une nouvelle invasion israélienne à l’issue de l’assassinat du chef du Hezbollah libanais- qui a conduit à cette opération de représailles. Il a été constaté que les frappes iraniennes ont épargné, au mieux, les civils en Israël, nonobstant quelques dommages collatéraux. Elles n’ont visé que des objectifs militaires et, notamment, les installations d’extraction du gaz dans la Méditerranée.
Cet embrassement de la situation est déplorable dans la mesure où il pourra conduire à une guerre entre deux axes : celui des États-Unis et de leurs alliés impliqués déjà dans la guerre menée contre la Russie sur le territoire ukrainien, et celui composé par l’Iran, ses deux alliés russe et chinois ainsi que tous les pays opposés à l’hégémonie américaine, que ce soit sur le continent sud-américain, africain, européen (notamment les pays proches de la Russie en Europe de l’Est) ou asiatique, les pays du Moyen-Orient compris.
Malheureusement, la position de la France, pays légal, est alignée à celle des États-Unis, au lieu d’être un catalyseur et un médiateur pour la paix. Les médias traditionnels jouent le jeu des États-Unis et de leurs alliés en attisant la haine et en diffusant des informations approximatives et propagandistes pour amadouer l’opinion publique et justifier cette position.
Ainsi, pour avaliser l’assassinat de Hassan Nasrallah, dirigeant du Hezbollah libanais, et les attaques perpétrées contre le Liban en ciblant non seulement les positions de ce groupe (salué à l’époque par l’ancien président Jacques Chirac en 2000 pour avoir libéré le sud Liban de l’occupation israélienne), mais aussi les civils et les lieux de culte, les médias ainsi que certains de nos responsables politiques ont cherché à faire le lien entre le Hezbollah libanais et l’attentat du Drakkar commis contre nos soldats qui participaient à une opération de pacification du Liban en 1983, dans le cadre d’une force multinationale. Mieux encore, cette propagande cherche à mettre la responsabilité de cet attentat commis il y a 40 ans sur le dos d’Hassan Nasrallah. Or, en 1983, Nasrallah avait 22 ans. Il n’avait aucune responsabilité en particulier exécutive au sein du Hezbollah, fraîchement créé et en litige à l’époque avec les Palestiniens. À cette date et dans son litige militaire avec les groupes armés palestiniens qui se trouvaient au Liban, l’Iran envoyait des munitions pour soutenir ce groupe par l’intermédiaire de la frontière israélienne. Le contexte géopolitique était donc complètement différent à cette époque où l’Iran était en conflit avec l’Irak. Ce dernier était alors soutenu par la France et par d’autres pays occidentaux. Par ailleurs, jusqu’à nos jours, les commanditaires de l’attentat du Drakkar voire même la façon dont cette attaque a eu lieu n’ont pas été élucidés. Les rescapés de cet attentat ont remis en cause la version officielle d’une attaque par un camion piégé. Ils ont parlé d’une déflagration qui a été faite de l’intérieur de ce bâtiment qui était préalablement le quartier général des renseignements syriens qui occupait le Liban. Certains observateurs ont même accusé les services israéliens d’avoir commis cette attaque pour écarter la France du Proche-Orient et d’autre part, pour faire échouer l’opération de la force multinationale et, de ce fait, permettre à Israël qui avait envahi le pays du Cèdre en 1982, d’y rester.
En effet et après cet attentat, Israël a maintenu son occupation du Liban jusqu’à l’an 2000, date à laquelle il a été forcé de quitter ce pays à l’issue des opérations de résistance du Hezbollah qui avait bénéficié d’un statut constitutionnel qui lui a été accordé dans les Accords de Taef, sous impulsion américaine.
Ces Accords signés à Taef, en Arabie Saoudite, avaient mis fin à la guerre du Liban en permettant uniquement au Hezbollah de maintenir ses armes dans un seul objectif : celui de libérer le Liban de l’occupation israélienne.
Malheureusement, les Occidentaux y compris les États-Unis et la France avaient fermé les yeux sur l’occupation syrienne du pays. Mieux encore, lors de la conclusion de ces accords en 1989, les Occidentaux avaient donné le feu vert à la Syrie pour maintenir l’occupation du pays du Cèdre jusqu’en 2004.
Enfin, concernant le Hezbollah, il convient de rappeler deux éléments occultés par les médias traditionnels occidentaux.
-Le premier, concernant les négociations et les rencontres officielles entre Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des affaires étrangères chargé de trouver une issue au blocage institutionnel au Liban, et le Hezbollah. Cet émissaire a rapporté, à maintes reprises, les positions les plus favorables du Hezbollah à l’initiative française par rapport aux initiatives américaines ou qataro-saoudiennes. De même, il convient de rappeler les réunions officielles entre notre chef de l’État, Emmanuel Macron, et Mohamed Raad, représentant officiel du Hezbollah pour les relations extérieures. Macron n’avait pas hésité à rappeler que le Hezbollah fait partie du paysage politique libanais et qu’il dispose de députés élus au Parlement libanais. En effet, ce parti avait conclu une alliance avec le Courant patriotique libre du Général Michel Aoun et avait permis à ce dernier d’être élu Président du pays en 2016. Au cours de la campagne électorale française, à l’instar du candidat Macron, Marine Le Pen avait tenu à visiter le Liban, pays lié à la France depuis Saint Louis, et rencontrer le Président Michel Aoun, l’allié du Hezbollah.
-Le deuxième élément et pas le moindre qui est occulté par les médias, est relatif à l’engagement du Hezbollah dans la lutte contre Daesh en Syrie. C’est lui qui avait défendu les chrétiens de Maaloula contre ce groupe terroriste takfiriste et qui l’avait par ailleurs empêché d’émerger et d’attaquer le Liban notamment dans le Nord.
Faut-il aussi rappeler que les principaux ennemis de Daech et d’Al Qaida sont les chiites considérés comme des hérétiques ? A ce sujet, nous constatons curieusement que Daesh ne s’est point attaqué à Israël, lui qui prétend défendre les musulmans.
Or à Gaza, 85% de la population massacrée par Israël est musulmane de confession sunnite. L’État islamique s’est, en revanche, attaqué à l’Iran le 3 janvier 2024 en commettent un attentat à Karaman. De même, il s’est attaqué à la Russie en commettant une attaque identique au Crocus City le 22 mars dernier.
Quel intérêt a la France de suivre aveuglément les Etats-Unis et l’OTAN dans leurs positions belliqueuses ? Comment peut-on reprocher à la résistance libanaise de soutenir les Palestiniens et empêcher une victoire d’Israël qui aurait sur eux des conséquences catastrophiques sur le pays du Cèdre avec un nouveau déferlement de réfugiés palestiniens sur son territoire à l’instar de ce qui s’est passé en 1947 et 1967 ?
le Liban, en crise depuis 2019, accueille plus de 2 millions de réfugiés syriens sur son territoire. Cette donne pourra remettre en cause l’équilibre démographique libanais et entraîner le pays vers plus de problèmes socio-économiques.
Il est un avilissement dont on ne mesure pas encore toutes les retombées, à savoir la prolifération de profils de très jeunes filles sur des réseaux sociaux toxiques de bêtises, mais assez innocents encore, où ces demoiselles réalisent ce qu’elles ont toujours aimé faire : des chorées.
Mais des chorégraphies sans grandes conséquences, encore que les prédateurs abondent sur ces applications affectionnées des enfants en pleine floraison, telle que l’usine à crétins Tik Tok. Tenues légères, sportives, moulantes, danses, lascivité, ces choses habituellement sous la garde jalouse des mamans et des studios de danse s’exposent maintenant aux regards du monde avec tous les périls qu’ils impliquent.
La sexualisation industrielle de cette classe d’âge n’est pourtant pas le moindre des dangers. Il y a pire, tant ces applications de téléphonie mobile semblent être les prolongements les unes des autres.
Oui, il y a pire que les risques encourus par les très jeunes filles à s’exposer au regard lubrique d’adultes pervers, dans des attitudes innocentes comme leurs douze ans (et qui n’aurait jamais dû quitter leurs chambres acidulées). Je sais qu’il est difficile de croire qu’il y ait pire que les applications comme TikTok ou Instagram qui signent pourtant la victoire du frivole, de l’anecdotique et de l’impudique, mais c’est hélas vrai. Et comme nous le disions plus avant, ces applications secondaires sont comme le prolongement des premières
Hier, avec YouTube et consorts, la réalisation de courts métrages fut mise à la portée du plus grand nombre, ce qui signa une forme de décentralisation de la télévision. Désormais, c’est carrément la production pornographique qui est confiée aux particuliers via des applications qui sont véritablement le DIY (do it yourself) du sexe tarifé. La plus connue de celles-ci met le porno à la portée de tous. Elle a pour nom Only Fans.
Grâce à elle, contre abonnement de 5€ par mois, des jeunes filles à peine majeures vendent leurs atours à des foules de vieux cochons qui font ainsi leur fortune. En quelques minutes une jeune fille qui tend sa croupe à la caméra peut ainsi amasser des dizaines de milliers d’euros.
A en croire la rumeur, cet argent facile serait en passe de transformer des centaines de milliers de nos filles en prostituées électroniques expertes en jeux anatomiques en ligne.
L’argument de l’argent serait si puissant qu’il dissoudrait tout dissentiment. Toute réprobation est réprouvée.
Cette putréfaction de notre jeunesse ; l’avenir de notre nation, a commencé dans les institutions, car les républiques comme les poissons pourrissent par la tête.
La France ayant ingurgité bien des mensonges, bien des compromissions, il était fatal que le poison finisse par s’étendre à l’ensemble du corps social. Les groupes ont une physique qui n’est pas moins nécessaire que celle des corps. Les signaux de la dépravation furent donnés bien souvent depuis le sommet de la hiérarchie sociale et politique : toutes les prévarications, les concussions, les agiotages, les truandages, les trucages, les copinages furent autant de clins d’œil qui invitaient la nation à s’engager dans la voie du vice, comme le font les putains qui émoustillent le chaland au coin des rues. Le message a été reçu 5 sur 5 par le corps social.
La puterie est à l’ordre du jour dans tous les domaines. Tout est à vendre, surtout les âmes. Et s’il reste ici et là des môles de résistance à l’immoralité publique comme privée, et que la pudeur n’est pas toute entière perdue, tout putifie.
Les mœurs pré capitalistes ne font que survivre en milieu capitaliste, où tout s’achète et se vend, à commencer par les jeunes filles. La France en la personne des gardiennes de son avenir, ses filles, est en voie de prostitution contre un plat de lentilles. Les dégâts sont considérables et irréversibles. Tout cela fragilisera durablement les capacités reproductrices du pays, devenu un clac à ciel ouvert.
Dans les tranches d’âge concernées – de 12 à 25 ans -, la putification est très avancée. On voit désormais aux abords des centres commerciaux des michetonneuses a peine majeures qui vendent leur fiak contre un téléphone ou un sac à main.
Au lendemain de la treizième journée d’émeute, le bilan est lourd en Nouvelle-Calédonie : 7 personnes sont décédées, 115 policiers et gendarmes ont été blessés, et 370 personnes ont été interpellées. Des incendies violents ont éclaté à Kameré, nécessitant l’évacuation de 35 personnes, dont 7 mineurs, par la mer. Un civil a été tué à proximité des barrages du CHT. Dans le voisinage du quartier de Kaméré, les forces du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) sont toujours en train d’essayer de déloger des individus qui se sont positionnés sur des toits ces derniers jours, équipés de fusils de précision. La zone de Rivière Salée, ainsi que les communes de Païta et de Dumbéa, demeurent des « points chauds ». Les autorités ont dégagé la route de Nouville, offrant ainsi un accès à la clinique Kuindo-Magnin. Les conducteurs peuvent désormais observer l’étendue des dommages infligés au CFA (Centre de formation d’apprentis), qui a malheureusement été la cible d’un incendie et de pillages.
Plutôt , la médiathèque de Rivière-Salée, située à Nouméa, avait été incendiée dans la nuit du 18 au 19 mai 2024
Face à cette situation, la jeunesse de Nouvelle-Calédonie se demande comment (re)construire un destin commun. Lors d’une rencontre avec le président français Emmanuel Macron, une vingtaine de jeunes ont exprimé leurs doutes et leurs profondes inquiétudes depuis le début des émeutes. “Jamais, je n’y aurais cru”, a déclaré un habitant du PK6. “J’ai une bande d’amis qui se déchire actuellement à cause de ces violences. Les gens se filment entre eux avec les téléphones, on ne sait pas pourquoi et où ces vidéos vont finir. Je vis dans un profond sentiment d’insécurité.”
Une étudiante a quant à elle exprimé sa tristesse et sa colère face aux violences. “Comment construire un destin commun avec ces personnes ? La mission du dialogue est un idéal à atteindre, mais la réalité, c’est qu’il est difficile aujourd’hui de parler avec des gens de camps opposés qui refusent de s’écouter.” Dans ce contexte, on s’interroge sur la portée de la visite éclair du président Emmanuel Macron sur le caillou. Après une visite visant à rétablir la tranquillité dans le pays et à favoriser les échanges entre les élus, Emmanuel Macron a dévoilé, au cours de la nuit du 23 mai 2024, les trois “piliers” fondamentaux pour un retour à la sérénité : la sécurité, la reconstruction économique et la voie politique.
Concernant ce dernier point, à l’origine des troubles, le chef de l’État s’engage à ne “pas forcer le passage” sur la réforme constitutionnelle à condition que les barrages soient levés “dans les plus brefs délais”. S’il en est ainsi, il promet de faire “un bilan d’étape dans un mois” et espère ardemment un accord global avec les responsables politiques locaux.
Cependant, les violences continuent dans le nord de Nouméa, malgré la visite d’Emmanuel Macron. Une septième personne a été tuée le 24 mai 2024 dans la ville, pour la première fois par un policier, “pris à partie physiquement”. Les exactions se concentrent désormais dans le nord de l’agglomération, le calme revenant dans plusieurs quartiers où des commerces rouvrent. Le chef de l’État a exhorté les chefs de file indépendantistes d’appeler à “lever les barrages”, condition, à ses yeux, pour mettre fin à l’état d’urgence, qui peut être prolongé par le Parlement au-delà du 27 mai 2024. La situation en Nouvelle-Calédonie reste pour l’heure très tendue et incertaine. Les perspectives pour sortir de la crise dépendront en grande partie de la capacité des acteurs politiques locaux à trouver un accord et à rétablir la sécurité sur le territoire.
Le second sujet abordé lors de la visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie portait sur les défis économiques et la réparation suite aux dégâts causés par les émeutiers. Pour gérer cette question épineuse, la ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux a prolongé son séjour sur le territoire de quelques jours et une mission spéciale a été instaurée, comprenant des hauts fonctionnaires dépêchés sur place ainsi qu’une “équipe dédiée” à Paris. “La priorité sera accordée à une aide d’urgence pour le paiement des salaires, la résolution des problèmes de trésorerie des entreprises, avec des délais de paiement et des reports d’échéances, avec l’engagement des assureurs et également des prêts taux zéro pour soutenir l’ensemble des professionnels” , a déclaré le président de la République. “Ce qui sera organisé dans les prochains jours, c’est l’établissement d’un fonds de solidarité pour soutenir le secteur économique et ainsi aider les salariés, les gérants et les indépendants dans une situation critique“
En parallèle, l’État mettra en place une “mesure exceptionnelle et urgente” pour la réparation des bâtiments publics, y compris les écoles et les collèges, en faveur des collectivités qui bénéficieront de dispositifs d’aide. “Un travail considérable doit être accompli pour reconstruire rapidement et de manière judicieuse. L’ensemble des acteurs devra élaborer une stratégie économique qui envisage sa diversification et l’avenir du nickel, essentiel dans le contexte actuel”,a souligné Emmanuel Macron.
Les réactions des responsables politiques locaux à la visite d’Emmanuel Macron sur le caillou ont été globalement positives. Sonia Backès, la présidente de la province Sud, a déclaré qu’il y avait “un espace pour un accord global si ces violences cessent immédiatement”. Elle s’est dite “rassurée” sur le plan politique et a souligné que la visite d’Emmanuel Macron lui avait permis de prendre conscience de la gravité de la situation. Elle a cependant insisté sur le fait que le temps de dialogue ne serait ouvert que si les barrages étaient levés et que les violences cessaient. Louis Mapou, le président du gouvernement, a quant à lui indiqué que “les réponses données nous satisfont”. Il a salué la volonté d’Emmanuel Macron de “faire un chemin ensemble” et a souligné l’importance de travailler ensemble pour reconstruire le territoire. Il a cependant précisé qu’aucun chiffre n’avait encore été avancé concernant le montant des destructions et de l’aide de l’État. Nicolas Metzdorf, le député de la seconde circonscription, a pour sa part salué “la franchise et l’écoute” d’Emmanuel Macron, tout en insistant sur la nécessité de “travailler ensemble pour sortir de la crise”.
Dans le même temps, Emmanuel Macron a exhorté le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) à demander à ses partisans de lever les barrages, mais le groupe n’a pas clairement suivi les souhaits du président. Au lieu de cela, le FLNKS “renouvelle son appel au calme” et “demande également de desserrer l’étau”, mais précise que cela ne s’applique qu’aux principaux axes de circulation pour permettre aux Calédoniens de circuler librement de manière progressive.
“La cellule de coordination des actions du terrorisme” confirme la poursuite de sa mobilisation
Le même message a été répété la veille par Christian Tein, chef de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT)… mais les habitants de Nouméa , CCAT signifie plutôt volontiers : “cellule de coordination des actions du terrorisme ” (NDLR), un groupe radical affilié au FLNKS. Dans une vidéo, Tein a demandé “le retrait du projet de loi sur la modification du corps électoral et l’accession du pays à la pleine souveraineté”. Il a déclaré que le groupe “reste mobilisé” et promet de “mener la contestation jusqu’au bout”, malgré le fait qu’il ait été assigné à résidence, que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ait qualifié son groupe de “mafieux” et que le procureur de Nouméa ait ouvert une enquête à son encontre. Pour autant, au lendemain de la visite éclair du Président de la République ,Nicolas Metzdorf, député de la seconde circonscription est revenu le 25 mai 2024 sur sa déclaration emprunte d’optimisme. Il a livré son analyse sur les discussions qui vont s’ouvrir, dans un long message publié sur les réseaux sociaux. Les Leaders indépendantistes apparaissent bel et bien dépassés par une “branche radicale” issue de la CCAT qui ne voudrait pas d’un accord. Ainsi, les “leaders indépendantistes modérés” seraient devenus inaudibles et dépassés par cette branche qui menacerait “tous ceux qui voudront accepter de dialoguer et de taper dans la main avec nous”, faisant régner un “régime de la terreur”. On l’aura compris, à l’instar du député on admet volontiers que la quête d’un accord d’ici un mois sera “difficile, pas impossible, mais difficile”. Étant entendu que les habitants de Nouméa sont pris en otage par la CCAT.
Bien sûr, pas encore tout-à-fait morte, la république française ! Mais déjà dans une agonie avancée ! Usée qu’elle est par une vérole congénitale, qu’aggrave chaque jour son infatigable pratique politique ! A l’œuvre et à la manœuvre, le sectarisme idéologique et la bassesse morale des hommes en lesquels cette pitoyable institution s’est incarnée avec persévérance, ceux d’aujourd’hui n’étant finalement qu’un sommet un peu plus vertigineux que d’habitude.
Oh ! Certes, l’électeur-contribuable moyen, aussi addictif à son urne que le chien à ses déjections, ne peut évidemment se rendre compte de cette vérole galopante qui entraîne tout ; gorgé d’insanités médiatiques, tiré comme un paquet inerte par tous les poncifs du jour, à quelle réflexion un peu profonde, un peu réaliste le pauvre pourrait-il se livrer ?
Mais, stupeur ! Voici que tombe la révélation du symptôme le plus mortel, révélation toute drue, imparable ! Et, qui plus est, par la voix d’un journaliste appartenant pourtant au cercle le plus étroit des nantis de la cour présidentielle. Qu’a dit ce personnage officiel ? Il a fait deux constatations, absolument révoltantes selon la logique démocratique : d’abord que la contestation de l’impôt conduisait à la contestation de l’État ; ensuite que l’État ne tenait plus qu’à un fil, et que ce fil unique est … la police.
En effet comme, dans l’État démocratique, l’impôt est supposé procéder de la sacro-sainte « volonté générale », exprimée par les élus du « peuple souverain », la contestation du premier entraîne fatalement la mise en cause du second. Or, une telle contestation fut bien le point de départ de la jacquerie qui a été menée par les « Gilets jaunes », révélant qu’il y a lieu de faire une distinction entre majorité numérique légale, relative par nature, et souveraineté populaire : sujet fascinant !
Quant à ceux qui ne se soumettraient pas à l’équivalence légale entre majorité et souveraineté, et rejetteraient ainsi la pure légalité, le pouvoir de fait n’a que la solution de les contraindre par la violence ; et il est vrai que la police est la forme la plus primaire, la plus brutale, de cette violence ; comme on ne résout rien en la dissimulant sous le nom de force, on entre de toute façon dans le cycle du despotisme démocratique, qui ne se distingue en rien de la tyrannie d’un seul.
A l’image du fil auquel tient l’État moderne, et qui serait la police, on peut préférer l’image de la colonne, car le rôle de support institutionnel à l’actuel pouvoir de fait est partagé entre deux institutions qui, au service du gouvernement, exercent la violence contre les citoyens : le gendarme et le percepteur, inséparables et complémentaires, colonnes tutélaires de la moderne tyrannie, les Jakin et Boaz du temple républicain en quelque sorte ! Mais l’homme a toujours su qu’il n’y avait que la violence qui puisse s’opposer à la violence !
On connaît le Mémoire adressé en 1828 par Chateaubriand à son ministre des Affaires étrangères, dans lequel après avoir déclaré qu’« il y a sympathie entre la France et la Russie », il commente que, « placées aux deux extrémités de l’Europe », n’ayant ni frontières communes, ni terrain belligène, ni différends économiques, alors que « les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France », et ainsi, qu’« en temps de paix le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint-Petersbourg, et rien ne peut bouger en Europe » et qu’ « en temps, de guerre, l’union des deux cabinets dicte des lois au monde. »
Cette observation, vieille de 200 ans mérite quelque attention. Remarquons d’abord qu’en ce qui concerne la Russie et ses « ennemis naturels », Chateaubriand met sur le même pied son opposition avec l’Autriche et l’Angleterre, ce qui n’est manifestement pas le cas. La première est d’ordre territorial, et se limite à des revendications d’influences relatives au continent européen ; mais, quoi que limité, géographiquement et chronologiquement, cet antagonisme-là fut toutefois ce qui lança l’engrenage diplomatique ayant conduit au premier conflit mondial.
Plus importante, plus radicale, l’opposition entre l’Angleterre et la Russie, elle, révèle le heurt géopolitique fondamental entre puissance maritime et puissance continentale ; c’est-à-dire qu’elle relève d’un conflit global d’impérialismes, où toute extension, de quelque nature qu’elle soit, de l’une des puissances constitue une menace directe envers l’autre ; c’est par là que s’explique la politique britannique à l’égard de la Russie, tout au long du XIXème siècle ; déjà une politique de containment, comme disent aujourd’hui les Anglo-saxons, un endiguement systématique de l’expansion russe. Pour Jacques Bainville, c’est un « dogme diplomatique anglais » que « d’empêcher la Russie d’arriver à Constantinople » , c’est-à-dire de faire en sorte que la plus grande puissance continentale ne s’empare pas, avec la maîtrise des détroits, d’un élément-clef de la puissance maritime ; et parce que la France, tout en possédant une forte présence maritime, a joué longtemps un rôle de premier plan sur le continent européen, là aussi se trouve l’origine de la vigilante hostilité britannique à un rapprochement franco-russe, depuis les tentatives inabouties de Pierre-le-Grand : l’union de ces deux puissances était trop lourde de périls pour l’Angleterre, et ce fut ainsi pour elle une sorte de garantie que de parvenir à entraîner le Second empire français dans l’absurde Guerre de Crimée.
Mais, s’il faut constater que l’équilibre géopolitique européen et mondial s’est modifié ces deux derniers siècles, c’est toutefois selon une cohérence logique selon la situation précédente que les anciennes oppositions historiques se manifestent aujourd’hui. En premier lieu, à l’Autriche de l’équilibre européen des traités de Vienne s’est substituée l’Allemagne, devenue la puissance continentale majeure. Ensuite, l’Angleterre de notre analyste de 1828 a abandonné sa place de première puissance maritime aux Etats-Unis d’Amérique, dont elle se contente d’être le second de ce côté-ci de l’Atlantique. Bascule stratégique à l’origine d’une nouvelle configuration à laquelle correspond dès lors une nouvelle question : l’Allemagne et les Etats-Unis peuvent-ils être considérés à leur tour aujourd’hui, à un niveau équivalent à celui de 1828, comme les « ennemis naturels » communs à la Russie et à la France ? Et, en conséquence, l’alliance de ces deux derniers pays obéit-elle à la même logique ?
Sur notre continent, il n’est pas douteux que l’Allemagne, unifiée au bénéfice de la Prusse en 1871, du fait de la diplomatie idéologique de Napoléon III et de sa défaite militaire, unité affermie par le « mauvais traité » de Versailles, a été pour la France un ennemi beaucoup plus radical que ne l’était l’Autriche sous la Restauration.
Là encore, les analyses de Jacques Bainville, que l’Action française a constamment réitérées, et qu’ont confirmées les origines du deuxième conflit mondial, l’ont dramatiquement démontré . Mais, la position dans le concert mondial, de la France diminuée, corrompue, asservie et maintenant ridicule de la république macronarde, n’est plus la position de force où se trouvait il y a deux siècles la France de Charles X, alors souveraine dans ses choix politiques.
Et si l’existence d’une prétendue « Union européenne », intégrant à la fois la France et l’Allemagne, modifie, pour un temps, la nature de la relation antinomique entre les deux pays, on voit bien, malgré le mythe, indéfiniment ressassé, du « couple franco-allemand », que tant en matière stratégique qu’en matière énergétique, par exemple, l’Allemagne nouvelle poursuit un chemin propre, loin des intérêts français, ces intérêts vitaux qu’est bien incapable de sauvegarder, et même de comprendre, la coterie des ineptes et des vendus qui se sont emparés de l’Etat ; serait-il d’ailleurs raisonnable aujourd’hui de ne fonder une politique étrangère en Europe que sur la seule hypothèse que ne puissent jamais ressurgir des antagonismes franco-allemands beaucoup plus traditionnels ?
Que les Etats-Unis d’Amérique se soient substitués à l’Angleterre comme la grande puissance impérialiste maritime, et qu’ils aient repris à leur compte ses intérêts globaux, est d’une autre importance ; et c’est compte tenu de cet état de fait que la théorie du « Heartland » du géographe anglais Mackinder (1861-1947) offre des ouvertures nouvelles pour une évaluation de situation, où une diplomatie française digne de ce nom, c’est-à-dire d’abord souveraine, pourrait avoir un rôle essentiel. En utilisant la projection cartographique polaire , Mackinder fait apparaître notre planète comme une totalité, où les masses se répartissent d’une façon toute différente de la projection de Mercator (si pratique pourtant à bien d’autres égards). De cette totalité, au sein d’un océan mondial recouvrant la plus grande partie de la surface totale, émerge une « île mondiale », composée des continents, l’Eurasie et l’Afrique, avec ses « îles périphériques », que sont les Amériques et l’Australie.
Au XVIème siècle, le navigateur anglais Walter Raleigh affirmait : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce du monde tient la richesse du monde ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ». A cette « maritimisation » de la puissance, que l’Angleterre a si bien maîtrisée durant des siècles, Mackinder oppose l’emprise continentale que représente selon lui le coeur de l’« île mondiale », qu’il appelle le « Heartland », estimant que c’est de la maîtrise de cette zone que dépend désormais davantage la domination du monde. Or, la projection polaire fait clairement apparaître que ce « Heartland » est essentiellement la vaste étendue qui s’étend de l’Europe centrale à la Sibérie occidentale, rayonnant sur la mer Méditerranée, le Proche-Orient et, au-delà, sur l’Asie du Sud et la Chine.
Ainsi, la plaine ukrainienne, domaine exclusif de la puissance russe pendant des siècles, peut être considérée comme l’espace central de mobilité par excellence, permettant les mouvements de troupes rapides, comme le furent par exemple, les ruées des Tatars ; pour utiliser un concept de Clausewitz, on aurait là, le « centre de gravité » de la bataille mondiale ; et il faudrait alors dire : « Qui tient l’Europe orientale tient le « Heartland », qui tient le « Heartland » domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde ». En somme, la domination de l’Eurasie cristalliserait le nouveau rapport de forces opposant les puissances maritimes aux puissances continentales, dictant alors d’impérieux choix géostratégiques. C’est ainsi, qu’à la suite des réflexions impérialistes étatsuniennes de Zbigniev Brzezinski, conseiller écouté du président Carter, et maître à penser de l’État profond , le « Heartland », est clairement devenu l’obsession des Etats-Unis, qui se trouvent désormais face à deux défis, étroitement liés.
D’abord, défi d’une alliance germano-russe, ou franco-russe, ou … européo-russe, y compris seulement économique ; dans la logique de la politique anglaise du XIXème siècle, le choix est alors de mettre en œuvre tous les moyens destinés à couper la Russie de l’Europe occidentale, Ensuite, défi de la suprématie russe sur la plaine ukrainienne, charnière de la puissance du « Heartland » : « Sans l’Ukraine ‒écrit Brzezinski‒ la Russie cesse d’être un empire en Eurasie » ; d’où le choix correspondant de la repousser vers l’est, éloignant ainsi le dangereux centre de gravité.
Mais, inscrite clairement dans une perspective eschatologique, de la même famille que les élucubrations manichéennes de Francis Fukuyama sur la « fin de l’histoire », et la certitude de la domination finale des Etats-Unis, incarnation du Bien, contre toutes les forces du mal, l’analyse de Brzezinski entraîne une série de conséquences difficiles à maîtriser. Car, à force de repousser la Russie vers l’est, on la rapproche fatalement de la Chine, ce que Brzezinski ne souhaitait évidemment pas. Aujourd’hui, sur la base de l’entente russo-chinoise, la densité du projet de réseau des « nouvelles routes de la soie », intégrant le « corridor sud » qui se propose de relier les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale à l’Europe, souligne à la fois la pertinence des vues de l’observateur anglais, et le danger que ce projet fait peser sur les prétentions étatsuniennes. D’autant plus que la Russie, quoiqu’on fasse, demeure largement une puissance européenne, ce qui laisserait sa place à une France redevenue souveraine.
Cela dit, la mondialisation en cours peut orienter vers des évaluations alternatives de la géopolitique. La maîtrise de la ceinture littorale, ce « bord du monde », qui enserre le « Heartland », assure-t-elle au contraire la primauté de la puissance maritime sur la puissance terrestre ? Permet-elle de maintenir une pression efficace sur le « Heartland » ? Déjà à l’œuvre sur le continent européen, par guerre en Ukraine interposée, les Etats-Unis tendent en même temps, contre la doctrine de Monroe, à se donner une capacité de projection illimitée, en prenant pied, par les centaines de bases militaires qu’ils ont installées à travers le monde, hors de leur propre environnement continental et maritime, afin de contrôler les flux de toute nature.
Et de la même façon que l’Angleterre des siècles passés, les Etats-Unis sont appelés à se heurter à la France qui a acquis entre temps un atout géostratégique considérable que ne connaissait pas notre dernière monarchie légitime, et dont il faut maintenant tenir compte. Avec le deuxième domaine maritime du monde, ce n’est pas seulement comme partenaire de la Russie sur le continent européen que la France pourrait jouer un rôle essentiel ; c’est aussi par l’adjonction du potentiel maritime que constitue sa ZEE (zone économique exclusive), garantie depuis 1982 par l’accord de Montego Bay.
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