“Les médias annonçaient que c’était l’hécatombe en Chine parce qu’il y avait 1.500 morts en un mois. Sur un pays d’un milliard et demi d’habitants…. Sachant que nous, en France, on a 2.500 morts tous les jours. Donc, si on avait 1.500 morts en un mois en Chine, ça voulait dire qu’il ne se passait rien” (Pierre Chaillot).
Nous ne pouvons que nous incliner devant le magnifique spectacle qui nous fut offert il y a maintenant 5 ans ! Grandiose ! Louis-Ferdinand Céline disait dans son Voyage au bout de la nuit
“Faire confiance aux hommes c’est déjà se faire tuer un peu”
Bravo ! La tuerie fut sublime ! Le massacre parfaitement orchestré ! Au nom d’un virus qui devait décimer nos vieilles nations, nos gouvernements purent violer nos corps en toute impunité, broyer nos intelligences sans être inquiétés, anéantir notre honneur en nous sachant consentant… Combien de personnes âgées laissées mortes et seules ? Combien d’enfants traumatisés psychologiquement ? Combien de familles détruites ? Sublime ! La corde pour ceux qui nous imposèrent toutes ces absurdités. Toute nation saine fait appel à la corde pour de tels drames.
Et que dire des scientifiques ! Comprenez-nous bien, le courage fut si bien partagé que tous n’en reçurent que très peu ! Léon Daudet disait “Les peintres ne connaissent rien à la peinture et plus encore à leur peinture. Il a fallu toujours quelqu’un pour la leur expliquer”… Peut-être faudrait-il y penser pour nos scientifiques ? Heureusement que certains sauvèrent l’honneur, heureusement que peu à peu les langues se délient et que les chiffres tombent. Intéressons-nous aux derniers qui viennent de nous être fournis par Pierre Chaillot dans son dernier livre : Victimes des vaccins covid 19. Ce que révèlent les chiffres officiels.
Y a-t-il une surmortalité liée au covid :
“En termes d’ordre de grandeur, si on veut dire qu’il se passe quelque chose de grave, il faut annoncer un chiffre qui est inhabituel par rapport à ce qu’on voit d’habitude. De la même manière, lorsqu’on a Monsieur Salomon, qui était DGS, et qui racontait tous les jours à la télévision ‘Aujourd’hui, 300 morts du Covid’… Mais qu’est-ce que c’est quand on a 2.500 morts dans la journée ? C’est trois cents morts de plus ? Si on avait un tant soit peu d’ordre de grandeur en tête, à aucun moment on ne pouvait avoir peur. Voilà, en tordant et en donnant aux gens une espèce d’histoire à raconter sur la base de chiffres, on parvient à raconter n’importe quoi.” (Pierre Chaillot).
En effet, in fine, la surmortalité en 2020 ne fut que très légère, d’autant plus que nous avions les années précédentes une mortalité assez faible. Peut-être même, ne faudrait-il pas inverser les causes et les conséquences ! Cette légère surmortalité – bien loin de la peste et de ses effets – ne pourrait-elle pas plutôt être imputée aux mesures prises pour lutter contre le covid ? Combien de personnes se retrouvèrent sans traitement ? Comment de personnes atteintes de maladies graves eurent peur de se rendre dans les hôpitaux ?
Passons sur le covid… il y eut bien pire ensuite avec leurs fameux vaccins ! Le combat des victimes ne fait que commencer ; la reconnaissance des dégâts engendrés par ces vaccins n’en est qu’à ses débuts. Après trois années de vaccination, 5,7 millions d’effets indésirables ont été remontés à l’OMS, dont 27 000 décès et 6 000 avortements spontanés ! Et, répétons-le, il ne s’agit que des cas remontés à l’OMS ! Combien ont subi des conséquences mais ne se sont pas manifestés auprès des autorités de santé ?
“Cela ne semble pas faire lever un sourcil à cette agence spécialisée de l’Organisation des Nations unies, dont les plus gros donateurs privés sont la Fondation Bill et Melinda Gates pour 751 M$ et l’Alliance pour les vaccins Gavi (détenue majoritairement par le couple Gates) pour 432M$. Ainsi, la plus grosse influence sur l’OMS est celle d’une seule personne, un milliardaire connu pour être un promoteur de toutes les vaccinations possibles et imaginables, et investissant massivement à cette fin, Bill Gates”.
Quand le bourreau paye le juge, ce n’est jamais bon signe.
Une des parties les plus intéressantes de ce livre concerne la relation établie par l’auteur entre mortalité et campagnes de vaccination. Désormais, même le monde de la recherche conventionnelle reconnaît que des vagues de mortalité ont accompagné les campagnes de vaccination anti-covid :
“Dès janvier 2022, Patrick Meyer avait diffusé un preprint pour tirer la sonnette d’alarme. Il avait constaté, comme beaucoup d’autres, une surmortalité des jeunes européens à partir de l’été 2021.”
Globalement, parmi la population de 25 à 79 ans de 22 pays européens, 170 000 décès anormaux ont eu lieu en lien avec les campagnes de vaccination ! Rapporté à l’Europe des 27, nous pouvons estimer le nombre de décès à 225 000 ! Si l’on ajoute à cela les personnes de plus de 80 ans, le chiffre de décès imputables à la vaccination s’élève à 290 000 !
Dans certains pays, les études sont plus nombreuses et plus transparentes. Prenons l’exemple du Danemark :
“Pour les vaccins Pfizer, une étude montre une forte hétérogénéité des effets indésirables selon les lots”
70% des effets indésirables ne sont représentés que par 4% des lots ! Clarifions le propos ! Certains lots de vaccins enregistrent de très nombreux cas d’effets indésirables et d’autres lots aucun ! Quelle conclusion pourrait-on en tirer ?
“Un nombre aussi faible fait penser à une solution saline plutôt qu’à un propos actif”
n’est-ce pas le constat avancé dès les premières semaines du vaccin par les scientifiques qualifiés de “complotistes” ! Ecoutons encore Louis-Ferdinand Céline :
“Sachez avoir tort. Le monde est rempli de gens qui ont raison. C’est pour cela qu’il écœure”.
Beaucoup plus glauque, terrifiant en réalité, fut la conséquence du vaccin sur les grossesses…
“On observe bien une surmortalité des bébés six mois après la période de vaccination. Tout se passe comme si des femmes étaient devenues durablement malades et qu’une partie de celles tombées enceintes malgré cela accouchaient trop tôt. On observe une correspondance des pics entre injection et mortalité des jeunes enfants six mois plus tard”.
Nous pourrions aussi parler de l’incidence sur le nombre de cancer ! On note, par exemple, que depuis les campagnes de vaccination, le nombre de séances de chimiothérapies ont très fortement augmenté ! Etant donné le coup d’une séance de chimiothérapie, l’industrie pharmaceutique a de beaux jours devant elle !
Pour finir, laissons la parole à Pierre Chaillot qui a recensé de nombreux témoignages de vie détruites à cause de ces vaccins :
“Un système qui n’a fait que détruire, quand il promettait de protéger. S’il s’est autant fourvoyé que la question du vaccin, quel crédit devons-nous lui accorder sur notre sort ? Aucun. C’est une des leçons les plus douloureuses de cette crise : on ne peut pas donner sa confiance à un système. On doit rester responsable de son destin. Alors, quand le système vous annonce une impasse, c’est que le bon chemin est ailleurs”.
Ajoutons tout de même un élément… Il est de bon ton de s’attaquer au système… Mais comment s’attaquer à une chose si celle-ci n’est point nommée ? Le système, c’est la République démocratique et parlementaire, pourrie par les coteries. Si l’industrie pharmaceutique a tant de pouvoir, ce n’est pas seulement à cause des hommes politiques, c’est parce que la République – qui n’est jamais qu’une ploutocratie – n’a pas les moyens politiques de ne pas succomber sans cesse sous les assauts secrets des puissances financières. En République, celui qui a l’argent gouverne. Qui, aujourd’hui, possède l’argent ? La réponse est bien simple.
Lutte contre l’immigration, opposition aux politiques corrompues et corruptrices, combat contre le wokisme et les tenants de la repentance, horreurs des mouvements d’extrême gauche et d’extrême centres… les lieux de lutte sont assurément nombreux pour notre jeunesse ! Mais quelle différence, dans cette énumération, avec celle de ceux qui nous précédèrent dans le combat national ! Quelle place subsiste encore de la question algérienne ? Entretient-on encore le souvenir des luttes pour l’Indochine ? Qu’en est-il du combat anti-communiste ? S’attaque-t-on toujours à la mémoire du général De Gaulle – faut-il, d’ailleurs une majuscule ou une minuscule à cette particule ? La majeure partie de la jeunesse militante est assez ignorante de ces combats d’hier…mais sont-ils vraiment d’hier ? Ne récoltons pas les fruits de ces défaites ? Aucune action, sans formation ! Il est bon de se replonger dans les grands événements du XXe siècle et de comprendre les enjeux qui existèrent. Il en est ainsi des horreurs du communisme… faut-il que nous soyons repliés sur nous-mêmes pour ne pas voir que des millions de personne souffrent toujours de ce régime ? Que si, en France, il ne représente plus une force politique proprement dite, il imprègne les mentalités de tout l’arc républicain ? Combien, dans nos milieux, par haine de l’Amérique – haine bien méritée -, tournent leur regards vers l’est, vers des pays comme la Chine… abominable régime.
C’est pourquoi nous nous félicitons de la réédition, aux éditions Clovis, de ce livre de Rose Hu Meiyu, Avec le Christ dans les camps de Mao. Mes vingt-cinq années dans le goulag chinois .Que de pages d’histoire bouleversantes, loin de la France et pourtant si proches par leur esprit de sacrifices et d’abandon à la Providence. Que de pages qui nous plongent dans cet enfer qui paraît si loin de nous, mais en réalité qui peut nous surprendre si vite ! À voir les choses humainement, il y a des gens qui n’ont pas de chance dans la vie, la Providence semble les tirer toujours plus vers les affres de la vie. Ils naissent au mauvais endroit, au mauvais moment, et les éléments semblent se liguer pour les faire souffrir. Hu Meiyu fait partie de ces gens-là : elle avait une vingtaine d’années quand la Chine devint marxiste, sous la main cruelle de Mao-Tsé-Toung. Oui, le 16 mai 1966, Mao Zedong lançait la « Grande Révolution culturelle prolétarienne », plongeant le pays dans plusieurs années de chaos, dont le nombre de victimes est aujourd’hui estimé entre 1,7 et 2 millions de personnes. Et Hu était catholique – fraîchement baptisée, du nom de Rose –, au sein d’une famille aisée, donc suspecte aux yeux du parti communiste. Le mal n’ignore jamais le bien… c’est de cette manière que le bien se reconnaît si vite ! Elle connut arrestations, procès, condamnation, prison, camps de travaux forcés, accès impossible aux sacrements de l’Église.
Ce sont exactement vingt-six années qu’elle a passées en détention, dans des conditions parfois inimaginables. Nous n’avons plus idée des atrocités qui furent commises par ces régimes… Ne mentionnons que l’exemple de l’École catholique du Sacré-Coeur ! Durant cet été 1966, le 24 août, l’école, qui fonctionne pour les enfants des diplomates étrangers en poste à Pékin, est attaquée par les Gardes rouges. Alors que tous les missionnaires étrangers ont été expulsés du pays entre 1950 et 1952, sept religieuses étrangères sont encore actives au sein de l’établissement au statut très particulier ; elles sont soumises à des « séances de lutte », l’une d’elles est frappée si violemment qu’elle perd presque un œil. Le lendemain, les religieuses chinoises sont condamnées à vingt de prison et les religieuses étrangères à l’expulsion. Le chemin de Pékin à Honkgong est parcouru dans des conditions épouvantables ; arrivée à Lowu, poste-frontière de la colonie britannique, l’une des religieuses, Sœur Molly O’Sullivan, tombe inconsciente ; les gardes la charge sur une charrette poussée par les autres religieuses. Sœur O’Sullivan meurt le lendemain, dans un hôpital de Hongkong. Est-ce que le désespoir saisit Rose ? Nullement ! Car l’espoir n’est que l’Espérance des imbéciles! Seuls de l’Espérance naît les prodiges de grâce : alors que des chrétiens faiblissent et se compromettent avec le pouvoir, d’autres, munis de la force d’en haut, acceptent cette croix, la portent le front haut, l’âme recueillie, et s’efforcent de monter le chemin du calvaire, donc de s’élever au lieu de descendre, saisissant, dans le malheur, l’occasion divine d’une ascension intérieure. Ils découvrent la joie dans la souffrance.
Non seulement un tel récit permettra aux jeunes générations de se rappeler ce qu’est le communisme… mais ils auront aussi un exemple spectaculaire de résistance aux persécutions ! Qu’est-ce qu’une mauvaise réputation, qu’est-ce que quelques horions, quelques insultes, quand ceux qui nous précédèrent subirent les camps de Mao ? Voici une source d’inspiration aussi bien religieuse que politique ! Sursum corda !
Le jury du Prix Hugues Capet, présidé par le prince Charles-Philippe d’Orléans, s’est rassemblé le 9 janvier pour délibérer sur le lauréat 2024 du Prix Hugues Capet.
Après une longue séance de délibération empreinte de débats passionnés et d’analyses approfondies, le Jury s’est prononcé : Sully, Bâtisseur de la France moderne de Laurent Avezou, aux éditions TALLANDIER a été couronné PRIX HUGUES CAPET 2024.
Cet ouvrage est une inspiration pour le présent. Il retrace avec une rigueur remarquable et un style captivant la vie et l’œuvre de Maximilien de Béthune, duc de Sully, principal ministre et proche du roi Henri IV. Laurent Avezou y explore le rôle déterminant de ce visionnaire dans la modernisation de la France, en mettant en lumière ses réformes économiques, son sens aigu de l’administration et son engagement pour la paix et la prospérité du royaume. Ce livre est une œuvre magistrale qui conjugue profondeur historique, finesse d’analyse et plaisir de lecture. A la fois accessible et rigoureux, il offre un éclairage indispensable sur un homme dont l’héritage continue de résonner dans les fondements de l’État français.
UN SULLY POUR RÉINVENTER LA FRANCE D’AUJOURD’HUI
Sully est plus que jamais d’actualité : il symbolise la capacité d’une nation à se réinventer après des crises, en s’appuyant sur des valeurs solides et un projet collectif ambitieux.
Serviteur visionnaire du Royaume, Sully a fondé son action politique sur la stabilité, la prospérité et la réconciliation nationale, des principes qui résonnent puissamment face aux défis et divisions de la France contemporaine.
La « méthode Sully », alliant rigueur budgétaire, planification à long terme et priorité à l’unité nationale, reste une source d’inspiration. Sully a su rebâtir une France en ruine grâce à une politique stable de réduction de la dette nationale, de réforme fiscale en profondeur et de promotion de l’industrie.
Cette reconstruction de la France rappelle qu’un avenir prospère repose sur des choix audacieux et structurants.
Sa célèbre devise, « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France », pourrait aujourd’hui être revisitée pour promouvoir des politiques modernes, durables et inclusives, essentielles à l’unité et à la prospérité nationale.
LE LAURÉAT
Spécialiste de l’histoire moderne et des grandes figures qui ont façonné la France, Laurent Avezou s’est imposé comme l’un des historiens les plus talentueux de sa génération. Passionné par l’étude des gouvernances éclairées et des stratégies politiques, il consacre ses recherches aux grands serviteurs de l’État et aux bâtisseurs d’institutions.
Docteur en histoire, Laurent Avezou est enseignant et conférencier, reconnu pour sa capacité à rendre l’histoire accessible à un large public. Il contribue régulièrement à des revues spécialisées et collabore à des émissions consacrées au patrimoine historique et culturel français.
Laurent Avezou incarne une génération d’historiens soucieux de faire vivre les leçons du passé dans les débats contemporains. Sa victoire au Prix Hugues Capet souligne l’importance de ses travaux pour mieux comprendre les racines de l’État moderne et l’héritage capétien. Une distinction prestigieuse qui consacre une œuvre vouée à l’excellence et à la transmission des savoirs.
LE PRIX HUGUES CAPET
Le prix littéraire Hugues Capet a été créé il y a 30 ans par Madame la Comtesse de Paris et Jacques-Henri Auclair. En 2024, après dix ans d’absence et pour fêter son trentième anniversaire, le Prince Charles-Philippe et la Princesse Naomi d’Orléans ravivent le prestigieux Prix Hugues Capet et en prennent la Présidence pour lui donner un nouveau souffle et de nouvelles ambitions, en collaboration avec les Archives nationales.
À une époque où l’identité culturelle et la transmission du patrimoine sont au cœur des débats sociétaux, le Prix Hugues Capet offre une plateforme précieuse pour célébrer et préserver la richesse de notre héritage historique, jouant ainsi un rôle essentiel dans le contexte actuel. En valorisant des œuvres littéraires qui éclairent le passé tout en nourrissant la réflexion sur le présent, il contribue à renforcer le lien entre les générations et à stimuler un dialogue autour de l’histoire nationale. Aujourd’hui plus que jamais, face aux défis de la mondialisation et des bouleversements identitaires, le Prix Hugues Capet s’affirme comme un gardien de la mémoire collective, rappelant que l’avenir se construit en s’appuyant sur les leçons du passé.
Né en 1966, Pierre Hillard est essayiste, docteur en science politique. Ancien collaborateur à l’Action Française 2000 il est spécialiste du « mondialisme ». Ll critique ce qu’il interprète comme un processus technocratique de décomposition des nations et d’unification du monde. Nous l’interrogeons sur don dernier ouvrage qui fait débat dans le milieu nationaliste.
L’AF – Après vos nombreux ouvrages sur le mondialisme : La Décomposition des nations européennes : de l’union euro-atlantique à l’État mondial (2004), La Marche irrésistible du nouvel ordre mondial (2007), La Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale (2009) et Chroniques du mondialisme(2014), pourquoi ce nouvel ouvrage, « Comprendre l’Empire loubavitch » ?
Pierre Hillard : En fait, j’ai voulu connaître le rôle et les ambitions des Loubavitch largement inconnus du public français. Depuis de nombreuses années, je me suis intéressé à l’histoire du monde rabbinique. La non-reconnaissance de la messianité du Christ a conduit ce milieu à élaborer un corpus qui n’est plus le mosaïsme préparant l’arrivée du Christ via les annonces faites par de nombreux prophètes comme Isaïe, Zacharie, Ézechiel, Michée etc., mais le Talmud, corps de doctrine religieux, civil et politique élaboré de 100 à 500 ap. J-C. Violemment anti-chrétien car châtiant le Christ dans des excréments bouillants, le Talmud se doit d’être relié à la kabbale qui est l’interprétation ésotérique du judaïsme. En raison de ces caractéristiques, on ne peut absolument pas utiliser l’expression civilisation « judéo-chrétienne ». Le mosaïsme a été parachevé par le Christ et, désormais, l’Église est le nouvel Israël au sens spirituel du terme. Le judaïsme mosaïque n’existe plus. En raison de cette évolution, l’Église utilise l’expression la « synagogue aveugle » pour désigner le monde rabbinique resté fidèle à l’idée d’un « messie » venant uniquement pour la gloire d’Israël aux dépens des nations. En raison de cette espérance, on peut observer l’apparition de nombreux « messies » cherchant à capter l’attention des masses juives, ces dernières attendant leur « libérateur ». Or, il existe une faction de ce milieu qui a développé l’idée d’un « messie » libérateur sur fond de bouleversement apocalyptique. Cette tendance qui fut visible avec les « messies » Sabbataï Tsevi (1626-1678) et Jacob Frank (1726-1791) a conduit une part du monde rabbinique à s’opposer violemment à ces personnages cherchant à favoriser le mal en tout genre (guerres, famines, génocides, etc.). L’échec de ces « messies » a engendré au cours du XVIIIème siècle le hassidisme dont la finalité est de combiner le caractère intellectuel du Talmud à celui de la kabbale tout en atténuant son aspect apocalyptique. C’est à partir de ce milieu qu’apparaît le monde loubavitch, héritier de cette pensée en y mêlant un idéal messianique ne pouvant aboutir que sur le temps long et sous une forme de chaos. Le but de cet ouvrage est d’expliquer les origines profondes de cette mouvance, ses caractéristiques et son ascension extraordinaire aux États-Unis puis dans le monde entier au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
L’AF – Peut-on considérer votre ouvrage comme un aboutissement ?
Pierre Hillard : Disons que mon livre est la présentation d’un milieu très puissant et influent qui peut être considéré comme un moteur essentiel dans la propagation du mondialisme qui est un messianisme. J’invite les lecteurs de l’Action Française à prendre conscience de la puissance du monde loubavitch qui a su, entre autres, convaincre Donald Trump de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem en 2017. D’autres surprises attendent le lecteur…
L’AF – Le mondialisme peut-il clore l’histoire ? Quelle espérance ?
Pierre Hillard : Comme il a été précisé dans la question précédente, le mondialisme est un messianisme. Cela signifie que pour les tenants de cet « idéal », il faut détruire le monde issu de la Révélation ; c’est-à-dire l’Église et les États s’inspirant de son enseignement. La Révolution de 1789 et Vatican II ont été les parfaits instruments pour les tenants de cette doctrine. Je renvoie les lecteurs à mes ouvrages, en particulier l’Atlas du mondialisme. Cependant, malgré le caractère humainement désespéré de la situation, l’espérance chrétienne doit nous soutenir. On ne peut comprendre la situation du monde dans lequel nous vivons qu’en raison d’un arrière-fond d’essence satanique. Si ce dernier a pu progresser, c’est en raison d’une effroyable ignorance de la part des patriotes français qui ne connaissent pas la pensée de nos adversaires, leur vocabulaire et la finalité de leurs ambitions. J’espère que mon livre Comprendre l’Empire loubavitch aidera à combler ces lacunes.
Pour information, Comprendre l’Empire loubavitch est disponible uniquement sur BookEditions. Deux versions sont proposées. La première version est à 26 euros avec 26 annexes en noir et blanc. La seconde version est à 37 euros avec 19 annexes sur 26 en couleur.
Chaque livre a une histoire insignifiante, baroque ou cocasse. Je pense que celle de mon ouvrage Vraie et fausse laïcité, ressort de cette dernière catégorie comme on pourra en juger.
Ce livre est issu d’une conférence tenue en 2022 au Centre d’études et de prospection sur la science. Après l’avoir retranscrite, j’ai soumis mon texte à la Diffusion de la pensée française (DPF). Les patrons de cette librairie en ligne, réputée auprès des gens de chez nous, me donnèrent leur accord pour une publication. Pour lui donner plus d’impact, ils cherchèrent et trouvèrent un préfacier. Tout ceci en plein accord avec moi. Après avoir pris connaissance du texte non seulement la personne contactée refusa de rédiger une préface, ce qui était son droit le plus absolu, mais elle déconseilla à la DPF de publier un ouvrage en désaccord avec la foi selon son appréciation. Pour en avoir le cœur net, DPF soumit mon livre à un théologien qui confirma ce jugement. La société DPF me fit donc savoir qu’à son grand regret, elle ne pouvait éditer mon ouvrage. Fin du premier acte.
C’est alors que je me suis tourné vers les éditions d’Action française qui me donnèrent rapidement leur accord. Un premier tirage eut lieu. À ma grande surprise, ce fut dans les abbayes et les couvents que le livre se vendit le mieux. Dans un endroit que je ne citerais pas, il fut même lu aux moines durant leur repas pour leur édification personnelle. Je n’en demandais pas tant : vous avouerez que pour un livre qui contredit la foi, c’était quand même assez cocasse. Fin du deuxième acte.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Après une première édition, il y en eut une seconde qui bénéficia d’une splendide préface de monsieur l’abbé de Tanouarn que je remercie ici. Chacun aura pu la lire dans le dernier Echo d’Action française et constater qu’il ne m’adresse aucune critique que ce soit sur le plan historique ou sur le plan théologique, bien au contraire.
Loin de moi de prétendre que ce petit livre est parfait. La preuve en est, c’est que la deuxième édition a été revue et augmentée. Mais s’il y a une leçon à tirer de tout cela c’est que l’on a trop tendance chez nous à confondre les vérités dogmatiques qui sont peu nombreuses mais indiscutables avec nos idées personnelles qui, elles sont contestables. C’est le cas de la laïcité. En effet, à qui fera t-on croire que ce concept n’a pas varié, même dans l’Église ? Que cette notion était entendue de la même façon par saint Augustin et par saint Thomas d’Aquin, par exemple ? Que les idées de Pie IX étaient celles de Grégoire VII ? Et que l’application de ces idées n’a jamais variée à travers ces deux millénaires ? Tout cela est absurde. Il y a donc plusieurs manières d’entendre la laïcité fondée par le Christ.
Le rôle de l’historien n’est pas de juger et de condamner, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui mais d’expliquer autant que faire se peut les raisons de ces différences, ce qui est beaucoup plus difficile que de distribuer des bons et des mauvais points. Cela permet le dialogue. Cela permet aussi d’avancer, alors que l’inverse ne mène à rien de constructif.
Certains pourront m’objecter que je suis mal placé pour me plaindre puisqu’en toute logique je devrais commencer par défendre chez les autres cette liberté de critique que je revendique pour moi-même. C’est vrai, mais, à cela je répondrais : qu’un théologien plus compétent que moi dans son domaine, ait présenté des objections à la lecture de mon texte, me semble parfaitement normal. Ce qui l’est moins, à mon avis, c’est qu’il n’ait pas cru utile de me les faire connaître ni de m’en exposer les raisons. Il ne suffit pas de dire qu’un livre est dangereux pour la foi pour qu’il le soit,même lorsque l’on est théologien. Il faut argumenter. Il ne l’a pas fait. Je n’ai donc rien changé, pour l’essentiel, au premier texte que les éditions d’Action française ont eu la courtoisie d’éditer et qu’elles viennent de rééditer… et je ne m’en repends pas.
Fin du troisième et dernier acte de cette petite histoire qui, pour ma part, je dois l’avouer, m’a plutôt amusée.
Les éditions DMM viennent d’éditer un livre qui fera certainement date – il ne peut en être autrement ! -, Le dogme de l’antiracisme. Origine, développement et conséquences écrit par Pierre de Meuse, lequel s’est déjà remarquablement illustré lors de précédents ouvrages à l’instar de son Idées et doctrines de la Contre-Révolution (DMM) ou encore de son petit opuscule consacré à la famille, La famille en question. Ancrage personnel et résistance communautaire (Editions de La Nouvelle librairie). Pierre de Meuse a cette formidable capacité de s’attaquer frontalement à tous les sujets importants qui agitent notre société en y apportant des réponses, certes, inattendues, mais salutaires. La pensée contre-révolutionnaire revenant sur le devant de la scène, il nous permettra aussitôt d’avancer la question centrale : celle de l’holisme et du personnalisme, celle de la place de la doctrine chrétienne. La famille est attaquée et les conservateurs la défendent, certes, mais est-ce que le christianisme ne porta pas le premier coup à cette institution ? A l’heure où le racialisme revient dans les discours des indigénistes en même temps que l’antiracisme est érigé en dogme inattaquable – à la fois par la gauche et par la droite qui hurle au racisme anti-blanc -, il saisit le sujet à bras-le-corps et ne cède rien au politiquement correct. Pierre de Meuse a cette vertu rare de traiter des sujets les plus brûlants en ne cédant rien, ni à la pensée dominante, ni aux dogmatismes de nos écoles de pensée. Un livre à mettre entre toutes les mains.
L’Action Française : Cher monsieur, merci infiniment de nous accorder cet entretien. La première partie de votre ouvrage traite du chemin parcouru. J’aimerais que nous commencions par une question simple : peut-on tracer en quelques lignes une histoire de l’antiracisme et du racisme ? Il semble aujourd’hui extrêmement difficile de définir ce qu’est réellement la race, le racisme et l’antiracisme. Est-ce que cette histoire permettrait de mieux définir ces termes ?
Pierre de Meuse : Il y a deux interrogations dans votre question. J’y réponds donc successivement.
Sur l’histoire du racisme. Si la discrimination est aussi vieille que l’être humain, parce qu’elle est une attitude propre à tous les groupes naturels et leur permettant de survivre, le racisme posé comme une science est un pur produit de la modernité. Il est en effet la conséquence directe de la propension de l’esprit postcartésien à vouloir fonder le monde en raison. Les anciennes sociétés étaient hiérarchiques et connaissaient une multitude de déterminations et de barrières acceptées sans que quiconque les discutât, prenant en compte la puissance, la place dans le système des rangs, la richesse, la confiance en soi (la grande mine), l’ancienneté, l’éthique, le degré de dépendance aux autres. Et, bien entendu, le phénotype, mais la race biologique n’était qu’un marqueur parmi bien d’autres. Cependant lorsque l’économie de traite se met en place et que les cultures coloniales emploient des milliers d’esclaves désocialisés, les philosophes des Lumières comme Kant, Locke ou Voltaire considèrent leur infériorité comme une évidence et leur servitude comme la suite inévitable de cette place au bas de l’« échelle humaine ». C’est de là que procède l’anthropologie raciale qui, dans sa forme la plus affirmée, aboutit à faire de la race biologique le moteur de l’histoire. Pourtant, l’esclavage n’est pas l’application de ces théories : les traitants qui achètent les esclaves aux roitelets islamisés d’Afrique ne voient que la disponibilité de cette main-d’œuvre et les revenus que leur apporte le trafic du « bois d’ébène » et ne cherchent pas à justifier leur commerce. La traite négrière va être interdite dès le début du XIX° siècle, puis progressivement l’esclavage lui-même. C’est alors que vont prendre naissance les attitudes racistes, qui sont, selon l’expression du Pr Dupuy, un réflexe émanant des classes de Blancs pauvres face à l’égalité imposée ressentie comme une agression. Surtout que ces populations ne voyaient dans les masses négro-africaines que des concurrents, car elles n’avaient jamais possédé d’esclaves. Ces attitudes sont donc une réaction de défense des « petits Blancs », dans une société où l’argent devient la seule source de discrimination sociale. Ici, je voudrais signaler que, dès le XVIII° siècle, on constate la présence dans l’administration coloniale française, aux Antilles et aux Mascareignes d’une méfiance pour l’extension de l’esclavage, avec la présence d’une population servile devenue largement majoritaire ; une situation propice aux insurrections sanglantes qui ne manqueront pas d’arriver à Saint-Domingue et à la Guadeloupe, à partir de 1791.
J’en viens maintenant à la définition de la race, du racisme et de l’antiracisme, qui est l’essentiel de la question. Car il n’y en a pas ou plutôt il y en a beaucoup, qui sont toutes incompatibles les unes avec les autres. Race dérive de ratio, qui signifie catégorie, c’est pourquoi elle peut désigner les subdivisions animales au sein de la même espèce, un certain type d’homme (la race des entrepreneurs), ou une famille identifiable, par exemple une dynastie, une caractéristique culturelle (la race latine). Et bien entendu, la même variabilité se retrouve dans le « racisme », compliquée en plus par le degré et la nature de l’affect qu’on y imprime. Ainsi se trouvent taxées de racisme aussi bien l’hostilité que la simple reconnaissance d’une altérité ou même l’affirmation d’une simple identité collective dont on se sent dépositaire. Cette imprécision est extrêmement grave, et elle est à l’origine, nous le verrons, du caractère mortel du piège qui nous est tendu.
L’Action Française : Permettez une petite digression, quelle fut dans cette histoire la position de l’Action Française ? Comment assuma-t-elle la notion de race ?
Pierre de Meuse : Je crois que là, il faut formuler la chose de façon plus directe, car la réflexion personnelle de Maurras est essentielle et directive pour le mouvement. Maurras emploie sans cesse dans ses écrits le mot « race », ainsi que le mot « sang », et toujours de façon laudative ; mais il exprime aussi sa méfiance pour les théories sur les races humaines lorsqu’elles se présentent comme des sciences et qu’elles prétendent avoir inventé la pierre philosophale : le moteur de l’histoire. Toute sa vie, il suivra cette ligne de crête en justifiant sa position par deux arguments : celui de l’incertitude (les savants ne donnent pas d’éléments probants pour étayer leur hiérarchie des races) ; et aussi celui de la piété filiale : on ne peut pas suivre des gens qui mettent les Français à un niveau inférieur aux Scandinaves, aux Anglais, aux Allemands. Le premier argument est de l’ordre de la connaissance, le second de la volonté. La pensée de Maurras est toujours très structurée.
L’Action française : Selon vous, quel élément déterminant instaura l’antiracisme comme un dogme inattaquable dans nos sociétés ? Il semble bien, en effet, que si une seule chose paraît inconcevable dans l’esprit des peuples, c’est de toucher à cette vérité première : « je ne suis pas raciste, je ne reconnais pas l’existence des races ». Et, de fait, si l’extension des lois antiracistes peut gêner ou agacer nos concitoyens, ils ne remettent jamais en question le fondement de ces lois. Qu’est-ce qui fonde si solidement cette doctrine ? Allons plus loin : il semble que ce soit même l’antiracisme qui fonde le principe plus général de l’anti-discrimination et non l’inverse. En effet, la plupart de nos concitoyens, s’ils ne sont guère à l’aise avec le principe de non-discrimination, ne s’élèvent pas contre certaines de ses applications mais ce, tant qu’il ne s’agit pas de discriminations racistes !
Pierre de Meuse : Je réponds à vos deux questions successivement. L’antiracisme existe depuis fort longtemps, mais il a pris sa forme inquisitrice et dogmatique avec l’effondrement du III° Reich. Ce que je dis est un peu enfoncer une porte ouverte, car François Furet a développé ce thème avec plus de talent que moi. Sur le plan de la pensée normative on assiste alors à la polarisation quasi-religieuse entre les idées du Bien (celles des vainqueurs) et les idées du Mal (celles des vaincus). Or la doctrine hitlérienne est fondée sur un bricolage racialiste issu d’un digest des anthropologues anglais et allemands. Donc plus on s’éloigne du pôle du Mal, plus on va vers le Bien. Tel est le réflexe conditionné que la pensée de Gauche a favorisé, puis exploité. C’est absurde, mais cela fonctionne. Et l’antiracisme fut alors inventé comme une machine rhétorique au service des idées de la révolution. En s’appuyant sur le fait qu’aucune définition rigoureuse n’était donnée (et ne devait l’être) du racisme, les ennemis de la France et de l’héritage européen reprirent le schéma de l’antifascisme, qui avait fait ses preuves, lorsque la loi Pleven fut adoptée, en 1972.
Il avait pour but de mobiliser le Droit pénal au service d’une ingénierie sociale qui permettait de déclencher une accusation redoutable à laquelle aucune réponse ne pouvait être faite, parce que cette accusation ne connaissait aucune limite. C’est pourquoi ceux qui croient qu’il est possible de se disculper en prouvant que, non, croyez-nous, nous ne sommes pas racistes, sont conduits à des reniements sans fin.
Je rappellerai un souvenir déjà ancien. Après la publication d’une petite Lettre ouverte que j’avais commise il y a vingt ans, Pierre Pujo m’avait admonesté en me faisant remarquer que Maurras et Mistral, lorsqu’ils employaient le mot race, ne lui donnaient pas le même sens que celui que nous entendons aujourd’hui. Ce à quoi je lui avais répondu : « Tu as parfaitement raison, sauf que l’antiracisme criminalise tous les sens du mot, sans exception. »
Alors vous me demandez ce qui fonde cette « doctrine ». Eh bien c’est la terreur, tout simplement, et tout l’enchaînement de concessions qu’elle nous conduit à faire, sans aucun espoir de nous glisser hors de la troupe des vaincus. Tout soupçon d’hérésie sera férocement sanctionné, et à ce titre, l’antiracisme s’est approprié le dogmatisme et l’universalisme des grandes religions messianiques.
Vous constatez que le principe de non-discrimination est moins efficace que l’antiracisme et vous avez raison, mais c’est parce qu’ils n’ont pas la même origine : celui-là est issu du libéralisme anglo-saxon alors que la matrice de l’antiracisme, c’est tout simplement le terrorisme humaniste révolutionnaire et sa machine à écraser toute résistance.
L’Action Française : In fine, quel est le projet antiraciste ? Pourquoi s’impose-t-il et quelles sont les volontés de ceux qui le portent ?
Pierre de Meuse : Le projet antiraciste, c’est l’indifférenciation. C’est-à-dire une société où toutes les différences humaines auront disparu, et où il sera même interdit de les voir. Personne n’aura plus le droit de nous demander de qui nous sommes les fils.
Les sociétés n’auront plus de mémoire spontanée et on ne pourra recourir à l’héritage culturel reçu des ancêtres parce que nous n’aurons plus d’ancêtres et que la filiation sera devenue une obscénité ; d’ailleurs une série de lois est venue depuis 1972 réduire le sens et la portée des patronymes. Toute diversité culturelle aura disparu. S’y rejoindront le rêve libéral d’humains mus par leur seul intérêt totalement standardisé et le rêve babouviste de l’égalité absolue des hommes. Ce projet est bien entendu une utopie, et il est irréalisable, ne fût-ce que par le fait que les Européens – et les Américains du nord – sont les seuls à l’appliquer, mais il a déjà réussi à accomplir de nombreuses destructions. L’antiracisme a bénéficié aussi de la culpabilisation sans limite de nos nations. De surcroît, ce projet, comme toute idéologie déductive, est imperméable à toute perception de la réalité : ses échecs ne sont jamais attribués à l’inexactitude de ses postulats, mais à la duplicité des méchants qui lui sont insuffisamment soumis. Ainsi, alors que les lois antiracistes existent depuis cinquante-trois ans et n’ont pas cessé d’aggraver leurs peines, les partisans du woke affirment que leur échec est la conséquence d’une culture sous-jacente conduisant les Blancs à discriminer les racisés de manière semi-consciente. Autrement dit, on n’a pas assez sanctionné !
L’Action Française : Votre deuxième partie traite de la réaction que nous pouvons avoir face à l’antiracisme. Ma première question est toute simple, les races existent elles et ont-elles un lien avec la culture d’un peuple ? Autrement dit, existe-t-il un lien entre nature et culture ?
Pierre de Meuse : Oui, les races existent, mais la perception en est culturelle. Les anthropologues et les biologistes au service de l’antiracisme passent leur temps à répéter que la notion de race humaine est fausse et discréditée. Ils énumèrent des marqueurs génétiques qui, disent-ils, sont communs à toute l’humanité comme le groupe sanguin, le trou occipital, la forme du crâne etc… Et constatent que ces marqueurs sont présents dans toutes les races. Par conséquent, assènent-ils, « les races n’existent pas. » Mais c’est une acception arbitraire de la race, qui cache en réalité une autre maxime : « les races ne doivent pas exister ». Car s’il existe des humains de race africaine ou asiatique qui ont les yeux clairs, par exemple, ils n’en sont pas moins extrêmement rares. Le résultat est que la race est perçue par celui qui en fait partie comme par celui qui appartient à une autre race et qui va lui attribuer un nom collectif. Ayant vécu douze années en Afrique, travaillant dans une entreprise en bonne entente avec les Noirs, je peux dire que j’étais identifié comme un toubab et qu’à aucun moment cette conscience ne nous a quittés, eux et moi.
D’autre part, vous me posez la question de savoir si l’héritage racial détermine la culture des hommes. Eh bien je vous répondrai que je n’en sais rien et que les sciences n’ont pas apporté de preuve acceptable sur ce point, ni d’ailleurs sur le contraire. Ce qui est sûr, c’est que, contrairement à ce que pensaient les biologistes d’il y a cinquante ans, les prédispositions des hommes à l’égard des maladies, la durée de la grossesse, la résistance aux températures extrêmes et bien d’autres choses sont différentes selon les races considérées. Il n’est donc pas déraisonnable de penser que le postulat béhavioriste selon lequel l’esprit humain n’est qu’une table rase ne soit pas exact. En tout état de cause, la prudence devrait être la règle. Et, justement, puisque vous me parlez de nature et culture, ne serait-il pas temps de relativiser cette frontière entre nature et culture. Car enfin la culture étant une production de la société reste un prolongement de l’instinct et ne peut se fixer pour but d’éradiquer cette même société. C’est un peu le problème devant lequel nous sommes placés. Revenons à Aristote qui disait que la société est un fait de nature et nous y verrons plus clair.
L’Action Française : Ceci étant dit, pourquoi est-il nécessaire que cette question revienne avec toute sa force dans notre débat politique et que les hommes politiques osent s’y attaquer avec courage ? Est-ce une question vitale pour la France ? Est-ce par essence, la seule question irréversible qui nous menace ?
Pierre de Meuse : Ne nous le cachons pas, l’antiracisme est une maladie mortelle de nos sociétés, car elle s’attaque à l’existence même des groupes humains. Elle est d’ailleurs une variante des idées fausses qui nous contaminent depuis le XVI° siècle. En combattant l’antiracisme, nous ne faisons que continuer la même guerre que nous menons depuis cinq cents ans, contre le même ennemi qui se cache derrière des masques différents. Et aujourd’hui, c’est la réalité de la France qui est menacée de dissolution imminente. Dans vingt ans, dix peut-être, les français de souche seront minoritaires dans leur propre pays. Et alors l’héritage capétien sera évaporé car nous ne serons plus un peuple. Nous aurons subi le sort de centaines de nations défuntes : Sybaris, la Phrygie, la Lydie, l’empire Inca, et tant d’autres ; et il adviendra des Français ce qui advint aux Caraïbes et aux Arawaks, c’est-à-dire la submersion et l’oubli de soi. Il nous manque deux choses pour nous y opposer efficacement : la mobilisation de notre volonté, qui est une vertu, et la chance. Celle-ci finira bien par tourner en notre faveur. Encore faut-il la saisir !
L’Action Française : Selon vous, dans ce combat, quelle doit être la place d’un mouvement comme celui de l’Action française ? De quelles armes disposons-nous ?
Pierre de Meuse : Nous disposons de notre esprit critique et c’est par là qu’il faut commencer. Car le système actuel repose sur le mensonge. Depuis vingt ans, le mensonge a pris des proportions inouïes dans nos sociétés, et c’est logique, parce que la philosophie qui les sous-tend postule qu’il n’y a pas de vérité, dans les grandes questions comme dans les petites : il n’y a que des « narratifs ». Notre rôle est d’ameuter le peuple contre les menteurs. Et le jour où les explications fournies par les « narrateurs » patentés deviendront invraisemblables aux peuples, nous aurons gagné.
L’Action française : Merci infiniment pour vos réponses !
Pierre de Meuse, Le dogme de l’antiracisme. Origine, développement et conséquences, Poitiers, DMM, 2024, 278 pages.
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