Le dogme de l’antiracisme : Entretien avec Pierre de Meuse.

Le dogme de l’antiracisme : Entretien avec Pierre de Meuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les éditions DMM viennent d’éditer un livre qui fera certainement date – il ne peut en être autrement ! -, Le dogme de l’antiracisme. Origine, développement et conséquences écrit par Pierre de Meuse, lequel s’est déjà remarquablement illustré lors de précédents ouvrages à l’instar de son Idées et doctrines de la Contre-Révolution (DMM) ou encore de son petit opuscule consacré à la famille, La famille en question. Ancrage personnel et résistance communautaire (Editions de La Nouvelle librairie)Pierre de Meuse a cette formidable capacité de s’attaquer frontalement à tous les sujets importants qui agitent notre société en y apportant des réponses, certes, inattendues, mais salutaires. La pensée contre-révolutionnaire revenant sur le devant de la scène, il nous permettra aussitôt d’avancer la question centrale : celle de l’holisme et du personnalisme, celle de la place de la doctrine chrétienne. La famille est attaquée et les conservateurs la défendent, certes, mais est-ce que le christianisme ne porta pas le premier coup à cette institution ? A l’heure où le racialisme revient dans les discours des indigénistes en même temps que l’antiracisme est érigé en dogme inattaquable – à la fois par la gauche et par la droite qui hurle au racisme anti-blanc -, il saisit le sujet à bras-le-corps et ne cède rien au politiquement correct. Pierre de Meuse a cette vertu rare de traiter des sujets les plus brûlants en ne cédant rien, ni à la pensée dominante, ni aux dogmatismes de nos écoles de pensée. Un livre à mettre entre toutes les mains. 

 

 

 

 

 

 

L’Action Française : Cher monsieur, merci infiniment de nous accorder cet entretien. La première partie de votre ouvrage traite du chemin parcouru. J’aimerais que nous commencions par une question simple : peut-on tracer en quelques lignes une histoire de l’antiracisme et du racisme ? Il semble aujourd’hui extrêmement difficile de définir ce qu’est réellement la race, le racisme et l’antiracisme. Est-ce que cette histoire permettrait de mieux définir ces termes ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse : Il y a deux interrogations dans votre question. J’y réponds donc successivement.

 

Sur l’histoire du racisme. Si la discrimination est aussi vieille que l’être humain, parce qu’elle est une attitude propre à tous les groupes naturels et leur permettant de survivre, le racisme posé comme une science est un pur produit de la modernité. Il est en effet la conséquence directe de la propension de l’esprit postcartésien à vouloir fonder le monde en raison. Les anciennes sociétés étaient hiérarchiques et connaissaient une multitude de déterminations et de barrières acceptées sans que quiconque les discutât, prenant en compte la puissance, la place dans le système des rangs, la richesse, la confiance en soi (la grande mine), l’ancienneté, l’éthique, le degré de dépendance aux autres. Et, bien entendu, le phénotype, mais la race biologique n’était qu’un marqueur parmi bien d’autres. Cependant lorsque l’économie de traite se met en place et que les cultures coloniales emploient des milliers d’esclaves désocialisés, les philosophes des Lumières comme Kant, Locke ou Voltaire considèrent leur infériorité comme une évidence et leur servitude comme la suite inévitable de cette place au bas de l’« échelle humaine ». C’est de là que procède l’anthropologie raciale qui, dans sa forme la plus affirmée, aboutit à faire de la race biologique le moteur de l’histoire. Pourtant, l’esclavage n’est pas l’application de ces théories : les traitants qui achètent les esclaves aux roitelets islamisés d’Afrique ne voient que la disponibilité de cette main-d’œuvre et les revenus que leur apporte le trafic du « bois d’ébène » et ne cherchent pas à justifier leur commerce. La traite négrière va être interdite dès le début du XIX° siècle, puis progressivement l’esclavage lui-même. C’est alors que vont prendre naissance les attitudes racistes, qui sont, selon l’expression du Pr Dupuy, un réflexe émanant des classes de Blancs pauvres face à l’égalité imposée ressentie comme une agression. Surtout que ces populations ne voyaient dans les masses négro-africaines que des concurrents, car elles n’avaient jamais possédé d’esclaves. Ces attitudes sont donc une réaction de défense des « petits Blancs », dans une société où l’argent devient la seule source de discrimination sociale. Ici, je voudrais signaler que, dès le XVIII° siècle, on constate la présence dans l’administration coloniale française, aux Antilles et aux Mascareignes d’une méfiance pour l’extension de l’esclavage, avec la présence d’une population servile devenue largement majoritaire ; une situation propice aux insurrections sanglantes qui ne manqueront pas d’arriver à Saint-Domingue et à la Guadeloupe, à partir de 1791.

 

 

 

 

 

J’en viens maintenant à la définition de la race, du racisme et de l’antiracisme, qui est l’essentiel de la question. Car il n’y en a pas ou plutôt il y en a beaucoup, qui sont toutes incompatibles les unes avec les autres. Race dérive de ratio, qui signifie catégorie, c’est pourquoi elle peut désigner les subdivisions animales au sein de la même espèce, un certain type d’homme (la race des entrepreneurs), ou une famille identifiable, par exemple une dynastie, une caractéristique culturelle (la race latine). Et bien entendu, la même variabilité se retrouve dans le « racisme », compliquée en plus par le degré et la nature de l’affect qu’on y imprime. Ainsi se trouvent taxées de racisme aussi bien l’hostilité que la simple reconnaissance d’une altérité ou même l’affirmation d’une simple identité collective dont on se sent dépositaire. Cette imprécision est extrêmement grave, et elle est à l’origine, nous le verrons, du caractère mortel du piège qui nous est tendu.

 

 

 

 

L’Action Française : Permettez une petite digression, quelle fut dans cette histoire la position de l’Action Française ? Comment assuma-t-elle la notion de race ?

 

 Pierre de Meuse : Je crois que là, il faut formuler la chose de façon plus directe, car la réflexion personnelle de Maurras est essentielle et directive pour le mouvement. Maurras emploie sans cesse dans ses écrits le mot « race », ainsi que le mot « sang », et toujours de façon laudative ; mais il exprime aussi sa méfiance pour les théories sur les races humaines lorsqu’elles se présentent comme des sciences et qu’elles prétendent avoir inventé la pierre philosophale : le moteur de l’histoire. Toute sa vie, il suivra cette ligne de crête en justifiant sa position par deux arguments : celui de l’incertitude (les savants ne donnent pas d’éléments probants pour étayer leur hiérarchie des races) ; et aussi celui de la piété filiale : on ne peut pas suivre des gens qui mettent les Français à un niveau inférieur aux Scandinaves, aux Anglais, aux Allemands. Le premier argument est de l’ordre de la connaissance, le second de la volonté. La pensée de Maurras est toujours très structurée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Action française : Selon vous, quel élément déterminant instaura l’antiracisme comme un dogme inattaquable dans nos sociétés ? Il semble bien, en effet, que si une seule chose paraît inconcevable dans l’esprit des peuples, c’est de toucher à cette vérité première : « je ne suis pas raciste, je ne reconnais pas l’existence des races ». Et, de fait, si l’extension des  lois antiracistes peut gêner ou agacer nos concitoyens, ils ne remettent jamais en question le fondement de ces lois. Qu’est-ce qui fonde si solidement cette doctrine ? Allons plus loin : il semble que ce soit même l’antiracisme qui fonde le principe plus général de l’anti-discrimination et non l’inverse. En effet, la plupart de nos concitoyens, s’ils ne sont guère à l’aise avec le principe de non-discrimination, ne s’élèvent pas contre certaines de ses applications mais ce, tant qu’il ne s’agit pas de discriminations racistes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse : Je réponds à vos deux questions successivement. L’antiracisme existe depuis fort longtemps, mais il a pris sa forme inquisitrice et dogmatique avec l’effondrement du III° Reich. Ce que je dis est un peu enfoncer une porte ouverte, car François Furet a développé ce thème avec plus de talent que moi. Sur le plan de la pensée normative on assiste alors à la polarisation quasi-religieuse entre les idées du Bien (celles des vainqueurs) et les idées du Mal (celles des vaincus). Or la doctrine hitlérienne est fondée sur un bricolage racialiste issu d’un digest des anthropologues anglais et allemands. Donc plus on s’éloigne du pôle du Mal, plus on va vers le Bien. Tel est le réflexe conditionné que la pensée de Gauche a favorisé, puis exploité. C’est absurde, mais cela fonctionne. Et l’antiracisme fut alors inventé comme une machine rhétorique au service des idées de la révolution. En s’appuyant sur le fait qu’aucune définition rigoureuse n’était donnée (et ne devait l’être) du racisme, les ennemis de la France et de l’héritage européen reprirent le schéma de l’antifascisme, qui avait fait ses preuves, lorsque la loi Pleven fut adoptée, en 1972.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il avait pour but de mobiliser le Droit pénal au service d’une ingénierie sociale qui permettait de déclencher une accusation redoutable à laquelle aucune réponse ne pouvait être faite, parce que cette accusation ne connaissait aucune limite. C’est pourquoi ceux qui croient qu’il est possible de se disculper en prouvant que, non, croyez-nous, nous ne sommes pas racistes, sont conduits à des reniements sans fin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je rappellerai un souvenir déjà ancien. Après la publication d’une petite Lettre ouverte que j’avais commise il y a vingt ans, Pierre Pujo m’avait admonesté en me faisant remarquer que Maurras et Mistral, lorsqu’ils employaient le mot race, ne lui donnaient pas le même sens que celui que nous entendons aujourd’hui. Ce à quoi je lui avais répondu : « Tu as parfaitement raison, sauf que l’antiracisme criminalise tous les sens du mot, sans exception. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Alors vous me demandez ce qui fonde cette « doctrine ». Eh bien c’est la terreur, tout simplement, et tout l’enchaînement de concessions qu’elle nous conduit à faire, sans aucun espoir de nous glisser hors de la troupe des vaincus. Tout soupçon d’hérésie sera férocement sanctionné, et à ce titre, l’antiracisme s’est approprié le dogmatisme et l’universalisme des grandes religions messianiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Vous constatez que le principe de non-discrimination est moins efficace que l’antiracisme et vous avez raison, mais c’est parce qu’ils n’ont pas la même origine : celui-là est issu du libéralisme anglo-saxon alors que la matrice de l’antiracisme, c’est tout simplement le terrorisme humaniste révolutionnaire et sa machine à écraser toute résistance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Action Française : In fine, quel est le projet antiraciste ? Pourquoi s’impose-t-il et quelles sont les volontés de ceux qui le portent ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse : Le projet antiraciste, c’est l’indifférenciation. C’est-à-dire une société où toutes les différences humaines auront disparu, et où il sera même interdit de les voir. Personne n’aura plus le droit de nous demander de qui nous sommes les fils.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les sociétés n’auront plus de mémoire spontanée et on ne pourra recourir à l’héritage culturel reçu des ancêtres parce que nous n’aurons plus d’ancêtres et que la filiation sera devenue une obscénité ; d’ailleurs une série de lois est venue depuis 1972 réduire le sens et la portée des patronymes. Toute diversité culturelle aura disparu. S’y rejoindront le rêve libéral d’humains mus par leur seul intérêt totalement standardisé et le rêve babouviste de l’égalité absolue des hommes. Ce projet est bien entendu une utopie, et il est irréalisable, ne fût-ce que par le fait que les Européens – et les Américains du nord – sont les seuls à l’appliquer, mais il a déjà réussi à accomplir de nombreuses destructions. L’antiracisme a bénéficié aussi de la culpabilisation sans limite de nos nations. De surcroît, ce projet, comme toute idéologie déductive, est imperméable à toute perception de la réalité : ses échecs ne sont jamais attribués à l’inexactitude de ses postulats, mais à la duplicité des méchants qui lui sont insuffisamment soumis. Ainsi, alors que les lois antiracistes existent depuis cinquante-trois ans et n’ont pas cessé d’aggraver leurs peines, les partisans du woke affirment que leur échec est la conséquence d’une culture sous-jacente conduisant les Blancs à discriminer les racisés de manière semi-consciente. Autrement dit, on n’a pas assez sanctionné !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Action Française : Votre deuxième partie traite de la réaction que nous pouvons avoir face à l’antiracisme. Ma première question est toute simple, les races existent elles et ont-elles un lien avec la culture d’un peuple ? Autrement dit, existe-t-il un lien entre nature et culture ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse : Oui, les races existent, mais la perception en est culturelle. Les anthropologues et les biologistes au service de l’antiracisme passent leur temps à répéter que la notion de race humaine est fausse et discréditée. Ils énumèrent des marqueurs génétiques qui, disent-ils, sont communs à toute l’humanité comme le groupe sanguin, le trou occipital, la forme du crâne etc… Et constatent que ces marqueurs sont présents dans toutes les races. Par conséquent, assènent-ils, « les races n’existent pas. » Mais c’est une acception arbitraire de la race, qui cache en réalité une autre maxime : « les races ne doivent pas exister ». Car s’il existe des humains de race africaine ou asiatique qui ont les yeux clairs, par exemple, ils n’en sont pas moins extrêmement rares. Le résultat est que la race est perçue par celui qui en fait partie comme par celui qui appartient à une autre race et qui va lui attribuer un nom collectif. Ayant vécu douze années en Afrique, travaillant dans une entreprise en bonne entente avec les Noirs, je peux dire que j’étais identifié comme un toubab et qu’à aucun moment cette conscience ne nous a quittés, eux et moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autre part, vous me posez la question de savoir si l’héritage racial détermine la culture des hommes. Eh bien je vous répondrai que je n’en sais rien et que les sciences n’ont pas apporté de preuve acceptable sur ce point, ni d’ailleurs sur le contraire. Ce qui est sûr, c’est que, contrairement à ce que pensaient les biologistes d’il y a cinquante ans, les prédispositions des hommes à l’égard des maladies, la durée de la grossesse, la résistance aux températures extrêmes et bien d’autres choses sont différentes selon les races considérées. Il n’est donc pas déraisonnable de penser que le postulat béhavioriste selon lequel l’esprit humain n’est qu’une table rase ne soit pas exact. En tout état de cause, la prudence devrait être la règle. Et, justement, puisque vous me parlez de nature et culture, ne serait-il pas temps de relativiser cette frontière entre nature et culture. Car enfin la culture étant une production de la société reste un prolongement de l’instinct et ne peut se fixer pour but d’éradiquer cette même société. C’est un peu le problème devant lequel nous sommes placés. Revenons à Aristote qui disait que la société est un fait de nature et nous y verrons plus clair.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Action Française : Ceci étant dit, pourquoi est-il nécessaire que cette question revienne avec toute sa force dans notre débat politique et que les hommes politiques osent s’y attaquer avec courage ? Est-ce une question vitale pour la France ? Est-ce par essence, la seule question irréversible qui nous menace ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse : Ne nous le cachons pas, l’antiracisme est une maladie mortelle de nos sociétés, car elle s’attaque à l’existence même des groupes humains. Elle est d’ailleurs une variante des idées fausses qui nous contaminent depuis le XVI° siècle. En combattant l’antiracisme, nous ne faisons que continuer la même guerre que nous menons depuis cinq cents ans, contre le même ennemi qui se cache derrière des masques différents. Et aujourd’hui, c’est la réalité de la France qui est menacée de dissolution imminente. Dans vingt ans, dix peut-être, les français de souche seront minoritaires dans leur propre pays. Et alors l’héritage capétien sera évaporé car nous ne serons plus un peuple. Nous aurons subi le sort de centaines de nations défuntes : Sybaris, la Phrygie, la Lydie, l’empire Inca, et tant d’autres ; et il adviendra des Français ce qui advint aux Caraïbes et aux Arawaks, c’est-à-dire la submersion et l’oubli de soi. Il nous manque deux choses pour nous y opposer efficacement : la mobilisation de notre volonté, qui est une vertu, et la chance. Celle-ci finira bien par tourner en notre faveur. Encore faut-il la saisir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Action Française : Selon vous, dans ce combat, quelle doit être la place d’un mouvement comme celui de l’Action française ? De quelles armes disposons-nous ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse : Nous disposons de notre esprit critique et c’est par là qu’il faut commencer. Car le système actuel repose sur le mensonge. Depuis vingt ans, le mensonge a pris des proportions inouïes dans nos sociétés, et c’est logique, parce que la philosophie qui les sous-tend postule qu’il n’y a pas de vérité, dans les grandes questions comme dans les petites : il n’y a que des « narratifs ». Notre rôle est d’ameuter le peuple contre les menteurs. Et le jour où les explications fournies par les « narrateurs » patentés deviendront invraisemblables aux peuples, nous aurons gagné.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Action française : Merci infiniment pour vos réponses !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre de Meuse, Le dogme de l’antiracisme. Origine, développement et conséquences, Poitiers, DMM, 2024, 278 pages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Encyclopédie des Nuisances : la télévision, arme de destruction massive aux mains de la Communauté 

Encyclopédie des Nuisances : la télévision, arme de destruction massive aux mains de la Communauté 

Oui, la télévision est, avec l’immigration génocidaire de Remplacement, l’une des armes les plus puissantes jamais utilisée par la Communauté pour nous détruire. Des générations se sont informées à travers elle, y cherchaient leurs divertissements, y puisaient leurs valeurs et leur vision du monde, leur imaginaire et leur savoir.

Il s’agit d’un petit cube saturnien noir, entièrement sous contrôle de l’hostile puissance.

En effet, la télévision est sous le contrôle des factions oligarchiques libérales, démocraseuses, socialistes, gauchistes… autant de nuances, autant de courants hérités de l’esprit révolutionnaire juif tel que brillamment diagnostiqué par le Pr Eugène Michael Jones.1

Autant de masques et de succursales du Judaïsme politique.

Les derniers consommateurs de télévision -hélas encore la tranche d’âge la plus populeuse- sont les boomers. Ils tirent d’elle l’essentiel de leur convictions, de leurs superstitions, de leurs aveuglements : culte shoatique, premier prix de judéoservilité, européisme béat, ethnomasochisme et sanfrontiérisme suicidaire, crédulité covidiste et scientiste, conformismes en tous genre.

Les jours du lavage de cerveaux sont comptés. Le charme talmudovisuel est rompu. Ils prendront fin avec l’âge des baby boomers !

Cassez vos télévisions

Comme le suggère les paroles de la chanson du groupe Ile de France : « Cassez vos télévisions ». Nous suggérons depuis le début des années 2000 d’en faire des cages à chatons. Y apparaissent tous les ennemis du peuple Français – l’Anti-France – dont de nombreux membres de la Tribu de Lumière que Maurras aura dénoncé jusqu’à sa mort, comme nos ennemis mortels, ayant juré notre perte, et conspirant sans cesse contre les Nations. 

Nos amis ne devraient point (trop) entretenir de télévision dans leur foyer s’ils veulent consacrer leur énergie au service du Bien commun. Elle est un appareil de propagande anti-naturelle, antinationale, poussant sans fin la dégénérescence, la corruption morale, l’abrutissement et la vulgarité…

C’est une bouche d’égout d’où se sont répandues la violence ininterrompue des séries criminelles et des guerres impérialistes de l’Otan, comme la concupiscence par la nudité, l’impudicité du cinéma depuis les années 50 et le porno -autre industrie tenue par la Communauté- depuis les années 80 avec Canal+.

Qu’il s’agisse du sport  activités ludiques infantiles offertes aux hommes faites pour les maintenir dans un état d’immaturité- ou de la « politicaillerie », des grands événements, comme des petites fictions, partout où l’on pose les yeux, il n’y a guère dans cette « boîte à troubadour » 2 que laideur, propagande, mensonge et bêtise.

Un prêtre irlando-américain avait l’habitude de dire qu’ « avoir une télévision dans son foyer, c’est comme avoir un juif dans son salon. » On ne saurait mieux dire, il n’en sort rien de bon de cette « fenêtre du Diable ».3

Elle est un poison pour les cerveaux, une irrémédiable perte de temps pour nos adolescents et nos jeunes gens, une école de la paresse, de la bêtises et de l’insoumission pour nos jeunes femmes, un abrutissant loisir et elle engendre de nuisibles occasions de chuter pour nos messieurs.

Préférez donc la fréquentation de la presse écrite nationaliste, d’un bon livre de nos éditions d’AF, d’un bon film, ou encore d’un beau documentaire sur nos canaux dissidents.4

Sébastien Kerrero ( Monsieur K)

Sources

1 E.M. Jones, L’esprit révolutionnaire juif et son impact sur l’histoire du monde, Ed. St Rémy.

2 Expression employée dans le navet Les visiteurs 2, devenu, par la force des choses un « chef d’œuvre » quand on le rapproche de réalisations plus récentes. 

3 Expression employée par les moines hésycastes du Mont Athos, haut lieu de la foi Orthodoxe.

4 Retrouvez des centaines d’heures de films et de documentaires de qualité sur le fil Télégram de Sébastien Kerrero/Monsieur K ici : @Repaire_k

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Marie-Antoinette, reine martyre  

Marie-Antoinette, reine martyre  

(1755 – 1793)

Peu de personnages de l’histoire de France ont suscité autant de passions que Marie-Antoinette, dont la vie, commencée dans les palais viennois, s’est tragiquement achevée dans la boue fangeuse du Paris révolutionnaire.

Princesse jugée tout à la fois frivole et manipulatrice par ses détracteurs, martyre injustement décriée aux yeux de ses partisans, elle est même devenue une sorte d’« icône universelle », une femme libérée et incomprise, à mi-chemin entre Sissi et Antigone. Un temps adulée par ses sujets avant d’être l’objet de toutes les avanies, elle semble surtout avoir été un pur produit de son milieu, une jeune ingénue imprudente, certainement coquette, et sans grande intelligence politique. Mais quels qu’aient pu être ses défauts ou ses faiblesses, tous s’accordent aujourd’hui à reconnaître qu’ils ne pesaient pas lourds dans la balance, comparés à ses malheurs et à son courage dans l’adversité.

L’archiduchesse Marie-Antoinette est le quinzième enfant de Marie-Thérèse d’Autriche et de François Ier. Tandis que sa mère, femme de tête à l’apogée de sa gloire, mène une active politique matrimoniale pour assurer à son abondante progéniture une place de choix dans les capitales européennes, la petite « Antonia » est élevée dans la simplicité des cours allemandes, entre les châteaux de la Hofburg et de Schönbrunn. En 1764, des pourparlers sont engagés avec Choiseul, le ministre de Louis XV, pour la marier au dauphin, afin de sceller la fameuse alliance franco-autrichienne de 1756. Une fois la chose assurée, l’impératrice se soucie alors davantage de l’instruction négligée de sa fille, « née pour obéir et devant apprendre en temps voulu à le faire ».

Car si Marie-Antoinette excelle dans les usages auliques comme la musique et la danse, elle ne maîtrise pas le français, peine à se concentrer et sa conversation est décousue. L’abbé Vermond, envoyé par Louis XV pour parfaire ses connaissances, ne peut que constater qu’« un peu de paresse et beaucoup de légèreté m’ont rendue son instruction difficile ». Même son frère Joseph, en dépit de l’affection qu’il lui porte, ne voit en elle qu’une « tête à vent » et sa mère doit se rendre à l’évidence : « Son âge demande de l’indulgence ».

« Née pour obéir et devant apprendre en temps voulu à le faire »

Marie-Antoinette n’a en effet que 14 ans lorsqu’elle arrive en France au printemps 1770. Elle ne peut s’en remettre qu’à son mentor, l’ambassadeur d’Autriche, le comte Mercy d’Argenteau, qui rend compte à Vienne des moindres détails de son quotidien. Malgré la profonde méfiance qu’inspire le rapprochement franco-autrichien, elle charme immédiatement tous ceux qui la rencontrent. Dans une cour vieillissante, on célèbre sa jeunesse, sa fraîcheur et surtout la grâce légendaire de sa démarche et de son port de tête. Même les Parisiens acclament la dauphine, à laquelle tout semble sourire.

Pourtant, passés les premiers étourdissements, les rigueurs du cérémonial de Versailles lui pèsent. Son lever donne lieu à un nombre incalculable de gestes codifiés et hiérarchisés, mettant à mal la pudeur de celle que l’on fera plus tard passer pour une horrible Messaline. Son coucher est ausculté à travers l’Europe entière. Tous en effet s’interrogent en effet sur la non-consommation, sept années durant, de cette union entre un trop jeune dauphin, le futur Louis XVI, assurément maladroit et inhibé, fuyant une épouse qui cherchait tout autant que lui à se dérober à ce qui est vécu comme une corvée. Il faut attendre la venue « incognito », en 1777, du frère de Marie-Antoinette, Joseph, chargé de sermonner les jeunes époux, pour que la situation évolue. Dès l’année suivante naissait Madame Royale. Elle allait devenir l’aînée des quatre enfants à l’éducation desquels, chose nouvelle, Marie-Antoinette voudra activement participer en leur inculquant les idéaux rousseauistes tels que la simplicité et la spontanéité.

Reine à 19 ans, face à la vieille cour de Versailles…

L’étiquette contraignante de la cour lui déplaît également et elle ne manque pas de le manifester. Elle refuse longtemps d’adresser la parole à la favorite de Louis XV, la Du Barry, et dédaigne d’illustres figures, s’attirant l’inimitié de la vieille cour. Reine à 19 ans, elle continue de privilégier ses désirs personnels aux dépens des contraintes qu’impose son rôle public. Aux représentations officielles, elle préfère les escapades à Paris, pour aller à l’opéra, les promenades nocturnes dans les jardins de Versailles pour assister au lever du soleil, et surtout le Trianon, que lui a offert le roi. À partir de 1774, c’est là son domaine, dont l’étiquette est bannie : « J’y vis en particulière ». Elle y reçoit ceux pour lesquels elle éprouve une folle amitié, car la mode est à l’épanchement des cœurs et à une certaine sensiblerie préromantique. Bénéficient ainsi de l’exclusivité de ses faveurs la princesse de Lamballe, surintendante de la Maison de la Reine, et surtout la duchesse de Polignac, qui sera nommée gouvernante des enfants de France, au détriment d’autres dames de haut rang de la cour. Des hommes sont aussi conviés dans cette petite société, parmi lesquels le séduisant aristocrate suédois Fersen auquel on a prêté une liaison avec la reine.

Le secret entretenu autour de ces réunions au Trianon ne manque pas de donner naissance à une série de critiques venimeuses de la part de ceux qui n’y sont pas admis. On y imagine une reine volage à la sensualité débridée, des relations incestueuses avec Artois, le frère du roi, mais aussi un goût pervers pour les femmes : autant de rumeurs donnant matière aux libellistes qui s’attaquent de plus en plus à Marie-Antoinette. Mais les pamphlets glissent sur le jeune reine qui, insouciante, se contente de jouer à la bergère ou de s’investir dans la décoration pastorale de son domaine.

En plus des anecdotes scandaleuses qui courent à son sujet, on reproche à « Madame Déficit » ses dépenses, supposées être responsables de la faillite de l’État. Elles étaient certes considérables, comme celles des autres membres de la famille royale d’ailleurs. Marie-Antoinette a ainsi beaucoup perdu au jeu qui a été quelques temps l’une de ses marottes. Sa garde-robe extravagante, son goût excessif pour les coiffures les plus extraordinaires ont assurément fait la richesse de la couturière Rose Bertin et de son coiffeur Léonard qui avaient leurs entrées dans ses appartements. Lorsqu’elle adoptera des tenues plus simples, on l’accusera, non plus de ruiner les dames françaises voulant l’imiter, mais de mettre à mal les soyeux de Lyon !

Il en va de même pour les bijoux. Louis XVI a dû quelquefois régler les dettes de son épouse qui les achetaient de façon compulsive, avant de réduire ces dépenses. Mais il est trop tard lorsqu’éclate, en 1785, l’Affaire du Collier qui lui fait enfin prendre conscience de son impopularité. En dépit de son innocence dans cette escroquerie montée par une mystérieuse comtesse de Lamotte, elle est totalement décrédibilisée aux yeux de l’opinion par l’acquittement, prononcé au parlement de Paris, des principaux protagonistes de cette histoire rocambolesque.

Bouc-émissaire facile de toutes les faiblesses de la monarchie

On lui reproche également son influence sur le roi, en lui attribuant en matière de politique bien plus qu’elle n’en a fait. Elle a certes voulu le renvoi du duc d’Aiguillon en 1774, mais il était déjà condamné à quitter la cour à la mort de Louis XV. Elle a également poussé Loménie de Brienne aux plus hautes charges. Mais elle n’a jamais par exemple obtenu le retour de Choiseul. Bien incapable d’imposer ses « vetos » au roi qui ne s’est jamais laissé manœuvrer, elle a en réalité mené une activité fébrile, sans grande cohérence.

Il en est de même dans le domaine des affaires étrangères, où son influence semble avoir été nulle. Sa mère, qui l’enjoignait à « rester une bonne Allemande », puis son frère, qui l’accablait de demandes incessantes, auraient souhaité en faire un agent au service des Habsbourg sur l’échiquier européen. Mais ce fut en vain. Ainsi quand Joseph intervient en Bavière, à la mort de son électeur, sans héritier, ou quand il veut forcer le monopole sur les bouches de l’Escaut, Louis XVI ne soutient pas l’expansionnisme de son beau-frère.

Faire de Marie-Antoinette le bouc émissaire responsable de toutes les faiblesses et de tous les échecs de la monarchie ne suffit pas à calmer la fermentation politique qui agite le royaume. L’incapacité du pouvoir à réformer la fiscalité entraîne bientôt la convocation des États Généraux, durant lesquels la reine, qui a déjà perdu une fille, ne peut même pas assister aux funérailles du dauphin. Insultée jusque dans Versailles par les poissardes, il lui faut, en octobre 1789, accepter de s’installer avec les siens aux Tuileries.

De là, elle assiste, impuissante, à l’enchaînement des événements révolutionnaires. À l’émigration des nobles et, depuis l’étranger, aux conspirations qui menacent la propre sécurité de la famille royale. À la constitution civile du clergé et à la division religieuse du pays, avec le retour du spectre de la guerre civile… Les rumeurs enfin qui lui font craindre d’être enfermée dans un couvent.

Un regain d’énergie dans l’adversité

Contrairement à Louis XVI, qui paraît souvent désemparé et irrésolu, la reine trouve néanmoins un regain d’énergie dans l’adversité. Elle semble ainsi être à l’origine de la fuite à Varennes qui, mal conduite, est un dramatique échec. Tandis que le comte de Provence  réussit à gagner la Belgique, le couple royal est ramené à Paris sous les huées. Événement capital qui ouvre un abîme définitif entre la royauté et un peuple révolté.

En septembre 1791, la constitution que Louis XVI doit accepter est aux yeux de la reine « monstrueuse », un véritable « tissu d’absurdités ». Elle ne conçoit qu’un retour à l’ordre antérieur, jouant une sorte de double jeu. Elle se rapproche du député Barnave, visiblement fasciné, qui cherche à la convaincre du bien-fondé de la monarchie constitutionnelle. Mais, dans le même temps, elle double sa correspondance de suppliques aux puissances étrangères, défendant l’idée dangereuse d’une démonstration militaire – et non pas d’une invasion qui conduirait à l’amputation du royaume – pour effrayer les Français.

La déclaration de guerre à l’Autriche, en avril 1792, conduit à une nouvelle dégradation de sa situation. Lorsque, le 20 juin, les Tuileries sont envahies une première fois, elle craint pour ses enfants. Quelques semaines plus tard, la publication du « manifeste de Brunswick » qu’elle appelait tant de ses vœux, précipite les événements : en menaçant de représailles ceux qui s’attaqueraient à la famille royale, ce texte stupide lance les sans-culottes à l’assaut du palais et sonne le glas de la monarchie.

Après avoir trouvé refuge à l’Assemblée, c’est depuis sa prison de la tour du Temple que le couple royal assiste à sa déchéance et à la proclamation de la république. Au moins aura-t-il ainsi été à l’abri du délire sanguinaire des massacres de septembre, durant lesquels la princesse de Lamballe est sauvagement tuée pour avoir refusé de jurer la haine du roi et de la reine. La foule vient alors montrer sa tête, plantée sur une pique, sous les fenêtres de Marie-Antoinette.

Combien d’épées pour la sauver ?

Le nouveau régime ne met pas un terme aux épreuves qui devaient avoir raison de Louis Capet, comme on l’appellerait désormais, et de sa femme. La découverte de l’« armoire de fer » et de la correspondance – bien anodine – du souverain avec des hommes comme Mirabeau et La Fayette, permet de façon opportune de faire juger le roi. Séparé des siens durant tout le temps du procès, il ne revoit sa femme et ses enfants que brièvement la veille de son exécution, le 21 janvier 1793. Sa mort laissa longtemps Marie-Antoinette, de surcroît malade, dans un état de totale prostration.

Oubliée un temps par la fureur révolutionnaire, elle espère être échangée, mais c’était sans compter la profonde indifférence à son égard du nouvel empereur, son neveu François II. Les succès de la coalition formée contre la France et la trahison de Dumouriez la rappellent au bon souvenir de Robespierre et d’Hébert, qui réclame ouvertement sa tête.

Au début de l’été 1793, on lui enlève son fils de huit ans, le petit Louis XVII, avant de la transférer à la Conciergerie, antichambre du tribunal révolutionnaire. C’est là qu’elle doit supporter quelques mois plus tard une mascarade de procès. Transfigurée et les cheveux « blanchis par le malheur » (elle n’a que 38 ans), elle est mise en accusation trente heures durant. Elle conserve un calme marmoréen, du moins jusqu’à ce qu’on l’accuse d’inceste avec son fils. Elle en appelle alors de façon pathétique aux mères de France. Sa dignité impressionne l’assistance et exaspère les plus fanatiques, qui y voient, comme Le Père Duchesne, « de l’audace et de l’insolence ».

Condamnée à mort, promenée deux heures durant sur une charrette, elle est guillotinée le 16 octobre par le fils du bourreau de Louis XVI, avant que son corps, la tête entre ses jambes, ne soit quelque temps abandonné dans l’herbe du cimetière de la Madeleine.

« Dans une nation de galanterie, dans une nation composée d’hommes d’honneur et de chevaliers, je croyais que 10 000 épées seraient sorties de leurs fourreaux pour la venger même d’un regard qui l’aurait menacée d’une insulte ! Mais le siècle de la chevalerie est passé », déplorait Burke dès 1790, dans ses Considérations sur la Révolution française. Trois ans plus tard, en pleine Terreur, rares sont ceux qui ont essayé de la sauver, au grand désespoir du seul chevalier qui ne l’ait jamais servie, Axel de Fersen.

Sa mort et son courage sur l’échafaud lui auront néanmoins rendu la dignité dont les pamphlets et les épreuves l’avaient privée.

Emma Demeester

Bibliographie
  • 1755 : Naissance de l’archiduchesse Marie-Antoinette à Vienne.
  • 1770 : Mariage avec le dauphin Louis.
  • 1774 : A la mort, de Louis XV, elle devient reine de France.
  • 1778 : Naissance de Madame Royale.
  • 1785 : Affaire du Collier.
  • 1789 : Début de la Révolution ; mort du dauphin.
  • 20 juin 1791 : Fuite à Varennes.
  • Septembre 1792 : Proclamation de la république.
  • 21 janvier 1793 : Exécution de Louis XVI.
  • 16 octobre 1793 : Exécution de Marie-Antoinette.
Chronologie
  • 1755 : Naissance de l’archiduchesse Marie-Antoinette à Vienne.
  • 1770 : Mariage avec le dauphin Louis.
  • 1774 : A la mort, de Louis XV, elle devient reine de France.
  • 1778 : Naissance de Madame Royale.
  • 1785 : Affaire du Collier.
  • 1789 : Début de la Révolution ; mort du dauphin.
  • 20 juin 1791 : Fuite à Varennes.
  • Septembre 1792 : Proclamation de la république.
  • 21 janvier 1793 : Exécution de Louis XVI.
  • 16 octobre 1793 : Exécution de Marie-Antoinette.
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« Refaire un peuple, restaurer la France »

« Refaire un peuple, restaurer la France »


Samedi 26 octobre 2024, proche d’Avignon

À quoi bon égrener la liste des maux dont souffre notre nation en décomposition si les solutions apportées sont obscurcies par les erreurs de l’intelligence (les pires de toutes, disait Maurras) ? Cela ne servirait qu’à faire le constat de notre propre déchéance.

L’Action Française, on le sait, a toujours eu à cœur de comprendre pour agir, et elle ne cesse de répéter ce principe essentiel : la formation précède l’action.

Si certains, et ils sont nombreux, pensent que le salut national peut venir de puissances ou de doctrines étrangères, nous autres, nationalistes, savons que les remèdes ne peuvent être que nationaux.

D’autres, encore, considèrent que le jeu démocratique peut sortir le pays du chaos. Nous leur répondons que jamais autant que sous nos yeux ne se sont vérifiées les analyses de l’Action Française : « la démocratie c’est le mal, la démocratie c’est la mort ».

L’étranger, le déracinement, la démocratie, tels sont les maux qui nous tuent.

Retrouvez l’Action Française, le samedi 26 octobre, lors d’une journée organisée en Provence sur le thème :

CONTRE LE DESESPOIR :

REFAIRE UN PEUPLE, RESTAURER LA FRANCE

Programme :

  • 10 heures : messe pour la France célébrée par l’abbé Xavier Beauvais à Maillane, suivie d’un hommage à Frédéric Mistral au cimetière.
  • 12 h 30 :  apéritif et buffet campagnard
  • 14 heures 30 : prises de paroles de Arnaud Jayr (paysan et professeur de philosophie), Pierre Hillard (essayiste, auteur, docteur en science politique, spécialiste du mondialisme), Philippe Champion (philosophe, auteur, membre du Comité directeur de l’Action Française), Jean-Claude Martinez (professeur de droit public et de sciences politiques, auteur, ancien député européen), Monsieur K (journaliste, chef d’entreprise, membre du Comité directeur de l’Action Française)

INSCRIPTION : https://t.co/NUk9fhWIcv

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Joseph de Maistre et la philosophie de Bacon.

Joseph de Maistre et la philosophie de Bacon.

Première partie. Le but des sciences physiques.

Notes de lectures sur le Tome I de l’Examen de la philosophie de Bacon

Rien de plus instructif, au sujet de ce qu’on appelle la philosophie moderne, que l’Examen de la philosophie de Bacon.

Cet ouvrage posthume de Joseph de Maistre est un commentaire du fameux Novum Organum ainsi que de plusieurs autres œuvres anglaises et latines de Francis Bacon. Maistre y discute également la traduction française et ses notes, de sorte que le traducteur français est aussi l’un des personnages du livre.

Ce qui rend cette lecture intéressante, c’est qu’à mesure qu’on découvre la philosophie de Bacon, on y reconnaît une certaine philosophie qui a encore cours de nos jours. La philosophie de Bacon, dit Maistre, est « l’énumération des erreurs humaines ».

Maistre examine, d’une part, la méthode proposée par Bacon pour chercher la vérité dans les sciences ; et d’autre part, ce que Bacon a écrit sur des questions particulières touchant au système du monde, à l’histoire naturelle, à l’optique ou encore à la météorologie.

Il apparaît que ni cette méthode ni ces écrits n’ont de valeur. Le traducteur français en est impatienté et ne peut s’empêcher d’insérer dans ses notes des remarques mordantes contre l’auteur.

À quoi Bacon doit sa réputation.

La contribution réelle de Bacon aux sciences physiques est inexistante et sa méthode tant et si ridiculement exaltée n’a jamais été suivie par aucun physicien. En réalité, le fameux Novum Organum « n’est dans son objet et dans sa totalité qu’un long accès de délire ».

Si le XVIIIe siècle a tant fait (et si on continue de tant faire) l’éloge de Bacon, c’est pour son athéisme déguisé. « La gloire factice accordée à Bacon n’est que le loyer de sa métaphysique pestilentielle ».

La science réduite à la physique.

Car il y a bien une métaphysique de Bacon. Étrange métaphysique en vérité, qui affirme qu’il n’y a de science que dans la physique. En effet : « pour Bacon, il n’y a qu’une science, la physique expérimentale ; les autres ne sont pas proprement des sciences, vu qu’elles ne résident que dans l’opinion ».  Autrement dit, « la certitude n’appartient qu’aux sciences physiques ». On reconnaît là l’idée principale d’un autre livre célèbre (d’ailleurs dédié à Bacon), à savoir la Critique de la raison pure.  Ce qui fait dire à Maistre que « tout le venin de Kant appartient à Bacon ».

Pourquoi parler de venin ? Parce que cette réduction de la science à la physique conduit nécessairement au matérialisme. Si « la certitude n’appartient qu’aux sciences physiques », il n’y a de vérité certaine ni dans la métaphysique, ni dans la morale, ni dans la théologie naturelle…

Quoi qu’il en soit, cette affirmation est absurde, car la question de savoir ce qui est science et ce qui ne l’est pas, n’est pas une question à laquelle on puisse répondre par les moyens de la physique expérimentale. C’est, qu’on le veuille ou non, une question métaphysique. Par cette affirmation, Bacon se condamne donc lui-même ; il tombe dans la même contradiction que ceux qui disent que la vérité n’existe pas tout en prétendant dire quelque chose de vrai.

De plus, cette affirmation est dangereuse. « Il faut bien se garder de croire que ce système ne soit que ridicule ; il est éminemment dangereux et tend directement à l’avilissement de l’homme. Les sciences naturelles ont leur prix sans doute ; mais elles ne doivent point être exclusivement cultivées, ni jamais mises à la première place. Toute nation qui commettra cette faute tombera bientôt au-dessous d’elle-même. »

Le but de la physique.

Autre point remarquable de la métaphysique de Bacon, le but que ce dernier assigne aux sciences naturelles, à ces sciences en dehors desquelles il n’y aurait pas, selon lui, de certitude.

C’est l’objet d’un chapitre dont nous reproduisons, ci-dessous, un passage intéressant et représentatif du style enjoué de Joseph de Maistre. On découvre dans cet extrait que la philosophie de Bacon a pour but de conférer à l’homme des pouvoirs surnaturels et chimériques. Cette physique expérimentale qui, si l’on en croit Bacon, mérite exclusivement le nom de science, a pour but, comme l’alchimie, de conférer à une puissance infinie sur les choses matérielles. Voici :

Bacon « a pris la peine lui-même de nous dire ce qu’il attendait des sciences naturelles. Sous le titre burlesque de magnificence de la nature pour l’usage de l’homme il a réuni les différents objets de recherche que devait se proposer tout sage physicien et ce qu’il devait tenter « pour l’usage de l’homme ». Voici quelques échantillons de ces petits essais. Faire vivre un homme trois ou quatre siècles ; ramener un octogénaire à l’âge de quarante ou cinquante ans ; faire qu’un homme n’ait que vingt ans pendant soixante ans ; guérir l’apoplexie, la goutte, la paralysie, en un mot, toutes les maladies réputées incurables ; inventer des purgations qui aient le goût de la pêche et de l’ananas ; rendre un homme capable de porter une pièce de trente-six ; faire qu’on puisse le tenailler ou lui briser les os sans qu’il en perde contenance ; engraisser un homme maigre ; amaigrir un homme gras, ou changer ses traits ; changer un géant en nain, un nain en géant ; ou, ce qui revient au même, un sot en un homme d’esprit ; changer de la boue en coulis de gélinottes, et un crapaud en rossignol ; créer de nouvelles espèces d’animaux ; transplanter celle des loups dans celle des moutons, inventer de nouveaux instruments de mort et de nouveaux poisons (toujours QUOAD usus humanos) ; transporter son corps ou celui d’un autre par la seule force de l’imagination ; mûrir des nèfles en vingt-quatre heures ; tirer d’une cuve en fermentation du vin parfaitement clair ; putréfier un éléphant en dix minutes ; produire une belle moisson de froment au mois de mars ; changer l’eau des fontaines ou le jus des fruits en huile et en saindoux ; faire avec des feuilles d’arbre une salade qui le dispute à la laitue romaine, et d’une racine d’arbre un rôti succulent , inventer de nouveaux fils pour les tailleurs et les couturières, et des moyens physiques de lire dans l’avenir ; inventer enfin de plus grands plaisirs des sens, des minéraux artificiels et des ciments. En traduisant très fidèlement ces extravagances, je ne fais pas d’autre malice à Bacon que celle de développer ses idées, de réduire ses généralités à la pratique et à l’individualité, de changer pour ainsi dire son algèbre en arithmétique ; ce qui est de toute justice, puisque toute algèbre doit être traduite sous peine d’être inutile. Tel est cependant le but général de cette fameuse philosophie de Bacon et tel est nommément le but particulier du Novum Organum tant et si ridiculement exalté. « Le but du chancelier Bacon dans cet ouvrage, nous dit son traducteur lui-même, est extrêmement élevé ; car il n’aspire à rien moins qu’à produire nouvelles espèces de corps et à transformer les espèces déjà existantes. » En effet, l’entreprise est fort belle, et je ne crois pas qu’il soit possible de lui comparer rien dans l’histoire de l’esprit humain.

Pour sentir le caractère enjoué de cette page et la malice de l’auteur, il faut la comparer la version française aux expressions anglaises originales, que Maistre a reproduites dans la note suivante :

« Magnalia naturæ QUOAD USUS HUMANOS. Quand je n’aurais appris le latin que pour sentir la force et la sagesse de ce QUOAD, je ne pourrais regretter ma peine. — Je cite l’original de ces magnificences.

The prolongation of life : the restitution of youth is some degreee : the retardation of age : the curing of diseases counted incurable : the mitigation of pain : more easy and less loathsome purging : the increasing of abiity for suffer torture or pain : the alterings of complexions and fatness and leanness : the alterings of statures : the altering of features : the increasing and exalting of intellectual parts : versions of bodies into other bodies : making new species : transplanting of one species into another : instruments of destruction, of war and poison :… force of the imagination, either upon another body, or upon the body itself : acceleration of time in maturation : acceleration of time in clarifications : acceleration of putrefaction :…  acceleration of germination :… turning crude and watry substances into oily and unctuous substances : drawing of new foods out of substances not now in use :… greater pleasures of the senses (Ah ! monsieur le chancelier, à quoi pensez-vous ?) : artificial minerals and cements. (Magnalia naturæ à la tête de l’ouvrage intitulé : Sylva sylvarum, ou Histoire naturelle. Op. tom. I, p. 237, partie anglaise.) Je ne trouve point ce morceau dans la traduction de M. Lasalle. Il lui a paru sans doute passer toutes les bornes du ridicule. Ces sortes de suppressions sont un service qu’il rend de temps en temps à son auteur, et lui-même nous en avertit franchement.

Ce qu’il faut attendre de la science — réduite à la physique expérimentale —, ce n’est donc pas seulement qu’elle nous rende comme maîtres et possesseurs de la nature, selon la formule célèbre de Descartes. Cette science vise, comme l’alchimie, à nous conférer une toute-puissance chimérique sur la matière et sur les êtres vivants.

Jules Putois

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HÉRÉDITÉ ET CIVILISATION

HÉRÉDITÉ ET CIVILISATION

C’est l’hérédité collective d’une aristocratie recueillant la succession du Sénat de Rome qui donna la durée et la force à l’Empire romain. Des trois races de nos Rois, celle qui fit la France fut précisément celle qui évolua dans les meilleures conditions d’hérédité monarchique, lesquelles ont permis la régulière transmission, la continuité rigoureuse de leurs desseins.

La valeur de tout effort personnel est dominée par l’immense principe historique en vertu duquel les vivants sont « de plus en plus, et nécessairement, gouvernés par les morts », et chaque vivant par ses morts particuliers. Cette nécessité bienfaisante est la source de la civilisation. Mais il y a longtemps que la démocratie s’est insurgée contre cette condition d’un ordre civilisé ; elle a choisi la barbarie, elle veut se recommencer tout entière à chaque individu qui vient au monde, sauvage et nu. C’est à l’humanité des cavernes que la démocratie veut nous ramener.

Charles Maurras, Sans la muraille des cyprès (J. Gibert, 1941)

Le Sénat romain n’était pas élu, ses membres étaient, en quelque sorte, cooptés parmi les magistrats issus des grandes familles aristocratiques, et du sang neuf, les « hommes nouveaux », s’y introduisait au compte-goutte. Un ambassadeur reçu par le Sénat dit qu’il avait cru être introduit devant une assemblée de rois !

L’Empire romain semble, à première vue, ne pas avoir connu l’hérédité. Il l’a connue, en réalité, mais de manière cachée : la plupart des empereurs n’ont pu avoir de successeurs directs parce qu’ils n’eurent pas de fils ou que ces derniers moururent en bas âge ; mais une étude généalogique prouve que, dans l’ensemble, l’empire fut transmis par les femmes. Si les féministes apprenaient cela, le latin reviendrait à la mode !

Carolingiens, Mérovingiens, Capétiens, des trois races de nos Rois la dernière connut une hérédité heureuse qui fit la France. Après cette constatation, Maurras cite Auguste Comte qui n’a cessé de répéter : « les morts gouvernent les vivants ». Culte des ancêtres, coutumes des ancêtres, mos majorum, tous les peuples civilisés, et même la plupart des autres, ont vécu sur ces principes, et plus l’aventure humaine avance, plus, « nécessairement » l’expérience du passé a enrichi la civilisation.

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Mais Rousseau vint. Alors que toutes les sociétés, des primitives aux plus élaborées, avaient postulé que la civilisation était un capital transmis et augmenté, le citoyen de Genève piétina la plus belle réalisation du génie humain, la France d’Ancien Régime, et les privilégiés s’enthousiasmèrent pour ce faune, comme les bourgeois d’aujourd’hui, gavés et repus, accompagnent leur digestion d’un militantisme en faveur de la faim dans le monde. Rousseau chantait déjà la chanson impie : « du passé faisons table rase. »

La démocratie a choisi la barbarie. Rousseau ne disait-il-pas dans son Discours sur l’inégalité que l’homme qui médite est un animal dépravé ? Oui, la démocratie est une barbarie : le citoyen électeur ne cesse de dire, ouvertement ou in petto « moi, je pense que… », sans expérience ni compétence. Dès la prime jeunesse, le malheureux enfant de démocrate, futur électeur et futur fossoyeur de la civilisation, apprend à l’école rousseauiste à étaler, à exhiber, son petit moi barbare et inorganique : son barbouillage de gouache ou d’aquarellepassera pour une œuvre digne de Michel-Ange, et les premiers mots qu’il jettera sur un papier relègueront Homère au musée des vieilleries. Ne connaissons-nous pas, quand nous visitons certains musées subventionnés, « l’humanité des cavernes » ?

Né de parents inconnus et mort célibataire, l’homme dénoncé par Renan restait encore un malheureux instruit. L’école moderne a fait de son successeur un sauvage. Saluons une fois de plus la qualité d’analyse d’un Maurras. Il est tellement intelligent, son esprit de déduction est tellement puissant qu’il nous semble un prophète.

Rangés derrière son autorité, formons-nous à sa méthode.

Gérard Baudin

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